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Encore à la recherche d’un cadeau ? Pourquoi pas une BD ?

par Charles Demoulin

24 décembre 2023

Comme elle vient de le faire en ce qui concerne des romans pour les fêtes, Janette, qui s’est promenée à travers les rayonnages privilégiant la bande dessinée, vous suggère cette fois quelques titres qui pourraient ravir non seulement les petits, mais aussi les plus grands.

POUR LES PLUS JEUNES

‘Mouton d’or et les argonautes’, de Christophe Cazenove et Philippe Larbier chez Bamboo

Ce titre fait partie de cette saga dédiée aux ‘Petits Mythos’, une série ludique, bien documentée et qui se veut une introduction ‘légère’ au monde de la mythologie grecque. Un monde que les auteurs revisitent avec leur humour… légendaire.

Leur source, ils l’ont puisée dans cette région de la Grèce antique, au pied de ce mont Olympe où cohabitaient, pas toujours en bonne entente, Aphrodite, Hermès, Atlas, Héraclès, Midas, le Minotaure… Mais saviez-vous qu’avant de devenir des adultes, eux aussi avaient été des enfants ? Qu’avant de parcourir le monde en quête d’exploits et de terribles dangers à affronter, ils avaient fait les 400 coups ! Ils avaient même réussi à pousser le grand Zeus au bord de la dépression.

Aujourd’hui, les auteurs nous proposent de suivre Jason, qui, comme Héraclès (Hercule chez les Romains), s’est vu confier des travaux inhumains. Jason qui en compagnie de ses amis les Argonautes et de Totor le Minotaure, un envoyé très spécial, va se lancer à la recherche de la Toison d’or. Délicieusement adorable. Les petits vont se régaler… tout en apprenant… un peu ! 

‘Du sable dans le melon’, de Fred Coicault et Thomas Priou chez CasaBD

Cet ouvrage également dédié aux plus jeunes vient prendre place dans cette série au titre évocateur : ‘Chez Papi & Mamie’. Une collection que les parents vont également feuilleter, puisqu’elle leur rappellera cette époque où eux aussi adoraient aller chez Papi et Mamie qui, très souvent, étaient bien plus permissifs que papa et maman.

Dans ce nouvel opus, où l’on se rappelle tous les vacances chez nos grands-parents, le ton est déjà donné dans la page de garde. En fait, vous découvrez papi et mamie assis sur un banc face à un lac, et qui évoquent l’arrivée toute proche de leurs chers petiots.

Mamie : « Demain, il y a nos petits-enfants Paul et Jeanne qui viennent pour les vacances. Va falloir acheter du cacao et du dentifrice à la fraise. »

Papi : « Si tu passes à la pharmacie, prends aussi des tubes de vitamines pour nous ! » Le ton est donné.

Un album truculent qui va vous permettre d’obtenir quelques moments de grand calme lorsque vos petiots, désormais en vacances, se régaleront à la lecture de toutes ces petites histoires… tellement vraies.

‘Debout génie’, de Zidrou et Turk au Lombard

Sous ce titre se cache le retour tant attendu de Léonard. Mais une question se pose : « Le cap de ce 54e album sera-t-il celui qui verra Léonard devenir le génie du mal ? Après tout, il voyage dans le temps, manie les armes à feu, et possède une cohorte de robots. Que nenni ! Car cette fois notre inventeur hors norme a décidé d’être sage et de se concentrer uniquement sur des recherches aux effets nettement moins… explosifs.

Ainsi, et si cela n’est pas déjà fait, certains de ses nouveaux coups de génie pourraient d’ailleurs faire la fortune, dans des temps futurs, de futés plagiaires. On pense ici au jean, à la doudoune, au nain de jardin, au futon, au gaufrier électrique, au football féminin, au smartphone, à la numérologie, à une chaise électrique fonctionnant aux énergies renouvelables… on en passe bien évidemment, et des plus rocambolesques.

De toute manière, et pour notre plus grand bonheur, nous n’avons rien à craindre de ce que pourrait être le résultat des inventions de ce savant quelque peu fou et à l’imagination débordante, puisque les seules victimes de Léonard sont toujours Basile, son disciple paresseux, mais toujours aussi dévoué, Mathurine, sa tout aussi dévouée aide-ménagère, Mozzarella, son espiègle fille adoptive, ou même le caustique et fin félin Raoul Chatigré qui en feront les frais. Un nouveau régal de gags et de bons mots qui feront aussi la joie de papa et maman.

POUR LES 13 À 77 ANS

‘Comme un air de campagne’, de Riton, Titi et Domon chez CasaBD

Sous ce titre se cache le premier volet d’une nouvelle série portant le titre générique de ‘La Sotizerie’. Un titre qui en dit long sur le contenu truffé d’humour qui sera le fil rouge des différents albums que comptera cette nouvelle saga se présentant comme une parodie de la vie à la campagne à travers la découverte d’un village du nom de Bourg. Fallait l’trouver !

Présentation tout d’abord de ce qu’est la Sotizerie. C’est en fait une communauté de la ricanante, des ruraux et des C15, qui depuis 2013 traîne ses guêtres sur les réseaux sociaux avec quelque 300.000 abonnés.  Des surfeurs qui aiment l’humour noir, le huitième degré et l’argot. 

Dans ce premier tome qui fut toutefois précédé d’un numéro zéro, vous allez tout d’abord faire connaissance avec quelques personnages clés animant le village de Bourg : Riton, le n°1 du coin, Hervé, le bosseur de chez ‘Parcs & Jardins’, Cindy, ‘la’ Cindy qui adore la bamboche, Kévin, le jeune qui aime les mobs, Momone, la vieille bique du bourg, Père Bichet, l’artiste et vieux garçon du coin, la Sacoche, le roi de la grande bouffe ou encore Carotte, vu la couleur de ses tifs. Quant à l’ouvrage, il va vous conter par le menu lea saga des dernières élections municipales. Désopilant !

‘Slava T2 – Les Nouveaux Russes’, de Pierre-Henry Gomont chez Dargaud

Russie, fin des années 1990. Entre Dimitri Lavrine, escroc par conviction, et Slava Segalov, ancien étudiant en art à l’éthique chancelante, rien ne va plus. Tandis que le premier a disparu de la circulation après avoir eu quelques ennuis avec Troubetskoï, un individu qu’il vaut mieux ne pas contrarier, le second file le parfait amour avec la jolie Nina.

Mais Lavrine a de la ressource. Et même s’il lui manque désormais la main droite, il n’a rien perdu de son cynisme ni de son talent d’arnaqueur. Les ‘vouchers’, ces bons de privatisation qui se multiplient dans l’ex-URSS, vont lui donner l’occasion de rebondir tandis que Slava va tenter de renouer avec sa passion pour l’art.

Deuxième volet d’une trilogie pour le moins emballante, l’auteur met en scène la montée du capitalisme sauvage qui laisse sur le carreau une grande partie de la population. Tout en signalant qu’il manie avec une incroyable dextérité le verbe et le pinceau, l’auteur nous offre des personnages savoureux, des situations oscillant entre tragique et comique, des dialogues percutants et une narration virevoltante, tout en croquant des trognes totalement inattendues. C’est de l’excellente BD.

‘Le Chevalier au Dragon’, d’Emanuele Arioli et Emiliano Tanzillo chez Dargaud

Voilà certes une BD qui demande une petite explication puisqu’elle est le résultat d’une enquête minutieusement menée par Emanuele Arioli, qui a exhumé et mis à jour un manuscrit de l’époque médiévale lié à la légende du Roi Arthur. Ouvrage qui parlait de Ségurant, alias le Chevalier au Dragon, personnage inconnu dans le paysage arthurien. L’occasion de le mettre en roman, de l’adapter en BD, mais également de le voir diffusé sous forme de documentaire il y a peu sur Arte. 

Bien que le nom de ce chevalier soit Ségurant, l’auteur a préféré lui donner le nom de Sivar afin de laisser parfois libre cours à son imagination. Or donc, ce chevalier d’Arthur, un jeune Celte dont la mère est en fait une magicienne particulièrement puissante, va lui aussi, à l’instar de Lancelot, Perceval ou Gauvain, se lancer dans la quête du Graal.

Avec Sivar, plongez à la fois dans le merveilleux et le fantastique. Il faut dire que notre homme remporte haut la main tous les tournois auxquels il participe. Que les gentes damoiselles n’ont de regard que pour lui ! Mais que, ensorcelé par les fées Morgane et Sibylle, il va aussi devoir se lancer à la poursuite d’un immense dragon cracheur de feu. Les amateurs du genre apprécieront, comme ils applaudiront le dessin… enchanteur de Tanzillo, et tout particulièrement ses croquis pleine page.

‘Donjon Antipodes – Changements de programme’, de Joann Sfar, Lewis Trondheim et Vince chez Delcourt

Le trio Sfar, Lewis, Vince est de retour pour nous conter les aventures de Rubéus Kahn, le canard badass qui n’a rien à envier à Donald et à John McClane, alias Bruce Willis dans ‘Piège de cristal’, ‘58 minutes pour vivre’ et autres ‘Die Hard’.

Libéré de prison par L’Atlas, Rubéus Kahn est par contre et définitivement obligé de lui obéir. D’autant que cette dernière détient toujours son fils. Dans le même temps, son oncle, soucieux de redorer le nom de  Vaucanson, mais également celui de sa société de robots chasseurs de démons, fait appel à ses services pour qu’il devienne l’instructeur de la dernière génération de pilotes. Une mission bien plus compliquée qu’il n’y paraît.

Les amateurs de cette série vont retrouver non sans un certain plaisir, le professeur Cormor réduit désormais à une tête placée comme un fromage sous une cloche en verre. Une situation qui amène bien évidemment nombre de passages drolatiques, à l’image de celui où un pilote de drone se retrouve méchamment coincé dans la peau d’un vieux clebs. Un troisième volet de cette série iconoclaste que le dessin de Vince porte à bout de bras.

‘Liberté – Les insurgés’, de Jordan Mechner, Étienne Le Roux et Loïc Chevallier chez Delcourt

1776. Presque sans armes face à une écrasante force navale britannique, une armée rebelle américaine totalement hétéroclite défend New York. Nous sommes au début de la guerre d’indépendance américaine. Un océan plus loin, un autre type de rebelle, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, ambitieux dramaturge français, monte une incroyable opération pour faire parvenir aux colons américains les armes dont ils ont désespérément besoin.

Cet opus est en fait le premier volet d’un triptyque consacré à cette guerre d’indépendance américaine. Au moment où vous ouvrirez cet album, vous plongerez d’emblée dans la fameuse bataille de Bunker Hill où le général britannique en poste va faire en sorte de réprimer plus que sévèrement cette rébellion.

 S’appuyant scrupuleusement sur la réalité des faits, Jordan Mechner nous fait découvrir un pan méconnu par beaucoup de l’Histoire de cette indépendance américaine dont l’origine est à trouver dans une opération clandestine menée entre la France et les Américains du Nord, colonisés à l’époque par l’Empire britannique. Au-delà, on soulignera la précision et la beauté des dessins du duo Le Roux – Chevallier.

‘Young Man’, de Joann Sfar chez Gallimard

Ne vous y trompez pas, malgré ce titre de ce nouveau carnet où nous retrouvons Joann Sfar, il n’est nullement question de rencontrer l’un ou l’autre membre des ‘Village people’, ‘Young Man’ étant même assez éloigné des paillettes de l’esprit disco. N’en prenons pour preuve que ce regard triste du jeune homme en couverture.

Ce jeune qui n’est autre que l’auteur qui, au début des années 1990, était étudiant aux Beaux-Arts de Paris et noircissait ses carnets de personnages qui, par la suite, peupleront ses histoires. Déjà à cette époque, Sfar débordait de projets, et malgré la frustration de débuts difficiles, était bien décidé à se faire publier.

Aujourd’hui, il a plongé dans ses archives et rouvre pour vous ses carnets d’étudiants. Cela va de ses cours de morphologie, aux ateliers partagés avec des gars comme Lewis Trondheim, Émile Bravo, Christophe Blain ou encore Emmanuel Guibert. Des pages qui relatent de façon inédite, la naissance d’un auteur de BD.

‘L’Empereur des Cendres’, de Le Gris et Siner chez Glénat

Cet ouvrage fait pour les accros aux films d’horreur ou autres histoires de vampires est en fait le troisième et dernier volet d’une aventure où Lord Gravestone, le fils unique d’un chasseur de vampires tombé au combat, se présentait comme étant le personnage principal. Un fiston ayant juré non seulement de venger son paternel, mais aussi de continuer le travail de destruction qu’il avait entrepris. 

Après avoir été à son tour mordu par la Camilla, la stryge goulue qui, heureusement, n’a pu achever son travail destructeur, John Gravestone retrouve enfin Mary, sa fiancée. Mais tant que Camilla ne sera pas anéantie, elle représentera toujours un immense danger pour John qui malgré tout demeure un incube suite à cette morsure. Heureusement pour lui qu’après la mort de Tibbett, son fidèle protecteur, c’est son oncle Théophile qui a pris le relais, et qui est le seul à pouvoir le mettre en garde.

Pendant ce temps, Camilla a rejoint les ténèbres afin de panser ses blessures et attendre la naissance de son enfant, celui de… John. Cachée derrière les murs lugubres d’un sanctuaire, elle a fait son choix, sa progéniture appartiendra à un monde meilleur, celui des hommes. Avec ce dernier opus, Le Gris et Siner terminent cette série épique au cœur de l’épais brouillard anglais avec un tome à la fois sombre, gothique, et 100% dark.

‘Winter Queen’, de Fernando Dagnino chez Glénat 

Sortie tout droit du XVIIe siècle, Liz se retrouve mystérieusement projetée à  La Nouvelle-Orléans en 2019. Princesse d’Écosse et éphémère reine de Bohème, celle qui se nomme en réalité Élisabeth Stuart, est recherchée pour avoir agressé à la sortie d’un bus et à l’aide d’une épée, un quidam. Mais cela va bien plus loin puisque la police la soupçonne d’avoir commis plusieurs meurtres.

Incarcérée par la police locale, son seul espoir de revoir la lumière se nomme Eddie, un pro des arnaques vaudou qui se produisait dans le cabaret où Liz s’était réfugiée avant de s’y faire arrêter par la police. Or ce petit escroc d’Eddie avait, par le passé, déjà résolu une affaire similaire à celle dont Liz se voit soupçonnée.

Et le nouveau duo de comprendre rapidement que le meurtre dont Liz est accusée est l’œuvre d’une puissance maléfique.

Un thriller aux senteurs de fantastique où se mêlent magie noire et culte vaudou. Un thriller sous forme de puzzles qui, via des flash-back, vous fait quelque peu voyager dans le temps à la vitesse VV’. Au-delà, le dessin de Dagnino va surprendre les amateurs du genre.

‘Chroniques diplomatiques – Birmanie 1954’, De Tristan Roulot et Christophe Simon au Lombard

Après avoir fait sa connaissance en Iran, où il fonctionnait tant qu’ambassadeur de France, nous retrouvons Jean d’Arven en Birmanie. C’est vrai que mis au placard en raison de ses choix en Iran, le plus jeune des ambassadeurs français est dépêché là-bas afin d’y assurer l’intérim de l’ambassadeur en place, malade et dans le coma suite à une intoxication alimentaire.

Il faut savoir que ce pays d’Asie du Sud-Est se voudrait comparable à la Suisse. Toutefois, vu les énormes tensions, les luttes politiques qui s’y entremêlent avec les conflits religieux, il est impossible d’y conserver un statut de neutralité. Et de fait, chaque apparition d’Arven, qui a emmené dans ses bagages Jacques, son alter ego comme… cuisinier, est considérée, du coup, comme une prise de position à haut risque. Si ce n’est à Jacques, Jean ne peut plus aujourd’hui faire confiance à personne.

Une fois encore, aventure et Histoire vont se rencontrer sous la plume et le crayon de Roulot et Simon. Sans jamais se départir de leurs exigences de réalisme, ils nous dépeignent un panier à crabes peu connu sous nos latitudes, dont chaque acteur possède deux visages. Entre documentaire et fiction, un ouvrage qui nous tient en haleine tout en nous instruisant. Et puis il y a aussi ce dessin réaliste de Simon qui sublime plus encore ce récit.

‘Nos trajectoires humaines’, de Nadar chez Marabulles

Quand les relations entre une mère et son fils en pleine puberté oscillent entre agacement et tendresse. Quand un vieil acteur sur le déclin joue le rôle de sa carrière devant une rombière admiratrice. Quand un enseignant est tellement sympathique que cela en devient louche. Quand un artiste peintre local fait un flop lors d’une séance de dédicace en librairie… Autant de chemins de vie qui se retrouvent bouleversés.

Toute une série de portraits croqués avec justesse par Nadar, portés par des dialogues ciselés et jubilatoires, qui révèlent la fragilité de nos trajectoires humaines. Ici, chaque fin d’histoire cède sa place à une autre, comme un cycle humain qui se joue et se rejoue à l’infini. Des histoires qui s’entrelacent, qui se croisent et s’entremêlent, tels des astres à l’infini.

En fait, et sans qu’il n’y ait le moindre rapport entre les personnages de cette évocation, nous allons découvrir, tout en justesse et sensibilité, des morceaux de vie analysés de manière plus que subtile, et remarquablement écrits dans un album qui a remporté le prix à la meilleure BD nationale au Festival Cómic 2022 de Barcelone.

‘Troie Zéro’, de Karibou et Josselin Duparcmeur chez Pataquès

Après ‘Salade César’ et ‘Waterlose’, Karibou et Duparcmeur remettent le couvert pour nous offrir une version de la guerre de Troie telle que vous ne l’avez jamais lue. Une version relue et revue avec un certain talent, et qui mêle avec bonheur, figures illustres et dialogues contemporains. Un récit ‘introyable’ – excusez ce mauvais jeu de mots – qui ne saurait faire qu’une seule chose : vous surprendre.

Vraiment pas de bol pour Ménélas, le roi de Sparte, qui a vu sa femme Hélène partir avec Pâris, ce prince troyen qui l’a séduite grâce à sa recette irrésistible de kebab. Du coup, et afin de la récupérer, il va chevaucher à travers la Grèce pour s’attacher quelques alliés et autres héros, à l’image d’Achille ou d’Ulysse, susceptibles de l’aider dans cette périlleuse entreprise.

C’est par un road trip antique et improbable, que débute cet immense récit mythologique ayant même connu le grand écran, mais qui va, suite aux dérives jubilatoires et truffées d’anachronisme de nos auteurs, bifurquer dans toutes les directions. Sauf une, bien évidemment : arriver à Troie et gagner. Et tout cela sous le tait minimalisme, mais qu’il assume pleinement, de Duparcmeur.

‘Mission Buulo Maarer’, de Bartoll et Guzman chez Soleil

Deuxième volet de cette série qui nous fait découvrir ce bureau de légende qu’est celui du renseignement français, un bureau légendaire s’il en est. Mais dans l’organigramme de cette GGSE, on ne trouve guère le nom ni les membres d’une unité liée à des opérations aussi spéciales que secrètes. On sait tout juste que ses membres sont surnommés ‘Les Défenseurs’. Leurs missions : neutraliser les ennemis de la République sans se faire prendre.

Après une première mission en Turquie ayant pour cible la neutralisation d’une livraison d’armes à Daech, la série nous embarque en Somalie où Denis Allex, un agent de DGSE, a été kidnappé il y a de cela déjà quelques années. Aujourd’hui, un commando tente de l’exfiltrer. Mais l’opération échoue.

Au point que Allex et deux membres du service d’action restent sur le tapis. Sur ordre du Président de la République, l’unité Gamma doit alors localiser et éliminer le chef de ces organisations islamistes qui s’en prennent à tous ceux qui s’érigent contre elles. Y comprit parfois des civils innocents. Une course contre la montre s’engage, et ce afin de venger leurs camarades tués lors de l’exfiltration. Si le scénario est savamment échafaudé, le graphique dynamique et réaliste de Guzman est sans nul doute l’un de ceux qui s’adaptaient au mieux à ce genre de récit malheureusement bien d’actualité.

‘Guerre froide en Éthiopie’, de Vincent, Djian et Patrice Buendia chez Vent d’Ouest

Pilote chevronnée, Liberty Bessie connaît déjà ici sa troisième grande mission. Lancée à la recherche de ses racines, elle dirige désormais une petite compagnie aérienne en Éthiopie en compagnie de Max, son mécanicien français. Un duo qui, il faut bien l’admettre, fonctionne à merveille.

Dans l’épisode qui nous est proposé aujourd’hui, arrive dans le bureau de Bessie, Natalia Bortsova, une pilote russe qui lui propose de l’aider dans l’écolage au pilotage de jeunes Éthiopiens. Pour Bessie, c’est une aubaine, pas question pour elle de se méfier.

Mais nous sommes en 1953, en Russie, Staline vient de décéder et la guerre froide bat son plein. Lors de ses entraînements, en URSS, Natalia se trouvait aux commandes d’avions à la pointe de la technologie. Dès lors, lorsque Bessie la vit piloter un de ses avions, elle fut grandement impressionnée par les capacités de celle qui venait lui proposer son aide. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que Natalia venait d’être libérée du goulag afin de convaincre Bessie de travailler pour l’Union soviétique.

Alors que Max tente de la convaincre qu’elle commet une grave erreur si elle accepte, Bessie, trop attirée par le challenge, refuse de le croire. Ce qui va inquiéter sérieusement l’espionnage américain. Une saga inspirée des faits d’armes de ‘Tuskegee Airmen’, groupe de pilotes afro-américains qui se distingua durant la Seconde Guerre mondiale, et dans laquelle le dessin semi-réaliste de Vincent devient d’une précision chirurgicale lorsqu’il s’attaque aux avions.