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« Les grandes courtisanes »

par Charles Demoulin

14 janvier 2024

Historienne et journaliste pour la revue Historia, Joëlle Chevé, qui s’attache toujours à prendre la femme comme sujet de ses ouvrages, évoque aujourd’hui chez Litos, l’histoire de dix-huit courtisanes pointées parmi les plus célèbres de l’histoire.

D’Aspasie, née 470 ans avant Jésus Christ, à Émilienne d’Alençon, morte en 1946, l’auteure s’attache, via une plume alerte et bien documentée, à retracer la vie détonante de ces femmes qui ont vécu de l’Antiquité au XXe siècle, d’Athènes à Paris, en passant par Byzance, Londres et New York.

Non ! La courtisane n’est pas une ‘dame’ de la cour à qui l’on conte fleurette. Elle est tout simplement une prostituée, mais pour laquelle la langue française s’offre des égards. Cocottes, lionnes, demi-mondaines ou horizontales, les courtisanes échappent à l’obscénité des termes réservés aux catins ordinaires. Sont-elles pour autant différentes de ces dernières et que sait-on exactement d’elles ?

Pourquoi Phryné a-t-elle été condamnée à mort ? Quitter le Marais suffira-t-il à Ninon de Lenclos pour se refaire une réputation ? Qu’est-ce qui fait courir Lola Montès aux quatre coins du monde ? Quels sont les secrets d’Hortense Schneider ou de Caroline Otero pour attirer dans leur lit tous les souverains d’Europe ?

Richissimes et célèbres, ont-elles été des modèles – ou des contre-modèles – pour les autres femmes, et puis, surtout, ont-elles contribué à leur émancipation ? Une chose est toutefois certaine. À bien comprendre ce qui différencie les courtisanes des prostituées, c’est qu’elles ont réussi leur projet d’enrichissement par ce métier, qu’elles l’ont exercé publiquement en revendiquant la liberté d’user de leur corps à leur convenance. Un corps qu’elles ont eu l’audace d’exhiber, mais aussi la finesse ‘d’emballer’ dans des atours qui en ont fait les maîtresses de la mode et des modèles pour les élégantes de tous les milieux.