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La bouderie, un langage à prendre en compte et à décoder

par Claudine Boulanger-Pic

13 mars 2023

Selon Isabelle Filliozat, la bouderie est un langage qui est signe de souffrance.

Si l’enfant se ferme, c’est parce qu’il s’est senti blessé. C’est à nous, adultes, de l’aider à trouver une issue positive à ce moment de souffrance. Quand un enfant boude, il ne peut pas réfléchir. Il est donc inutile de le raisonner, de le disputer ou de le laisser bouder puisqu’il ne peut pas se mettre en contact avec son cerveau préfrontal (siège de la pensée et du raisonnement).

Isabelle Filliozat conseille de ne pas laisser bouder un enfant plus de quelques minutes. Isoler un enfant qui boude ne peut qu’aggraver son problème. L’enfant a besoin que l’adulte utilise son cerveau mature pour lui enseigner à communiquer, à verbaliser plutôt qu’à se fermer.

Voici quatre outils pour aider un enfant qui boude

1. la parole

Il convient de comprendre ce qui se passe, pourquoi l’enfant ne peut plus nous parler, et de trouver avec lui ce qui ne va pas.                     

Quelques exemples :

« Je crois que tu t’es senti  blessé(e) quand… »

« Tu es vraiment furieux (se) que je fasse (ça)… ? »

« Tu as le droit de le dire quand tu n’es pas content. »

« Je comprends que tu te sentes… »

« Je tiens à toi, je vois que tu souffres. Essaies de me raconter ce qui est le plus dur pour toi en ce moment. »

« Je t’aime. Viens avec moi, j’ai envie de passer un moment tendre et sympa avec toi. »

Attention : Le problème n’est pas forcément dirigé contre vous. Il se peut par exemple que quelque chose se soit mal passé à l’école, au périscolaire, avec son frère ou sa sœur… Cela peut être n’importe quel problème.

2. le jeu

L’enfant a toujours du mal à trouver les mots pour expliquer ce qui se passe en lui. Il ne sait pas nommer ce qu’il ressent, les émotions qu’il vit. Le jeu est un bon moyen pour l’aider à exprimer sa souffrance. Si on pense que quelque chose s’est passé à l’école, on pourra jouer avec des Playmobils ou des peluches : chacun prend des personnages et vous orientez le jeu sans donner de solution. « On dit qu’ils vont à l’école. Lui, il est de mauvaise humeur. On dirait qu’il n’a pas trop envie d’y aller. » Vous laissez l’enfant continuer le jeu, si il rencontre des difficultés, vous pouvez à nouveau orienter : « Qu’est-ce qu’il dirait celui-là ? Tu as une idée ? Il a l’air de souffrir ! Ses copains et la maîtresse exagèrent-ils ? Comment il se sent à ton avis ? Qu’est-ce qu’il pourrait faire d’autre ? …. »

Rien que le fait de jouer ensemble donnera le sentiment à l’enfant de :

  • se sentir libre de tout jugement,
  • accepter ses émotions,
  • reconnaître le fait qu’il est en train de traverser une période difficile,
  • sentir qu’il y a une issue, que ça peut bien se terminer.

3. la restauration de la relation

Il est essentiel de donner à l’enfant ce dont il a besoin : un espace d’écoute et de jeu, des câlins, de l’attention pour qu’il se nourrisse de ce contact, de ce soutien.

7 questions à se poser pour répondre à toutes les situations :

1. Quel est le vécu de l’enfant ? 

2. Que veut-il dire ? De quoi a-t-il besoin ?

3. Quel message ai-je envie lui transmettre ? 

4. Pourquoi ai-je moi-même du mal à gérer la situation ?

5. Mes besoins sont-ils en compétition avec ceux de mon enfant ? 

6. Qu’est-ce qui est le plus précieux pour moi ? 

7. Quel est mon objectif ? 

4. Un livre pour enfants peut servir de médiateur

Moi, je boude de Titus (éditions Gautier Languereau)décrypte les mécanismes de la bouderie sans juger ou blesser les enfants. Les enfants pourront facilement s’identifier au personnage principal. On a parfois de bonnes raisons de bouder, tout le monde peut bouder, parfois on ne se rappelle plus pourquoi on boude mais, dans tous les cas, c’est quand même plus rigolo quand on ne boude plus.

Extrait :

« Je boude pour montrer que je suis très fâché et aussi très malheureux, pour embêter ceux qui m’ont contrarié et essayer d’obtenir ce que je veux.

Pour bien montrer que je boude, je place ma bouche en canard, je gonfle un peu mes joues, je regarde par en dessous, je me tais et je reste sans bouger dans un coin. J’essaie de bouder le plus longtemps possible : parfois une journée !

Et puis je ne suis pas le seul à bouder dans la famille. Le problème quand je boude, c’est que je ne sais jamais quand ni comment arrêter. Parfois je m’ennuie tellement quand je boude que je me dis que c’est la dernière fois que je boude.

Et puis il arrive finalement un moment où je ne pense plus à bouder et je reprends ma vie d’avant la bouderie : je m’amuse et je rigole… c’est quand même plus agréable ! »

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