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Sexperte ! Du désamour dans la chambre conjugale

par Sophie Pilcer

1 mars 2017

Il arrive parfois qu’on en vienne à ne plus désirer l’autre, ou pire, à s’en exaspérer. Signes et significations. Restez alertes!

Se réveiller à deux. Sentir l’haleine de celui qu’on a tant aimé, de celui qu’on désirait ardemment à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit… En apnée au réveil, c’est déjà difficile, mais aller se coucher, rejoindre la sacro-sainte chambre conjugale devient une véritable torture. Vous êtes prête à tout pour éviter la promiscuité avec ce pachyderme qui partage désormais votre vie. Et pourtant, amoureuse, vous le regardiez dormir, vous l’écoutiez dormir. Blottie, nue contre lui, son doux ronflement vous berçait…
Il vous réveillait mais c’était pour ressentir encore davantage la chaleur de son corps, la douce et âcre odeur de sa transpiration… Un lion, un mâle… Le roi, votre roi, celui qui vous rendait femme vibrante jusqu’au bout de la nuit. Ses épaules, sa nuque, ses bras, ses cheveux… Une envie irrésistible en pleine nuit vous arrachait du sommeil et encore et encore vous le dévoriez. Vous vous fondiez l’un dans l’autre.

Aujourd’hui, on est bien loin de cette délicieuse intimité. Le roi lion barrit jusqu’à franchir l’obstacle de cire exagérément enfoncé dans vos oreille que l’on appelle boule Quies et dont votre consommation grandissante devient proportionnelle à votre sentiment de désamour. On ne devrait jamais s’aimer jusqu’à partager son lit. Ses odeurs et autres sécrétions intimes. Le ronflement, c’est dégoûtant dans la haine. Il devrait figurer dans le dossier de votre future séparation ou divorce, les juges ne prennent pas assez en compte ce supplice. Et que fait la médecine? On savait que les début de l’Amour font perdre tout sens commun jusqu’à rendre aveugle, mais qui nous avez prévenues qu’ils rendaient également sourd?

Quand le désamour s’installe dans le lit conjugal, une chambre à soi s’impose. Oui, chère Janette, la chambre à soi peut certes sonner le glas de l’amour et via Jano. Ou bien, autre option, créer le manque et pourquoi pas le désir. Il est évident que les barrissements du mari bougon ne créeront que distance et dégoût.

Non ma chère Janette, une chambre à soi ce n’est pas installer son nouveau territoire à 4h du matin dans la buanderie ou dans la niche du chien! C’est accepter l’idée qu’un lit ne se partage plus quand on ne s’aime plus, c’est refuser de ressembler à ces couples haineux qui dorment toujours ensemble et font bonne figure dans les dîners en ville en se trompant et se haïssant depuis plus de vingt ans.

Une chambre à soi, c’est s’installer un espace à soi, un cocon réparateur. Mais attention, très souvent, quand on ne peut plus partager la couette, on peut encore moins lui prêter un dentifrice qu’il ne rebouche jamais. Bref, arrive l’épreuve ultime du test amoureux: celui de la salle de bain.
Si vous ne supportez plus ses cheveux dans le lavabo, ses traces de dentifrices, son peignoir rouge accroché à la patère, son caleçon Tintin jeté à terre, son odeur, le bruit de sa déglutition… Si le voir s’essuyer avec votre serviette en dépit des couleurs respectives de celles-ci… Fuyez ma chère Janette! Vous ne l’aimez plus et à moins d’un total relooking et d’un lavage de cerveau, il n’est plus celui des prémices de l’Amour… Faites donc confiance à votre lit conjugal!

Texte – Sophie Pilcer, sexologue.
Illustration – La chambre de Vincent Van Gogh à Arles

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