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Un bébé zéro déchet : utopie ou réalité ?

par Sophie Caruelle

3 février 2022

Vous achetez en vrac, recyclez, compostez… Réduire vos déchets est pour vous une priorité. Mais voilà qu’un heureux évènement pointera bientôt le bout de son nez ! Concilier vie de parent et protection de l’environnement, mission impossible ?

Dès l’arrivée de bébé, vos habitudes sont bouleversées et le défi s’annonce délicat à relever. Jouets, couches, alimentation… Est-il possible d’harmoniser ses valeurs avec sa maternité ? Découvrons ensemble comment préserver les ressources de la planète tout en assurant un environnement sain pour votre nouveau-né. Objectif : réduire ses déchets, sans pour autant s’épuiser.

1 – Anticiper, pour mieux souffler

Il faut bien l’avouer, une fois votre nourrisson né, vous risquez de manquer de temps et d’énergie pour mettre en pratique le zéro déchet. La solution ? Prendre les devants !

Dès que votre ventre s’arrondit, n’hésitez pas à louer ou emprunter vos vêtements de grossesse. Idem pour les premiers mois de bébé : les jolis petits habits seront rapidement mis de côté. L’enfant a besoin de changes en quantité, mais grandit à la vitesse d’une fusée ! Une garde-robe de seconde main permettra de concilier écologie et économies.

Lors de l’aménagement de sa chambre, optez pour des matières et tissus naturels (lin, chanvre, coton biologique…). Une peinture aux ingrédients d’origine végétale réduira également les polluants.

Côté matériel de puériculture, misez sur l’utile et l’essentiel. Un lit, une table à langer et une poussette suffiront dans un premier temps. Chaise haute, parc et transat en parfait état pourront par ailleurs être facilement dénichés sur les sites d’occasion. Pensez également à donner une seconde vie aux livres et jouets de la famille ou des amis.

Pour le reste, pas question de faire l’impasse sur la sécurité, l’hygiène ou la qualité. Dans le doute, choisissez des produits neufs pour assurer sûreté et durabilité. Gigoteuses, matelas, peluches et sièges-auto doivent par exemple répondre à des normes. Les premières chaussures de marche doivent quant à elles être adaptées aux pieds de bébé, et donc, n’avoir jamais été portées.

Si vous choisissez d’établir une liste de naissance, aiguillez vos proches en indiquant vos préférences et en expliquant votre démarche. 

2 – Faire au mieux, sans culpabiliser !

De la naissance à la propreté, un enfant utilise en moyenne 5 500 couches jetables1, soit environ 1 tonne de déchets non recyclables. Comme 20% des parents en Europe, on peut privilégier les couches lavables et réutilisables, limitant toxicité, pollution et déchets. Leur faible impact sur l’environnement s’avère toutefois pertinent uniquement si l’on opte pour un lavage écologique (40 à 60°C) et un séchage à l’air libre. Ces langes imposent également des contraintes pratiques (organisation, temps…) qui peuvent rapidement devenir rédhibitoires. Pour débuter sans stress, mariez les deux options. Une fois la routine bien établie, vous choisirez celle convenant à votre mode de vie.

Les lingettes à usage unique sont quant à elles facilement remplaçables. Débarbouillettes achetées ou faites maison, en bambou ou en coton, sont autant d’option pour les fesses de bébé qu’un gant de toilette, de l’eau et du savon. Un liniment fait maison vous garantira par ailleurs une parfaite composition (ingrédients à acheter en pharmacie). Côté hygiène, on fait simple ! Un savon surgras et une huile végétale bio (olive, coco ou amande douce) conviendront parfaitement à la peau des plus petits et au reste de la famille.

3 – Fuir les injonctions et sentraider

Vous l’avez lu et entendu : « un bébé allaité ne produit pas de déchets ». L’impact environnemental doit toutefois être mesuré dans sa globalité : l’empreinte carbone de l’alimentation des nouveau-nés dépend surtout du régime alimentaire (carné ou végétarien) de la maman. En effet, l’allaitement requiert la consommation de 500kcal supplémentaires par jour². Il n’y a donc pas de quoi culpabiliser si l’on ne peut ou ne veut pas donner pas la tétée. Il est par ailleurs tout à fait possible de limiter ses déchets en optant pour un lait maternisé. Choisissez des biberons en verre, matériau solide et recyclable à l’infini, et utilisez l’eau du robinet, parfaitement adaptée dès les 6 mois de bébé (et même avant, si elle est correctement préparée).

Concernant les premières purées, une fois de plus, attention aux idées toutes faites, aucune solution n’est parfaite ! Le fait maison est bon pour la planète si les légumes sont de saison, produits localement et sans pesticides. Les petits pots industriels en verre sont quant à eux pratiques et économiques, mais détiennent une empreinte carbone élevée (produits lourds à transporter).

Vous l’aurez compris, le choix écologique n’est pas évident : il nécessite de l’organisation, augmente le temps consacré aux tâches domestiques, et implique une charge mentale supplémentaire. L’adhésion du conjoint à cette démarche est donc nécessaire pour éviter stress et fatigue. Le zéro déchet, oui, mais à deux ! Egalité femmes-hommes et respect de l’environnement n’évolueront qu’en se renforçant mutuellement.

1« Les coûts environnementaux et économiques des protections menstruelles, couches pour bébé et lingettes à usage unique, Enquête sur l’impact de ces produits à usage unique en Europe », Zero waste Europe, Nov 2019.

²Coût énergétique de l’allaitement évalué par l’OMS.

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