#La bibliothèque de Janette | #Culture & Évasion

« Réparer les femmes »

par Charles Demoulin

17 janvier 2021

Malgré ces moments très difficiles que nous vivons tous, j’ai pourtant choisi de vous proposer, avec ce ‘Réparer les femmes’ paru chez HarperCollins et écrit conjointement par les professeurs Mukwege et Cadière, un ouvrage qui va vous plonger dans une autre sorte d’enfer. Bien réel lui aussi. Mais bien plus barbare.

Ce livre, vous allez le vivre avec une incroyable intensité. Véritable cri d’alarme lancé à la communauté internationale et à tous ces états qui ferment les yeux sur ces atrocités commises envers les femmes, ce récit, émouvant au possible, nous démontre que des êtres d’une infinie bonté et totalement tournés vers les autres existent encore dans un monde où la liberté, notamment celle des femmes, est de plus en plus mise à mal.

C’est à Panzi, région du Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo, que le professeur Denis Mukwege accompagné du Belge Guy-Bernard Cadière, nous invite à visiter son hôpital. Un endroit où depuis 1999, plus de 40.000 femmes et filles de tout âge ont été ‘réparées’. Il faut savoir que cette région du Kivu, dotée de richesses minières considérables, est depuis plus de vingt ans ravagée par des dizaines de bandes armées. Un vrai désastre humanitaire.

En effet, pour asservir les populations locales et pouvoir ainsi exploiter ce que referme le sous-sol, ces milices se livrent à des massacres et autres pillages, mais aussi à de nombreux viols de femmes suivis de mutilations génitales. C’est devenu leur arme de guerre. Détruites, les victimes errent alors dans les ruines de leur village dévasté. Faisant fi des menaces, ces deux spécialistes de la chirurgie réparatrice des mutilations sexuelles que sont Denis Mukwege et Guy-Bernard Cadière œuvrent sans relâche pour non seulement réparer le corps de ces femmes, mais également pour leur assurer un suivi psychologique et leur rendre le sourire. Un combat contre la barbarie qui a valu à Denis Mukwege, le Prix Nobel de la paix en 2018. Pas question ici de sensationnel, mais de mots justes expliquant la gravité des faits et tout ce travail mis en place pour ‘réparer’.