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Les IA vont-elles faire disparaître mon job ?

par Lauranne Chavel

8 février 2024

ChatGPT, Bard, Llama… Les intelligences artificielles (IA) se multiplient et se développent si vite qu’on a parfois du mal à les suivre ! S’il y a encore quelques mois, la qualité de leurs réponses laissait parfois à désirer, elles sont de plus en plus performantes et précises. À ce rythme-là, on peut légitimement se demander si les IA ne vont pas finir par nous remplacer ?

Un impact déjà présent

Et si, pour commencer, on demandait aux principales intéressées ce qu’elles ont à dire sur le sujet ? Après un interrogatoire musclé à grands coups de prompts*, Bard, l’IA de Google, est formelle : les IA ne sont pas humaines et ne pourront jamais nous remplacer. Mais n’est-ce pas exactement ce que dirait une intelligence artificielle pour nous endormir avant, justement, de prendre le contrôle du monde ? 

De son côté, chatGPT, l’intelligence artificielle développée par Open AI, s’est montrée bien plus honnête : oui, à terme, son développement va faire disparaitre des métiers. En réalité, si on se penche un peu sur le sujet, on s’aperçoit rapidement que les intelligences artificielles ont déjà un impact certain sur nos emplois. Selon le magazine américain Fortune, rien qu’en mai 2023, 3900 licenciements aux USA seraient dus aux IA. Certaines entreprises ont également commencé à limiter leurs embauches. Calculs, rédaction de textes ou d’e-emails, discours de vente, synthèses de documents, recherches internet… Les IA sont capables de réaliser un très grand nombre de tâches, bien plus rapidement et plus efficacement que nous. 

Ce phénomène devrait d’ailleurs s’amplifier en 2024, puisque Open AI a annoncé, en novembre 2023, l’ouverture prochaine d’une boutique d’applications qui permettra à chacun de créer sa propre IA, répondant exactement à ses besoins. On devrait donc voir naître des versions de ChatGPT expertes en comptabilité ou en droit par exemple. 

IA : remplacement… ou aide ?

De nombreux économistes tirent la sonnette d’alarme et annoncent la disparition de beaucoup de professions dans les années à venir. C’est bien sûr une possibilité, mais ce n’est en rien une certitude. Rappelons déjà que, si les intelligences artificielles nous permettent de gagner du temps et d’automatiser certaines tâches, elles sont encore très loin de pouvoir prendre en charge tous les aspects des postes occupés par des humains. Elles font aussi des erreurs et il sera toujours nécessaire que leurs données soient vérifiées. Sans compter qu’il existera toujours des métiers que des robots ne pourront pas effectuer, aussi perfectionnés soient-ils. On pense, par exemple, à des postes de managers, aux psychologues, aux médecins, aux métiers artistiques ou encore à tous les métiers manuels. Il est peu probable, en effet, qu’une intelligence artificielle construise votre prochaine maison, vous fabrique une belle table de salon en bois massif ou vous aide à dépasser les traumatismes de votre enfance. 

Et puis, à se concentrer sur les métiers qui pourraient disparaitre dans les années à venir, on en oublie que le développement des IA en a déjà créé d’autres. Il y a bien entendu des développeurs et développeuses qui se spécialisent sur ce nouveau domaine, mais aussi des formateurs et consultants en IA, des ingénieurs, des concepteurs d’expérience utilisateurs, des spécialistes en éthique de l’intelligence artificielle ou encore des concepteurs de prompts* – soit la façon de parler à une IA pour obtenir la meilleure réponse possible. Et ça, ce n’est que le début.

Cohabiter et s’adapter

Que nous soyons pour ou contre les IA, cela n’a pas beaucoup d’importance, car leur évolution semble difficile à stopper. S’il est compliqué aujourd’hui de prédire avec précision l’impact de ces nouvelles technologies sur notre société, une chose est sûre : nous allons devoir faire avec, alors autant nous y habituer dès maintenant et trouver comment cohabiter au mieux.

Il peut alors être bon de nous rappeler que les IA n’ont pas été conçues dans le but de nous remplacer, mais dans celui de nous assister. Si leurs performances vont certainement rendre certains métiers obsolètes, elles vont aussi permettre de faire évoluer la plupart de nos professions, nous permettant ainsi de gagner un temps fou. Par exemple, il est déjà possible de demander aux IA de lire des fichiers PDF. Un problème avec la nouvelle photocopieuse ? Plus besoin de relancer désespérément le service informatique, qui est déjà débordé, ni de chercher frénétiquement le numéro de l’erreur affichée dans les pages des trois volumes que comprend le mode d’emploi. Il suffit de trouver le manuel en PDF sur internet et de le donner à une IA. Elle va le lire en quelques dixième de seconde, et nous n’aurons plus qu’à lui poser des questions et à lui demander de nous guider. Et, très gros avantage de l’intelligence artificielle : on peut lui poser mille fois la même question, elle ne perdra jamais patience !

Les IA sont donc déjà de super assistantes qui nous aident à aller plus vite, si nous apprenons à les utiliser correctement. Or si nous consacrons moins de temps à des tâches qui ont, finalement, assez peu de valeur ajoutée (corriger des fautes d’orthographe ou de grammaire, faire des calculs, rédiger ou lire des comptes rendus de réunions de 200 pages indigestes…), cela signifie que nous pourront accorder plus de place à l’apprentissage, à l’écoute de nos collaborateurs… Bref, nous allons pouvoir nous consacrer à ce qui compte vraiment et qu’aucun robot ne pourra remplacer : les relations humaines.

*instructions qu’on donne aux intelligences artificielles

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