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« L’école des beaux jours »

par Charles Demoulin

23 octobre 2022

Ce roman tout en finesse et d’une implacable vérité que signe Christian Signol chez Albin Michel, roman qui sortira le 3 novembre prochain, évoque la fermeture d’une école d’un petit village français. Mais que ce soit dans l’Hexagone ou dans bien d’autres pays, force est de reconnaître qu’aujourd’hui, les manques deviennent de plus en plus nombreux dans les hameaux situés dans les campagnes.

Si certains évoquent la désertification, si d’autres, aujourd’hui, parlent des prix de l’énergie et du carburant, force est de reconnaître que dans nos campagnes, on pleure après des médecins, on se lamente suite à la fermeture de la boulangerie, de l’épicerie, de la banque ou encore de la boucherie du village, quand ce n’est pas tout simplement parce que l’école doit fermer ses portes parce qu’il manque… deux élèves pour répondre aux quotas du ministère de l’Enseignement.

Et c’est justement à ce dernier cas de figure que s’attaque Christian Signol. Cet homme qui, dans quasi-totalité de son œuvre, parle de nous, de notre quotidien, de nos petits problèmes. Cela tant il est vrai que ses romans s’attardent à des histoires d’aujourd’hui que vit, souvent loin des villes, la population des petits villages campagnards. Des personnages attachants décrits par une plume d’une grande finesse, assumée et belle tout à la fois.

Aujourd’hui, Nicolas, jeune instituteur venant d’être affecté dans cette commune désolée des hauts plateaux forestiers, découvre un monde totalement coupé de la vallée urbaine. Aux côtés de Rose, la maire du village, il va combattre pour maintenir l’école en vie. Durant ce combat, il va non seulement aller à la rencontre des gens du cru, mais également à la découverte de néoruraux.

Parmi ses quinze élèves, le lecteur va faire la connaissance d’un fils de forestier, véritable surdoué, d’une petite fille gravement malade, ou encore de fils de paysans et de… forains. Aux prises avec une administration aveugle, mais aussi avec les difficultés des élèves qu’il éduque au plus près de la nature, pourra-t-il résister aux instances de sa compagne, une infirmière qui n’a qu’une seule idée en tête, regagner la vallée ? Cela alors que lui voudrait garder sa classe et déjouer la fermeture.

Comme l’expliquait l’auteur : « La Troisième République avait construit en pierre des édifices faits pour durer. Aujourd’hui, beaucoup de ces bastions sont vides. Or, rien ne remplacera les cris de joie dans les cours de récréation et les récitations déclamées dans les salles de classe. »

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