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« Le bal des Cendres »

par Charles Demoulin

24 avril 2022

Je ne le cache pas, c’est toujours avec une hâte non dissimulée que je me précipite lorsque paraît un nouveau roman signé Gilles Paris. Et ce « Bal des cendres », roman sauvage paru chez Plon, et où la sensibilité et la poésie de l’écriture de l’auteur sont à nouveau de mise, n’a fait que conforter ma passion pour cet écrivain à qui la vie a mis beaucoup de temps avant de lui faire enfin des cadeaux.

Dans cette nouvelle petite pépite, Gilles entraîne le lecteur sur cette île volcanique que domine le Stromboli. Là, dans ce lieu paradisiaque prisé par les vacanciers, il va nous présenter, via des chapitres de trois pages maximum, toute une série de personnages résidant dans ce superbe hôtel qu’est le Strongyl. Toutefois, afin de ne pas trahir la vérité, je devrais plutôt dire que lors de chaque nouveau sujet, c’est le personnage lui-même, qui procède à sa présentation. Ce qui ajoute plus encore à la fluidité de l’écriture… et de la lecture.

Une formule il est vrai fort agréable, mais qui n’empêche pas l’auteur de disséquer, de façon chirurgicale, chacun des protagonistes qui, pour la grande majorité, cachent stigmates ou profondes cicatrices de leur passé. Et c’est tout particulièrement sur ces moments secrets et douloureux de l’existence de chacun d’eux que Gilles Paris, qui a lui aussi beaucoup donné en la matière, s’attarde volontiers.

Après le descriptif de chacun des vacanciers, où le lecteur découvrira également un jeune de 10 ans ou encore Giulia, la fille de Guillaume, copropriétaire de l’hôtel, Gilles va s’attacher à ce que tout ce petit monde se rencontre au hasard des moments de la journée. Ce qui engendra des rapprochements pour certains, mais également des distanciations pour d’autres. Il y aura de l’amour, de la haine, de l’indifférence.

Toutefois, le personnage central de ce récit est incontestablement le Stromboli. Ce volcan qui va rythmer la vie de tout chacun et dont l’irruption soudaine engendrera des réactions plus que disparates au sein de tout ce petit monde portant des prénoms tels que Lior, Thomas, Sveda, Anton, Rachel, Sébastien, Abigale, Guillaume, Mathéo… J’ai adoré. Vous en ferez de même, j’en suis convaincu.   

Auteur notamment de cinq romans dont « Autobiographie d’une courgette », Gilles Paris, qui, après avoir vu ce titre porté au cinéma d’animation et récompensé aux Césars puis sélectionné aux Oscars, va, dès le 9 mai prochain, voir ce même roman devenir une pièce de théâtre mise en scène par Pamela Ravassard. Pièce qui après Châtillon-sur-Seine et le Festival d’Avignon, partira en tournée dans toute la France. Bravo, Monsieur Paris. La vie vous rend enfin tout ce qu’elle vous avait longtemps empêché d’obtenir.