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Et si on s’arrêtait au rayon « romans »

par Charles Demoulin

17 août 2022

Pour celles et ceux qui ont choisi le mois d’août pour partir en vacances, ou simplement rester les pieds en éventail dans un transat au fond de son jardin ou au bord d’une piscine, voici sept ouvrages qui mériteraient bien un petit détour.

Les printemps

Quel trait d’union y a-t-il entre Manava, une influenceuse étrennant ses nouveaux implants fessiers, Céline, une quadragénaire divorcée mère de trois enfants et au bord de la crise de nerfs, et Esther, une vieille dame de 86 ans, ancienne institutrice vivant seule depuis le décès de son mari ? Elles sont voisines et en plein confinement. Avec sensibilité et humour, l’auteure nous conte l’amitié qui, jour après jour, va se tisser entre ces trois femmes que tout oppose. Avec elles, sourires et émotions sont au rendez-vous. Un vrai petit bonheur que de lire cet ouvrage qui transforme un quotidien sombre et anxiogène en moments lumineux et drôles. Bravo à l’auteure qui, en une phrase, nous fait passer des larmes au rire. Un merveilleux moment de lecture qui touche en plein cœur.

« Les printemps », de Nathalie Bianco chez Sixième(s)

Réputation

Avec un humour décapant, beaucoup d’esprit et une pincée de folie, Lex Croucher nous offre une comédie romantique déjantée pour les fans de Jane Austen autant que pour ceux de « La Chronique des Bridgerton ». Un portrait de la jeunesse dorée sous la Régence anglaise et qui, savamment, traite des premiers émois amoureux, de la lutte des classes, mais aussi de sujets plus actuels tels que la sexualité, la condition des femmes, le racisme ou encore l’homosexualité. C’est vrai que cette romance historique empreinte d’impertinence, se veut, malgré l’époque, toujours et plus que largement présente dans notre actualité quotidienne. Et puis, au-delà de tout, c’est un ouvrage particulièrement agréable à lire. Un de ces romans à découvrir.

« Réputation », de Lex Croucher aux Presses de la Cité.

Le vent l’emportera

À 23 ans, Lily a des rêves plein la tête. Mais le décès de son grand-père vient ruiner tous ses espoirs. Elle doit retourner vivre dans son village natal afin d’aider financièrement sa famille et s’occuper de sa petite sœur autiste. Engluée dans un quotidien monotone, Lily découvre le journal intime que son grand-père tenait pendant la guerre. Dans ce calepin, une petite phrase va déclencher en elle un véritable électrochoc : « Je vais probablement mourir ici. Je dois partir si je veux vivre. » Pour Lily, ce message semble lui être adressé. Elle quitte tout pour suivre son propre chemin. L’amour, la liberté… Le monde lui appartient, en toute insouciance, loin de sa famille qui se déchire et vole en éclats. Mais est-ce vraiment cela vivre ? Un roman très feelgood !

« Le vent te Portera », de Pauline Perrier chez City

Née comme ça

À sa naissance, les heures de l’auteure de ce témoignage inspirant qui nous interpelle intimement sur notre propre rapport à la vie étaient comptées. Ce à cause de ses nombreuses malformations. Reste que ses parents n’ont pas voulu accepter la fatalité et ont tenté, avec l’aide du corps médical, l’impossible. Bébé, enfant, ado puis jeune femme à la personnalité solaire, l’auteure s’est emparée de son destin et s’est battue contre le sort. Cet ouvrage, témoignage intime et puissant, histoire d’une (re)naissance, hymne à la vie, à l’acceptation et au bonheur, est celui de Clémence Bellanger, aujourd’hui journaliste, et qui nous offre un récit plein d’espoir, doublé d’une sincérité absolue. Et puis quelle belle plume !

« Née comme ça », de Clémence Bellanger chez Amphora

Des filles brillantes

Juin 1933. Huit copines pleines d’ambitions ont obtenu leur diplôme de l’élégant Vassar College. Si leur histoire, à la fois cocasse et triste, commence par une cérémonie de mariage à New York, on les retrouve, une décennie plus tard, mais à sept cette fois pour assister aux funérailles de l’une d’entre elles. Dans ce roman, publié en 1963, qui se vaut le plus célèbre de Mary McCarthy, l’auteure s’attache à briser nombre de thèmes tabous de cette époque. À savoir : la violence conjugale, l’adultère, les relations sexuelles hors mariage, l’homosexualité féminine, l’inégalité des chances entre hommes et femmes. Bravo à ces huit femmes éprises de romantisme, attachantes, passionnantes, émouvantes, et qui ont osé bousculer les codes de l’époque.

« Des filles brillantes », de Mary McCartney chez Belfond

Le grand baobab bleu

Dans ce conte lumineux, hymne puissant à la tolérance, l’auteur oppose la paix infinie des musées à la fureur du monde. Un monde fait de violences et du rejet des autres. À travers la sage de Demba, un jeune malien qui a décidé de quitter sa terre natale, le pays des baobabs, afin de fuir les drames abominables qui s’y déroulent, et celle de Mathieu, ancien critique d’art usé par une tragédie intime, l’auteur rend un hommage vibrant aux lieux de culture qu’il considère comme des ‘biens existentiels’. C’est en fait l’histoire émouvante de la rencontre de deux solitudes, deux errances, deux souffrances qui n’avaient rien pour se rencontrer et que l’œuvre de Picasso va réunir tout en faisant basculer leur vie. L’histoire d’une reconstruction.

« Le grand baobab bleu », de Daniel Schick chez Albin Michel

Sauvée par un miracle

Oui, les miracles existent encore. Celui qu’évoque l’auteur dans cet ouvrage est celui arrivé à sa fille. Miracle qu’il attribue à Dieu par l’intermédiaire de Pauline Jaricot, figure lyonnaise de la charité au XIXe siècle. Les examens médicaux étaient formels, les dommages irréversibles, l’Église a donc reconnu le caractère miraculeux de la guérison de Maryline, la fille de l’auteur. Lyon. 2012. Suite à un accident domestique, Maryline tombe dans un coma profond. Au mieux, les médecins la condamnent à un état végétatif permanent. Ses parents ne veulent pas qu’on la débranche. Après un long et lourd combat, le miracle se produit. Maryline entre en phase de récupération, son cerveau se régénère, elle est désormais debout et heureuse… de vivre. Quand la vie est plus forte que la mort !

« Sauvée par un miracle », d’Emmanuel Tran chez Artège

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