Sa première BD, elle la publie chez Dargaud en 2014. S’ensuivent d’autres projets, tous liés à des thèmes de société qui lui sont chers. Zoé Thouron a un faible pour les luttes et les phénomènes collectifs. Avec le sociologue Frédéric Godart, elle se penche sur la mode et décortique ses motifs, ses symboles, ses dérives. Avec un humour caustique, Zoé croque nos petites manies vestimentaires. Tout y passe : des réflexions philosophiques de Platon et Socrate à la garde-robe de Marie-Antoinette jusqu’aux fameuses claquettes-chaussettes. La BD conduit à une réflexion sur la mode éco-responsable et les défis éthiques de l’industrie. 

3 questions à Zoé Thouron 

Est-ce qu’il s’agit d’une oeuvre militante ?

Frédéric est sociologue. Son travail est de rassembler des chiffres, des faits. Nous avons essayé d’être le plus neutre possible. Après, mes dessins transpirent peut-être certaines convictions, on n’a pas hésité à tourner en dérision les travers du milieu, par exemple.

Cette BD a-t-elle changé votre regard sur la mode ?

Disons que ça m’a conforté dans mes choix, dans le côté éco-responsable. J’avais déjà un avis négatif sur l’aspect sur-consommation / luxe mais en me penchant sur le phénomène, j’ai réalisé que c’était pire que ce je croyais ! 

Et vos habitudes ?

Cela fait des années que je préfère m’habiller chez Emmaüs et faire repriser mes vêtements : j’ai de la chance, ma mère fait ça à merveille ! L’écriture de la BD a exacerbé cette tendance : si je pense avoir besoin de quelque chose, j’interroge ce besoin et j’essaye de toutes façons de faire autrement. Quand je vais chez Zara et H&M, je m’en veux autant que si j’allais au Mac Donald’s ! 

La mode déshabillée, ed. Casterman, 2021, 22€