par Emilie Geoffroy
12 juin 2025
Après six saisons d’une intensité rare, The Handmaid’s Tale tire sa révérence, laissant derrière elle un vide pour tous les fans, mais aussi un héritage puissant. Inspirée du roman dystopique de Margaret Atwood, la série créée par Bruce Miller a su transformer une œuvre littéraire emblématique en un drame télévisé viscéral, poignant et profondément engagé. Janette décrypte.
Dès sa première saison, la série a été saluée par la critique et le public, raflant 8 Emmy Awards, dont ceux de meilleure série dramatique, meilleure actrice pour Elisabeth Moss et meilleure réalisation. Elle a poursuivi sur sa lancée avec plusieurs autres récompenses majeures au fil des années, affirmant sa place dans le panthéon des séries les plus influentes de la dernière décennie.
Dès le premier épisode, la série nous plonge dans la République de Gilead, un régime totalitaire où les droits des femmes sont supprimés, leur corps réduit à une fonction reproductive, leur liberté totalement effacée. Ce monde glaçant, qui semblait au départ purement fictionnel, a peu à peu pris des allures de miroir déformant de notre réalité. À mesure que les saisons avançaient, l’actualité rattrapait la fiction : la remise en cause du droit à l’avortement dans plusieurs États américains, culminant avec l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême américaine en 2022, a résonné douloureusement avec le destin des servantes de Gilead. Ce parallèle a renforcé la charge politique et émotionnelle de la série, la rendant non seulement pertinente, mais essentielle.
Ce qui frappe, saison après saison, c’est la force de ses personnages féminins. Si le personnage de June Osborne, interprété avec une intensité exceptionnelle par Elisabeth Moss, est évidemment central, il serait injuste de ne pas saluer l’évolution d’autres figures comme Serena Joy, Aunt Lydia, Moira ou encore Janine. Toutes incarnent, à leur manière, les nuances de la féminité face à l’oppression : de la soumission à la révolte, de la culpabilité à la rédemption, de la vengeance à la libération.
La série a brillamment exploré la complexité de ces femmes, sans jamais sombrer dans le manichéisme. Elle a montré que la résistance prend des formes multiples, que l’héroïsme peut être discret, et que la solidarité féminine, même fragile, est une arme puissante.
On a vu June passer de victime à combattante, de servante à symbole, puis à stratège. Le rythme s’est parfois ralenti, laissant place à la contemplation ou à la tension psychologique, mais toujours au service d’une atmosphère lourde, immersive, et profondément dérangeante. La mise en scène, avec ses plans serrés, ses silences pesants, ses jeux de lumière et ses couleurs symboliques (le rouge des servantes, le vert des épouses…), a fait de la série une œuvre aussi belle qu’angoissante.
Impossible de parler de cette série sans évoquer le jeu d’Elisabeth Moss, tout simplement monumental. Son regard, tantôt brisé, tantôt enflammé, suffit parfois à dire ce que mille dialogues ne pourraient exprimer. Elle a porté la série à bout de bras, livrant une performance d’une intensité rare, à la fois bouleversante, rageuse et d’une humanité désarmante. Chaque saison a été un nouveau terrain de jeu pour cette actrice caméléon, qui a su évoluer avec son personnage sans jamais perdre en justesse. l’évolution du personnage de June, au fil des saisons, est incroyable.
The Handmaid’s tale est bien plus qu’une série. C’est une œuvre engagée, radicale et nécessaire. Une série qui dérange, qui questionne, qui secoue et qui marque. Avec ses personnages féminins inoubliables, son univers glaçant et la performance magistrale d’Elisabeth Moss, elle restera dans les mémoires. En tout cas, pour Janette, c’est un immense coup de cœur.
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