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Sexualité et handicap ou comment aller au-delà des apparences ?

par Sophie Pilcer

26 mai 2021

Handicap et sexualité, voilà deux termes qui ne semblent pas faire bon ménage. Quand on pense sexualité, quand on imagine une sexualité épanouie, quand on fantasme sur des scènes de sexe, qui imagine une personne vivant avec un handicap en plein ébat sexuel?
Personne me direz-vous, ou ceux qui fantasmeraient sur des scènes où le handicap est au centre du jeu sexuel seraient taxés de pervers…

Soyons honnêtes, les personnes vivant avec un handicap ne sont pas représentées dans l’univers érotique. Une société normée où l’imaginaire collectif considère que la sexualité n’est compatible avec aucun défaut corporel prône qu’il faut être blonde, grande et à forte poitrine. Et du côté masculin, on attend une musculature gonflée à l’hélium.

Ces images pornographiques ne laissent aucune place aux tordus, pas beaux, trop gras, trop grosses, manchots, aveugle, disgracieux, borgne, psychotique, en fauteuil roulant, vieux, vieilles, pas beaux, pas belles… On arrête où on continue?

Alors ces mots, ces images… Vous en voulez encore ou vous imaginez que ça n’a rien à faire dans une chronique de sexperte qui est sensée vous permettre un peu d’évasion, un peu de rêve?

Pourtant, nombreux sont ceux ou celles qui vivent avec un handicap et qui ressentent du désir, de l’excitation, du plaisir et des orgasmes, qui ont un univers érotique très riche et qui souvent – faute de partenaire – pratiquent la masturbation quand leur corps le permet.

Pour d’autres, ni partenaires ni masturbation et de la frustration. Ils ont besoin d’assistance sexuelle et l’interdit les enferme, les emprisonne, les marginalise, les condamne à une vie de douleur et d’exclusion érotique et sexuelle.

Alors, ouvrons les yeux, changeons nos représentations ! Chère Janette, cher Jano, le handicap ne rend l’acte sexuel ni honteux, ni pervers, ni sale. Le désir n’a pas de jugement, pas d’injonction. Il est, c’est tout et il éclot dans l’excitation sexuelle qui est une réaction physiologique universelle ! Une femme ou un homme vivant avec un handicap ne se réduit pas à son handicap.

Il ou elle, comme vous et moi, rêve de rencontre amoureuse, affective, sensuelle et sexuelle.

L’acte charnel, c’est déjà le contact d’une peau sur sa propre peau. Le peau à peau, le baiser, les caresses, l’éteinte, chavirer, vibrer, sentir l’autre, ressentir son émoi, se sentir aimé(e), désiré(e)… Tout cela doit aller au-delà des apparences et des préjugés.

Il n’y a pas de diktat érotique. Osez, si vous êtes en situation de handicap, séduire, regarder, charmer celui ou celle qui vous fait rêver. Et vous, chers valides, ouvrez les yeux, osez aller au-delà de vos blocages. Regardez celui ou celle qui est différent de vous! Rencontrer, parler, échanger, partager… A ce moment-là, aucun besoin d’anticiper une relation sexuelle avec ce questionnement technique : « a-t-il des érections? », « pourra-t-elle ressentir un orgasme? », « jusqu’où va son handicap? »…

Toutes ces questions, vous ne pourrez pas y répondre avant d’entrer dans la découverte charnelle de l’autre qu’il y ait handicap ou non. Tentez l’aventure, n’ayez pas peur de vous! Et rappelez-vous ce magnifique film « les intouchables » où l’amour, le désir, le plaisir, l’érotisme sont totalement présents, libres, ouverts et inventés! La créativité et l’inventivité seront de toute façon les ingrédients de toute rencontre amoureuse!

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