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Le syndrome de superwoman

par Claudine Boulanger-Pic

8 mars 2022

Être une bonne maman, compagne, employée, mais aussi fille, sœur, copine, voisine… Nous, les femmes, avons encore tendance à cumuler les rôles, les missions, les exigences et les journées à n’en plus finir. Pourquoi, les Janette, nous consacrons-nous à autant d’efforts ? Comment arrêter cette course pour éviter de se perdre ?

Ce sentiment que beaucoup de femmes connaissent bien porte un nom : le syndrome de Superwoman. Mais comment la première super héroïne féminine, véritable amazone des temps modernes peut-elle être associée à un syndrome synonyme de dysfonctionnement et de malaise avec cette horrible sensation d’être prise dans un tourbillon, une spirale infernale qui, malgré toute l’énergie dépensée au quotidien, nous laisse insatisfaites et nous culpabilise de ne pas avoir eu le temps de faire tout ce qui était prévu. Quelle femme n’a jamais tenté de mener toutes les batailles de front (travail, famille, maison, etc.) mettant tout en œuvre pour devenir cette Superwoman au point de s’oublier elle-même ?

Il existe plusieurs raisons qui poussent les femmes à tenter de devenir comme Superwoman alors qu’il est peut-être utile de le rappeler : il ne s’agit que d’un personnage fictif !

L’inconscient collectif    

Encore aujourd’hui, l’image de la femme est influencée par les milliers d’années de patriarcat qui nous poussent à être une mère dévouée, une épouse aimante et une fée du logis. Même si les choses ont heureusement un peu bougé, nous avons toujours en nous cette croyance que la femme est responsable du bonheur des autres et même coupable de leur malheur ! Ce qui nous pousse à faire passer tout et tout le monde avant nous et notre propre bien-être. Et maintenant que les femmes s’épanouissent sur le plan professionnel, nous mettons un point d’honneur à prouver qu’il est parfaitement possible de mener de front une carrière professionnelle, tenir une maison, élever des enfants tout en restant une compagne au top.

Les réseaux sociaux    

Eh oui, il ne faut pas minimiser le poids des réseaux sociaux dans cette affaire. Nombre de comptes mettent en avant des femmes parfaitement accomplies qui mènent tout de front tout en arborant un brushing et une manucure impeccables. Mais ceci n’est pas la réalité ! Les réseaux sociaux vous offrent une vision déformée de la vie de personnes qui sélectionnent ce qu’elles publient et nous donnent encore davantage l’impression de ne pas être à la hauteur.

Le manque de confiance en soi   

Il est à la fois la cause et la conséquence du syndrome de Superwoman. Manquer de confiance crée un énorme besoin de reconnaissance qui vous pousse à vous rendre indispensables auprès de ceux qui vous entourent (collègues, patrons, conjoint, enfants, famille, amis, etc.). Et comme vous avez peur de ne pas faire ce qu’ils attendent, vous entrez dans une constante recherche de perfection que, quoiqu’il arrive, vous n’atteindrez jamais puisque vous ne savez pas évaluer correctement ce que vous faites… puisque vous craignez que ce ne soit pas bien… et vous en faites plus… Elle est là la spirale infernale !

Finalement, qui vous demande d’en faire autant ? Le syndrome de Superwoman est un piège, il vous pousse à en faire toujours plus et à mettre la barre trop haut, de plus en plus haut. Cette course à la perfection est délétère car permanente… la perfection n’existant pas !

En plus, vous devenez très douée pour vous oublier et vous mettre complètement de côté. Vous ignorez vos besoins. Oh, vous allez probablement faire du sport (ou toute autre activité qui permet de créer l’illusion) en plus de tout le reste, cela vous donne l’impression de prendre soin de vous. Mais en fait, non. Vous foncez, avancez, gérez et vous épuisez sans vous en rendre compte.

La solution ?

Déjà, identifier et reconnaître chez vous ce manque de confiance qui alimente ces trois moteurs :

  • besoin de reconnaissance, 
  • besoin de se sentir indispensable, 
  • recherche de la perfection.
  • Ensuite, vous rassurer sur le fait que vous êtes une belle personne, certes imparfaite mais ni plus ni moins que les autres. 
  • Enfin :

Cessez de rechercher la perfection

L’auto flagellation est une maltraitance qui n’a pour seule conséquence que de vous enfoncer. Au contraire, prenez le temps de réfléchir à ce que vous accomplissez chaque jour, à tous les petits bonheurs de votre journée, réjouissez-vous et pardonnez-vous vos erreurs, réparables en plus pour certaines, si nécessaire !

Apprenez à dire non

Ceci est primordial. Nous sommes trop nombreuses à dire systématiquement oui de peur de blesser notre interlocuteur, d’être moins appréciée, moins aimée. Pourtant, dire non permet de respecter vos besoins et d’arrêter de vous mettre au second plan. Il ne s’agit pas de vous fermer et de dire non à tout ce qui vous est proposé ou demandé. Il s’agit juste de mettre des limites et de ne pas systématiquement se faire passer en dernier. Répondre à ses propres besoins ne signifie pas devenir égoïste, mais seulement se donner toute l’attention que l’on mérite.

Apprenez à lâcher prise

Est-ce bien grave si vous votre maison n’est pas impeccable ? Surtout quand on sait aujourd’hui que cela peut signifier polluée ! Déléguez certaines tâches à votre conjoint ou à vos enfants ou à vos collègues ? Peut-être qu’ils ne feront pas les choses à votre façon, mais là encore, est-ce bien grave ? L’essentiel est d’apprendre à lâcher prise sur ces choses qui au final n’ont pas autant d’importance, afin de vous permettre de souffler et de sortir de cette frénésie du quotidien.

Apprendre à gérer vos priorités

Dans un quotidien dense, vous pouvez avoir du mal à définir ce qui est réellement important. C’est pourtant une façon très efficace d’apprendre à lever le pied, mais aussi d’optimiser au mieux votre temps. Enlevez les « tudois » « taka » « ilfoke » qui harcèlent votre cerveau. Pour cela, prenez le temps de réfléchir aux tâches que vous avez prévu de faire dans la journée. Définissez ce que vous pensez devoir faire impérativement, et ce qui peut attendre. Vous prenez ainsi du recul sur ce qui est vraiment important et vous pourrez laisser aller ce qui ne l’est pas.

Prenez du temps pour vous

C’est l’élément indispensable qui vous permettra de sortir de ce syndrome de Superwoman. Dans cette course folle, vous vous oubliez totalement. Alors, il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de trouver le temps de vous poser. Le temps de faire quelque chose seulement parce que vous en avez envie, parce que cela vous fait du bien. Mais c’est pourtant la clé ! Imposez-vous des moments juste pour vous. Cela peut être seulement 30 minutes de lecture par jour ou prendre le temps de faire une sortie seule dans la nature le dimanche, etc. L’essentiel est de vous accorder une véritable pause dans votre quotidien afin de vous ressourcer.

Autorisez-vous à penser à vous, autorisez les autres à se débrouiller sans vous et mettez des limites respectueuses à chacun. Ce syndrome de Superwoman handicape votre capacité à vivre dans le moment présent et vous emmène systématiquement dans le futur ou vous ramène au passé, cet endroit où vous avez oublié d’apprendre à bien vous occupez de vous ! Le moment présent est pourtant le seul qui existe réellement et qui mérite toute votre attention.

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