par Elodie Lambion
13 février 2024
La Saint-Valentin célébrant l’amour, Janette a rencontré Anastasia Vlachaki, auteure du recueil de poèmes « Ode à l’amour ». Elle nous parle de l’amour sous toutes ses formes, de l’écriture perçue comme vitale pour elle. Une écrivaine généreuse et optimiste qui met des mots sur l’amour.
Le titre est associé à une signification triste. Dans mon recueil, c’est tout le contraire, car mes poèmes sont très optimistes. L’optimisme, pour moi, c’est l’un des ingrédients du bonheur !
Mère de trois enfants de 23, 19 et 13 ans, je vis au Luxembourg depuis 2018. Professeur de français, j’avais créé une école de langue étrangère dans mon pays natal, la Grèce. À la suite des crises grecques de 2007 et de 2010, j’ai été contrainte de fermer mon établissement en 2016. La même année, j’ai dû surmonter mon divorce. À 46 ans, un troisième changement est apparu dans ma vie : le besoin d’écrire. L’écriture, je l’avais en moi, mais je n’avais pas le temps pour cela. Subitement, j’ai constaté que parfois, c’est vital, mais on ne s’en rend pourtant pas compte. Il faut savoir que mon père, professeur d’ancien grec, possédait plus de 4 000 livres. Il écrivait beaucoup. Il m’a transmis l’amour des livres. Au fur et à mesure de mes rédactions, j’ai demandé l’avis de mes amis et de mon entourage, puis j’ai sollicité les Éditions Amalthée où mon premier recueil a été édité en mars 2023.
En 2017, je suis venue pour la première fois au Grand-Duché. Une correspondante luxembourgeoise avec qui j’échangeais régulièrement m’a accueillie quelques jours chez elle. Je suis tombée sous le charme. En rentrant, j’ai dit à mes enfants : « On part vivre là-bas ! » Au départ, ils étaient sceptiques. Je n’avais rien prévu : ni logement ni travail. En m’installant, j’ai remarqué que ce n’était pas facile de trouver un emploi. J’ai alors commencé à écrire en français.
C’est une chimère. Dans la mythologie grecque, Orphée n’a pas pu résister à la tentation de regarder Eurydice et il l’a perdue à tout jamais. Pour moi, cela signifie que parfois, même si nous avons un but clair et précis, on n’arrive pas toujours à l’atteindre. Cependant, quoi qu’il arrive, il faut rester optimiste, continuer à y croire.
C’est tellement essentiel pour moi de partager avec les autres. En racontant une histoire, l’autre peut réagir de façons tellement différentes, ressentir une multitude de sentiments. Ce partage permet aussi de passer un message. Je trouve que ce n’est pas difficile de perdre l’espoir aujourd’hui, mais par le biais de l’écriture, nous pouvons vivre quelque chose de positif tous ensemble. Je veux aider ceux qui en ont besoin, notamment, en disant les choses que je ressens.
En fait, je ne peux pas m’arrêter d’écrire. Actuellement, j’écris un roman romantique « 7 jours et une nuit ». J’arrive peu à peu à la fin et il sera publié dans les mois qui viennent. Je m’aperçois que mon cerveau enregistre énormément de choses. Sur ma table de nuit, j’ai même un carnet dans lequel je note toutes mes idées, toutes les choses qui me passent par la tête. Cela m’aide à créer, à rédiger.
Tout le monde est en quête de l’Amour. Aristote disait que l’être humain ne peut pas être seul, vivre seul. Il avait raison. Nous ressentons tous ce besoin et nous éprouvons tous les mêmes difficultés face à l’amour.
Cette question me rappelle qu’en juillet 2023, j’ai effectué une présentation et une amie m’a demandé si l’amour est sexuel ou non. Dans la langue grecque, il existe des mots différents pour parler de l’amour puisque celui-ci peut être charnel, sentimental, amical, familial, etc. Certains de mes poèmes, tout comme le roman que je suis en train d’écrire, peuvent être perçus comme érotiques. C’est cela aussi l’amour.
Actuellement, cela manque de dire « merci », « pardon ». Périclès disait que dire un bonjour, cela peut aider une personne, je pense que cela peut même la sauver. Nous sommes devenus plus égoïstes, individualistes ces 15 dernières années. J’ai le sentiment que cela est perçu comme une certaine forme de faiblesse. Depuis mon enfance, je cachais ma fragilité de peur de subir des moqueries. Or, mon frère m’a récemment dit : « Je ne savais pas que tu étais fragile ! » Tout le monde pensait que j’étais forte. En fait, j’étais comme déguisée, car je ne voulais pas me montrer. Cela prouve qu’on ne sait jamais ce que l’autre cache, ce que cache un sourire. L’être humain est compliqué.
La perte reflète une partie de moi. Malgré les pertes que nous vivons, il faut continuer à penser positivement. Certains événements nous endurcissent. Cependant, il ne faut pas qu’ils nous fassent devenir inhumains, car parfois, les autres vivent bien pire que nous !
ACTU :
Soutenue par l’association grecque Mitos, rencontrez Anastasia Vlachaki lors de la 41ème édition du Festival des Migrations, des Cultures & de la Citoyenneté à Luxexpo The Box le 24 février 2024 de 14h30 à 16h (salle 2A).
Retrouvez également ‘Eurydice’ sur Instagram et Facebook.
« Ode à l’amour » peut être commandé en cliquant ici.
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