par Charles Demoulin
3 juillet 2022
Si vous ne devez prendre qu’un seul bouquin pour partir en vacances, alors ce nouveau roman que signe Didier van Cauwelaert chez Albin Michel doit être celui-là. C’est drôle, déjanté… en un mot, rafraîchissant. Et pourtant !
Les premières lignes qui débutent ce récit qui, sous des airs rocambolesques aborde des sujets comme le deuil et la fin de vie, vous donnent d’emblée le ton : « Ma mère, qui passait rarement inaperçue, est décédée d’un coup de bière aux obsèques de son cancérologue. Le porteur avant gauche avait marché sur son lacet, et le cercueil, qui remontait l’allée de la cathédrale, l’avait percutée de plein fouet. Avant de succomber à ses blessures, elle m’a demandé deux choses : garder son appartement en l’état et continuer de faire rouler sa voiture. J’avais promis. »
Pierre, le narrateur de ce récit, est en fait un romancier qui vient de perdre Simone, sa maman. Un véritable modèle de conductrice, mais, par ailleurs, une femme avec qui ses relations n’étaient pas toujours au beau fixe. Mais comme une promesse est une promesse, le voilà aujourd’hui, lui qui a le pied lourd sur la pédale de l’accélérateur, au volant de la Renault Fuego Turbo maternelle. Une voiture offrant des accélérations foudroyantes auxquelles il n’est guère habitué. Si bien qu’en trois mois, sa mère a perdu onze points sur son permis de conduire. J’oubliais de vous dire que Pierre avait laissé la carte grise de la Renault au nom de Simone.
Or, un beau jour, voilà qu’une lettre de la préfecture de police la convoque à un stage de récupération de points. La catastrophe ! Sauf que notre homme, après moult recherches, s’attache les services de Lucie Castagnol, une bouillante comédienne à la retraite afin qu’elle joue désormais le rôle de la chère disparue. Un rôle qu’elle va prendre beaucoup trop au sérieux et qui, bien évidemment, va engendrer quelques dérapages non prévus au programme.
Irrésistible de drôlerie et d’émotion, cet ouvrage se présente comme l’histoire plus vraie que nature d’un romancier aux prises avec la doublure de sa mère. Une deuxième maman qui, de catastrophes en élans fusionnels, va réactiver en lui les conflits d’un passé qu’elle a décidé de résoudre.
Aux scènes cocasses, hilarantes, truculentes, déjantées, mais parfois cyniques et empreintes d’émotion, Didier van Cauwelaert, avec son langage jubilatoire, entraîne le lecteur dans un véritable tourbillon de situations ubuesques avec, qui plus est, une fin que l’on n’a guère vu venir. Après l’incroyable succès en librairie de ‘Jules’ et ‘Le retour de Jules’, en cours d’adaptation cinématographique, voici donc le nouveau roman d’un Didier van Cauwelaert qui ne cesse d’étonner. Un petit moment de grand bonheur.
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