Dans le même style, tous les contes de fées nous abreuvent du concept de prince charmant qui d’un coup de baguette magique, et de page en page, se transforme en bon papa : ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.

Je résume. Il est beau, il est grand, il a de beaux yeux de beau ténébreux à la mèche rebelle puis il se transforme en bon père de famille ventripotent et dégarni. Vous savez bien, la fameuse mèche autrefois synonyme de virilité propulsive et qui devient graisseuse et déposée fréquemment sur un crâne huileux. Après le prince charmant, le retour du crapaud. Et évidemment le raccourci prince charmant, mari puis crapaud nous apparaît comme une fatalité

Quelle Janette a envie de ce mari routinier et qui s’affaisse de jour en jour, qui s’affaisse dans sa posture, dans sa chair, dans son énergie… Il devient l’objet du salon qu’on ne regarde plus, même la télévision devient plus excitante visuellement ! Dans ce triste contexte du temps qui passe et considérant que contrairement au bon vin, le mari n’est pas une denrée qui se bonifie en goût voire en bouche avec le temps, toutes les Janette mariées prendraient bien leurs jambes à leur cou et cette fois pas pour tester un vain une position du Kamasutra, mais pour scroller toute possibilité d’un amant sur application prometteuse de bras, d’amour et de sable chaud.

On pourrait s’arrêter là et conclure hâtivement qu’un mari, c’est bien moins bien qu’un amant, mais si l’on reprenait notre démonstration sur l’irrémédiable déclin du prince charmant, le bel amant à la mèche pas encore graisseuse ne fera pas exception à la règle du déclin…

Donc transformons le mari en amant ! Et comment est-ce possible, me direz-vous ? Si on commençait par vous, chère Janette. N’auriez-vous pas aussi un peu forci ? Et ce jogging élimé ? Il me semble qu’il remplace depuis bien longtemps vos ténues sexy et poussiéreuses que vous ne sortez même plus pour la Saint Valentin. Trop commercial, dites-vous. La belle excuse !

Janette et Jano mariés, tous coupables, coupables d’avoir délaissé le désir, de l’avoir laissé crever dans son pot de fleurs, ce satané désir ! Ce satané désir, cette orchidée rare, a besoin d’être régulièrement nourrie, bichonnée, entretenue !

Vous voulez un amant. Le mari qui se prélasse devant sa série, vous lasse. Normal.

Ce n’est pas le qualificatif du mari qui le rend terne, mais bien votre regard à tous les deux. Rappelez-vous l’énergie que vous mettiez au début, rappelez-vous l’impatience que vous aviez à l’idée de vos rencontres. Vous vous apprêtiez, vous mettiez une énergie folle à séduire ! La séduction était votre mantra.

Retrouvez cette énergie, recherchez ces sensations et oubliez que vous êtes mari et femme. Jouez, inventez, surprenez-vous ! C’est encore possible ! Ne lâchez pas, ne focalisez pas sur ce qui vous déplaît. Changez de point de vue. Vous pouvez ensemble créer une nouvelle dynamique.

Et, rappelez-vous, même le plus sexy des amants – au bout de 20 ans de vie commune – aura l’air d’un crapaud !