‘Et si tu devais ne plus m’aimer’, de Benjamin Castaldi au Rocher

Hollywood, année 1959. Simone Signoret, la plus grande actrice française, et Yves Montand, star du music-hall, sont en tournée. Montand s’apprête à donner la réplique à Marilyn Monroe dans ‘Le milliardaire’, scénarisé par Arthur Miller, Monsieur Monroe à la ville.

Les deux couples se lient d’amitié puis… La suite de l’histoire appartient à la légende. L’idylle entre Montand et Marilyn fait scandale, et s’installe à la une des journaux. Dévastée, Simone refuse toutefois de perdre la face et explique : « Vous connaissez beaucoup d’hommes, vous, qui resteraient insensibles en ayant Marylin dans leurs bras ? »

Pour raconter cette love story et ces destins croisés, Benjamin Castaldi s’empare de la voix unique de sa grand-mère, Simone Signoret. Entre coups de foudre, drames intimes et déchirements, il nous livre un premier roman d’amour bouleversant.

Trois monstres sacrés du cinéma au cœur d’un récit sulfureux, premier scandale people de l’Histoire. Figure incontournable du paysage audiovisuel, Benjamin Castaldi se souvient… et raconte.

‘Rien n’est plus grand que la mère des hommes’, de Diana Filippova chez Albin Michel

Avril 2022. Emmanuelle Borgia arrive à Chambéry
pour couvrir le procès d’Alexandre Bataille, 25 ans, accusé de meurtre. Confrontée à la personnalité insondable du jeune homme et à un procès qui s’enlise, la journaliste décide de mener sa propre enquête.

Mais, à mesure qu’elle s’immisce dans la vie des autres, il lui devient impossible d’ignorer le délitement de la sienne, ses rapports à son métier, à sa famille, à son passé, sans pour autant oublier son mariage avec une énarque ambitieuse. Et puis surtout, elle n’a que sept jours pour prendre la décision la plus importante de sa vie : garder ou non l’enfant qu’elle porte.

L’amour maternel et le lien conjugal, la faute et larédemption sont au cœur de ce puissant roman qui se déploie dans l’univers magnétique d’une cour d’assises et nous met face au prix de la vérité.

Si l’on mettra en exergue l’écriture réaliste et intelligente de l’auteure qui en est ici à son deuxième roman, on pointera également son grand désir de questionnement qu’elle réussit subtilement à faire nôtre. 

‘Ne vois-tu rien venir’ de Sonia Feertchak chez Flammarion

Lise, dix-neuf ans, assise sur le tabouret métallique d’une gendarmerie, est prête à être entendue. Que s’est-il passé ? Retour en arrière. Lise a sept ans. A-t-elle rêvé, ou est-il bien exact que depuis plusieurs mois les disputes entre ses parents s’intensifient ? Son père, Bernard, pourtant si tendre avec elle, se montre autoritaire et colérique avec sa mère. Et, surtout, il aime dangereusement la compagnie des autres femmes : les employées de son usine, la nouvelle voisine, et même la jeune Anglaise qui donne des cours à Lise… Alors que Lise grandit, toutes ces femmes voient leur vie brisée. Est-ce le hasard ?
Dans ce conte cruel, Sonia Feertchak retrace avec beaucoup d’acuité le trajet chaotique d’une jeune femme élevée dans une famille où règnent en maîtres le mensonge et l’ambiguïté.

Au moyen d’une plume d’une précision chirurgicale, l’auteure, qui à travers ses romans aime à interroger la place des femmes et les processus de domination, nous démontre à travers l’évolution d’une gamine qui devient au fil du temps qui passe une vraie femme, tout ce que l’homme recèle en lui de cruauté. Mieux vaut vous prévenir : ce n’est pas un conte de Noël.

‘La main qui guérit’, de Lina María Parra Ochoa aux Escales

Quand la petite Soledad fait la connaissance d’Ana Gregoria, son institutrice, son destin prend forme. Sous son aile, Soledad explore les terres d’Antioquia, en Colombie. Elle apprend à fabriquer des potions, à se rendre invisible, à guider les âmes dans les limbes. 

Comme Ana Gregoria, elle possède la main qui guérit. Bien des années plus tard, une force irrésistible pousse Lina, la fille de Soledad, à se lancer sur les traces d’Ana Gregoria. Alors que son père vient tout juste de disparaître, elle a besoin de comprendre et de maîtriser ses propres pouvoirs, de découvrir qui elle est vraiment et de retracer l’histoire de sa famille. 

Mais Lina acceptera-t-elle de perpétuer cet héritage, transmis de génération de femmes en génération de femmes ? Car si la main qui guérit est un don exceptionnel, elle est aussi une dangereuse malédiction…

Pour ce qui constitue son premier roman, l’auteure, née à Medellín en Colombie, nous offre une réappropriation féministe du mythe de la sorcière. À la fois intense, intime, universel, plein de beauté et de douleur, son récit démontre que nous savons des choses, même si on ne les voit pas, mais aussi que nous voyons des choses, même si nous savons qu’elles n’existent pas. Du grand art !

‘Une fervente lectrice’, de Daniel Cario aux Presses de la Cité collection Terres de France

À cinquante ans, le romancier Alain Codier vient de perdre son épouse, point final d’un mariage sans amour. En plein hiver, il part s’exiler un mois sur Enez-Bihan, île privée du golfe du Morbihan, dans l’espoir d’y réveiller sa veine créatrice en berne. Un décor magnifique et aucune distraction…
Accueilli par la charmante Marguerite, Codier se laisse peu à peu séduire, flatté par l’enthousiasme mêlé d’admiration de la jeune femme. Qui n’est pas sans mystère… Comment est-elle devenue propriétaire de l’île ? Pourquoi s’absente-t-elle si régulièrement ? Qui est-elle vraiment ? 

Bientôt Marguerite s’érige en muse. Elle insuffle à l’écrivain l’inspiration d’un ouvrage dans un genre encore inexploré de lui : un violent thriller. La rencontre providentielle devient alors pour le romancier une véritable descente aux enfers… 

Vénéneux et fascinant, le face à face tout en tension entre un romancier et son inspiratrice devient mystère et séduction. Sur le thème de l’emprise, on plonge dans un huis clos entre ciel et île bretonne. Un ouvrage qui va vous surprendre, d’autant plus que l’auteur s’est littéralement projeté dans son personnage pour nous offrir un jeu de dupes échafaudé de façon brillante.

‘L’amant du Mistral’, de Dominique Nieznany chez Quadrature

Une femme, un homme. Des hommes, des femmes… 

Dans ce recueil, tout est affaire de rencontres, d’effleurements, de confrontations, d’observations. L’humour est présent, la lucidité aussi. Cela donne une petite musique douce-amère qui parfois nous fait sourire et, souvent, nous laisse songeurs.

Composé de quinze nouvelles écrites dans un style plaisant, nouvelles dont la plus courte tient en deux pages, cet ouvrage explore avec beaucoup de finesse, d’esprit et d’humour, diverses rencontres dont le plus souvent la fin sera pour le moins totalement inattendue. Peut-être parce que le parcours de l’auteur est lui aussi des plus inattendus.

Jugez plutôt ! Né en Allemagne, il a grandi en Pologne, mais vit maintenant en France. Le long de ce cheminement, il fut tour à tour pompiste de nuit, maquettiste d’architecture, lecteur de français en Suède, prof de lycée, agent de voyages, traducteur et urbaniste. Désormais, il hésite entre deux carrières : écrivain nobélisable ou plombier polonais. Vu la pléthore de candidats au Nobel et à la pénurie d’artisans, la deuxième option semble la plus réaliste. Mais sait-on jamais ?

Vu ce parcours, on comprendra aisément que Dominique Nieznany excelle dans l’art de nous parler de… rencontres.