Autant de portraits qui pourraient se succéder les uns aux autres, sans ordre particulier, ni début, ni fin. En fait, ces différents récits vont vous permettre d’imaginer l’ambiance de chaque quartier, mais surtout l’histoire de cette ville qui se remet peu à peu d’une guerre achevée dix ans plus tôt, et où la vie a repris son cours dans une volonté, pour certains, d’oublier le sombre passé et de vivre intensément dans la sécurité et le confort retrouvés.

Ne cherchez surtout pas cette ville sur une carte géographique, vous ne la trouverez pas. Sachez toutefois qu’elle possède de larges similitudes avec la capitale française : avenues haussmanniennes, quartiers historiques dignes du moyen-âge, de grands monuments d’architecture classique… À bien y regarder, cette ville se divise en cinq quartiers à l’identité très marquée.

Architecte de formation, l’auteure, Emilie Ettori, affectionne tout particulièrement de dessiner les quartiers de certaines villes. À commencer par ceux de Lyon, sa ville natale. Sont venus ensuite ceux de villes choisies selon ses rencontres, ses inspirations et surtout l’architecture des lieux.

Réalisés à la main et directement à l’encre via une plume fine, ses dessins, parfois de style léché parfois d’une précision chirurgicale, fourmillent de détails. Certaines de ses planches apparaissant même comme prises d’en haut. Bref, cette dame développe un style bédéistique très personnel. Un style où, qui plus est, les coloris ne connaissent guère le mot nuance. Ce qui est rouge est rouge. Ce qui est jaune est jaune. Et pourtant, le charme ne cesse d’opérer lors de cette promenade poétique dans cette ville imaginaire et mystérieuse.