#Rencontres | #Janette, toujours au fait

Janette rencontre Lauranne Chavel, une « life coach » inspirante qui ose

par Elodie Lambion

12 septembre 2022

Thérapeute par la parole, spécialiste de la gestion des émotions pour les particuliers et les entreprises, auteure des cahiers positifs, Lauranne Chavel accompagne ses patients à résoudre eux-mêmes leurs problèmes. Cette femme, débordante d’optimisme, tournée vers le futur, se livre sur son parcours, ses pratiques et sa vision du travail sur soi.

Quel parcours vous a menée à devenir coach de vie ?

Après le bac, je voulais faire la psycho, mais j’ai choisi la communication. Après presque dix ans dans les relations presse, j’ai constaté que ce qui me plaisait dans l’aspect communication, c’est-à-dire le lien humain, je ne le retrouvais pas. J’ai donc choisi le coaching : cette méthode est dirigée vers le futur, encourage à être dans le faire. Pour moi, la responsabilisation dans le travail sur soi est primordiale. On n’est pas juste dans l’intellectualisation. On se questionne : quelle est ma problématique aujourd’hui, vers quoi est-ce que je veux aller et comment j’y vais. On se sert du passé, mais on va directement aller y chercher l’information essentielle qui nous est utile.

Sur votre blog, vous dites qu’avant de devenir thérapeute, votre vie était juste ok. Qu’entendez-vous par là ?

Je n’avais pas de gros problèmes, mais je n’avais pas l’impression de vivre pleinement ma vie, d’être moi à 100%. Je me sentais limitée. Cette impression, je la rencontre souvent avec mes clients. En général, on sait ce qui ne va pas, c’est juste qu’on n’ose pas se l’avouer.

Comment parvenez-vous justement à mettre le doigt sur ce qui ne va pas avec vos patients ?

Comme je suis aussi thérapeute, cela va passer par de la discussion, mais aussi par des outils spécifiques que j’adapte en fonction de la personne. J’aime bien passer par des exemples, c’est d’ailleurs ce que je fais dans les cahiers positifs. Dans ceux-ci, en choisissant des prénoms a priori peu communs, je laisse à chacun la liberté de s’y retrouver ou pas. Je ne fais pas du coaching directif en disant : «Ton problème, c’est ça donc tu feras ça». J’encourage beaucoup les gens, même dans les cahiers, à prendre les outils et à les adapter, à ne pas forcément les prendre tels quels. Cela fait partie de mes valeurs importantes : la responsabilisation dans le travail sur soi. C’est déjà une grosse partie du travail quand on arrive à prendre les choses en main.

Dans vos cahiers positifs, les citations des stars des années 1990 à nos jours, les jeux de mots, est-ce un moyen pour vous de dédramatiser des sujets parfois compliqués à aborder ?

C’est cela, puis c’est mon humour aussi. Je n’ai aucun problème lors des sessions à faire des blagues donc cela me ressemble. Ces cahiers ciblent également les vingtenaires, les trentenaires. C’est une génération à qui cela parle puisque ce sont des références Pop Culture. Cela permet effectivement de prendre un peu de recul, de ne pas se prendre au sérieux, d’être dans l’autodérision, de se dire que ce n’est pas obligatoire de se prendre la tête quand on travaille sur soi. Cela correspond à mon approche non directive. Je n’aime pas dire aux gens : «Voilà, ton problème, c’est ça donc il faut que tu fasses ça». D’abord, je peux me tromper, je ne suis pas à la place des gens, je ne suis pas dans leur tête. Je donne des tips, on les prend, on prend ce qui nous va, ce qui nous convient.

La rédaction des cahiers positifs faisait-elle partie des grands projets que vous rêviez de réaliser ? D’où vous est venue cette idée ?

L’idée des carnets vient de mon éditrice, qui s’appelle Iris. En fait, j’ai un blog depuis 2019 sur lequel j’écris régulièrement et j’ai également rédigé trois articles sur le site français madmoizelle. Mon éditrice lisait madmoizelle donc elle est tombée sur mes articles. Elle est allée voir mon blog, elle a bien aimé mon style et elle est venue me chercher pour cela. Elle m’a présenté les pitchs de la collection. Ensemble, nous avons discuté des thèmes. Après, elle m’a laissé une liberté quasi totale sur l’écriture, le nombre de parties, quels outils, les blagues, les citations. J’ai eu beaucoup de chance car elle m’a complètement laissé faire tout ce que je voulais.

Avez-vous sélectionné ces thématiques, car elles reflètent des problématiques rencontrées par un grand nombre d’entre nous ?

Les quatre premiers titres, c’est l’éditrice qui me les a proposés, car elle avait déjà lancé l’idée de la collection. « Hypersensibilité » était en discussion, je savais que c’était un sujet que j’abordais pas mal avec mes clients. De ce fait, je lui ai dit que l’hypersensibilité, c’était une bonne idée. Là, on vient de ressortir deux livres en avril et on en ressort deux fin septembre. On a vraiment fait un brainstorming, on est venues chacune avec nos idées. Je base mes choix sur ce qui, moi, m’éclate. Quels sont mes sujets du moment ? Quels sont les sujets qui me parlent ? Qu’est-ce qui, actuellement, est en demande dans ma clientèle ? Sur quoi est-ce que la plupart des gens ont envie de travailler ? Tous les titres ont un point en commun : ils sont tous liés à la gestion des émotions qui est une de mes spécialités parce que je travaille celle-ci avec les particuliers mais aussi avec les entrepreneurs. Je suis formée en management via la gestion des émotions aussi pour le bien-être en entreprise. C’est vraiment mon sujet central. Parmi les quatre nouveaux cahiers, il y a «Empowerment» qui est un peu dans la même lignée que «Oser». On pourrait le faire avant «Oser» en fait pour gagner en force et en puissance. C’est aussi beaucoup de travail sur soi et sur les émotions. « Intuition », c’est 100% comment on écoute ses émotions, comment est-ce qu’on se reconnecte. Le 30 septembre, il y a «Anti-culpabilité» qui sort et le dernier qui me tient particulièrement à coeur, c’est «Intelligence émotionnelle». Là, on est complètement dans les émotions de A à Z. Le gros point en commun, c’est le travail émotionnel.

Qu’est-ce qui fait que celui-ci vous tient particulièrement à coeur ?

Il est un peu différent des autres dans la construction. C’est un de mes sujets de prédilection. On en entend beaucoup parler et en même temps, on n’a pas beaucoup d’outils pour travailler l’intelligence émotionnelle. On ne sait pas toujours très bien ce qu’il en est puis c’est un sujet qui est complexe parce que cela fait trente ans que des chercheurs, des psychologues y travaillent. Depuis peu de temps, la recherche scientifique s’y intéresse également. C’est un sujet qui est en constante évolution. Ce qu’on sait, aujourd’hui, ne sera peut-être plus vrai dans 5 ans ou dans 10 ans ou en tout cas en partie et de ce fait, c’est hyper intéressant car on découvre des choses constamment. Il y a eu un travail très récemment, sur ces cinq dernières années, de scientifiques européens qui cherchent ce que les émotions ont comme effets sur l’organisme. Grâce aux IRM, le spécialiste peut voir sur des schémas quelle zone s’active lorsqu’on ressent de la colère, de la culpabilité, etc. Aujourd’hui, les scientifiques sont capables de faire ça et je trouve ça complètement dingue.

Un moment qui vous rend particulièrement heureuse dans votre métier ?

Le moment où les gens ont une révélation, qui éclaire leur vie, et que moi-même, je ne l’avais pas présagée. En tant que thérapeute, on ne sait pas quand cela se produira et parfois, la personne comprend encore plus que ce qu’on avait prévu. Voir l’effet que cela a sur eux, c’est tellement cool. Comme on travaille dans le but qu’il y ait ces moments-là, ce n’est pas une surprise à 100%, mais le côté surprenant, c’est qu’on ne sait pas quand cela se produira et parfois, la personne comprend encore plus que ce qu’on avait prévu. On voit que cela a un impact sur sa vie, que quelque chose se passe et que cela change la vision qu’elle a de sa propre vie.

Pour vous, quelles sont les plus grandes difficultés que les femmes rencontrent actuellement par rapport à leur épanouissement personnel et professionnel ?

Au niveau professionnel, c’est avoir du sens dans son travail, c’est tout ce qui est lié au bien-être au travail : être content d’aller travailler. Même si cela était déjà présent avant, cela a vraiment été empiré par le covid. Il y a de plus en plus de gens qui ont de grandes difficultés à aller travailler en sachant qu’ils ne se sentent pas utiles, qu’il n’y a pas de sens dans leur travail. En fait, ils ne comprennent pas pour quelle raison ils font cela. La quête de sens est hyper importante en ce moment. Cela peut aller avec de la reconversion professionnelle, mais pas toujours. En effet, il y a des gens qui aiment leur travail et qui n’arrivent simplement pas à mettre du sens derrière ou qui y mettent du sens mais qui ne se sentent pas écoutés par leur manager. Il y a eu une perte des contacts à cause du télétravail. Il y a à la fois des entreprises où le télétravail est maintenu donc il y a une perte de contact entre les gens, mais à l’inverse, certaines ont dit : «Maintenant, télétravail terminé, tout le monde revient à 100%». Dans ce cas, certains employés ne se sentent pas écoutés, car ils étaient heureux en télétravail. Par rapport à la vie privée, les sujets qui reviennent fréquemment, ce sont la gestion des émotions, les relations amoureuses et les relations sociales, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup de gens qui ont des difficultés à être eux-mêmes en société. Ils arrivent en me disant : «Quand je vais en soirée, je ne parviens pas à être moi-même,  je sors et je me répète que je n’aurais pas dû dire ces choses-là, pourquoi j’ai dit ces choses-ci et je me refais le fil». C’est un peu le top 3 dans les problématiques perso : mes émotions me dépassent, je n’arrive pas à rencontrer quelqu’un et à garder une relation et je n’arrive pas à être moi-même quand je sors et j’ai beaucoup de charge mentale par rapport à mon comportement. 

Un conseil «feel good» à donner à toutes les Janette ?

Prendre soin de soi et s’écouter, s’accorder du temps pour soi, se faire des cadeaux de temps en temps, on le mérite, c’est super important. On peut avoir un entourage très sympa, mais c’est nous qui répondons à nos propres besoins et c’est important d’être à l’écoute de ses besoins et d’y répondre. Se faire du bien, s’accorder des moments de break et être gentille avec soi-même.

Actu’

Sortie de deux nouveaux cahiers positifs le 30 septembre : « Anti-culpabilité » et « Intelligence émotionnelle ».

Déjà parus : « Empowerment », « Intuition », « Joie et optimisme », « Hypersensibilité », « Oser » et « Lâcher prise ».

Interview zapette :

Toutes les questionnettes posées à Lauranne Chavel sont dans l’interview Zapette ci-dessous !

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