#Culture & Évasion | #La bibliothèque de Janette

Plongée au coeur des nouveautés 

par Charles Demoulin

26 janvier 2025

En ce début d’année 2025, les nouveautés côté romans sont légion. Dès lors, il m’est facile de vous proposer divers ouvrages qui pourront satisfaire les goûts souvent disparates de chacune ou chacun d’entre vous.

‘Les fabuleuses femmes du Grand Hôtel’, de Ruth Kvarnström-Jones, chez City

À Stockholm, en 1901, la jeune Ottilia est embauchée au Grand Hôtel, l’établissement le plus prestigieux de la ville. Le cœur brisé, mais rempli d’espoir, la jeune femme quitte sa famille, consciente que ce travail lui offre une chance unique de débuter une nouvelle vie.

Mais derrière la façade de luxe et de richesse se cache une dure réalité : l’hôtel est en faillite. Et pour le redresser, c’est une femme, Wilhelmina Skogh, qui est nommée directrice. Une décision qui fait trembler les fondations de cette vénérable institution. Lorsque le personnel masculin se rebelle, la nouvelle directrice doit s’entourer d’une équipe féminine.

Aux premières loges de cette révolution, Ottilia tente de faire sa place dans un monde où se croisent les destins d’humbles servantes et de riches héritières, leurs secrets et leurs amours. Un monde où, pour toutes ces femmes fabuleuses, les rêves semblent désormais à portée de main…

Amours et secrets en tout genre imprègnent cette incroyable saga historique, passionnante et captivante, qui a conquis des centaines de milliers de lecteurs.

‘L’amour ne tient qu’à un fil’ de Françoise Dorner chez Albin Michel

À vingt-huit ans, Lucie a connu deux semaines d’amour fou avec Charles, un musicien d’orchestre. Du jour au lendemain, il a disparu en lui laissant son violon, mais sans jamais plus lui donner de nouvelles. Quand François, leur enfant, est né, elle a voulu qu’il grandisse avec la présence de cet homme qui demeure la passion de sa vie. Alors, elle a fait fabriquer à partir d’une photo, un mannequin articulé qui partage leur quotidien. Ce jusqu’au jour où son fils passe une annonce pour vendre le violon. C’est alors que le vrai Charles sonne à la porte.

La suite ? Un nouveau drame pour Lucie. Alors que Charles est reparti, elle s’exerce à l’image de son grand-père qui évoluait sur un fil au-dessus des chutes du Niagara, à défier le vide. Elle passe désormais son temps sur un câble qu’elle a tendu entre le mur d’entrée et celui du salon. Manière d’oublier à nouveau son violoniste. C’est là qu’on la retrouvera immobile au pied du câble, le crâne baignant dans une mare de sang. À l’hôpital, le verdict sera sans appel : tétraplégie spastique associée à une paralysie de la face. Soit la perte du mouvement et de la parole.

Avec toute sa sensibilité et son humour décalé, Françoise Dorner tisse des liens magiques entre trois personnages irrésistibles, prêts à tout pour donner une seconde chance à une passion impossible.

‘L’amour ne tient qu’à un fil’ de Françoise Dorner chez Albin Michel

‘Ces mensonges qui nous lient’, de Linwood Barclay chez Belfond noir

« Ton papa n’est pas quelqu’un de bien. Ton papa a tué des gens, mon grand. » Tels sont les derniers mots prononcés par le père de Jack avant d’abandonner femme et enfant pour plonger dans l’anonymat du programme de protection des témoins.

Des années plus tard, Jack, devenu écrivain au succès mitigé, est recruté par les U.S. Marshals, cette unité de police judiciaire. Sa mission : rédiger des biographies pour ceux qui, comme son père, se retrouvent contraints de rejeter leur passé et de vivre sous une identité toute neuve, insoupçonnable.

Un signe du destin ! Car Jack cherche depuis toujours à reprendre contact avec son paternel. Mais comment faire quand tout a été mis en place pour le rendre introuvable et que Jack ignore tout des méfaits de son père ni de ses ennemis ?

Scénario original, suspense redoutable et personnages jubilatoires pour un thriller qu’on ne lâche pas. C’est vrai que lorsque Linwood Barclay s’attaque à un nouveau roman, on n’est jamais déçu par la trame qu’il tisse autour de ses personnages.

‘Ces mensonges qui nous lient’, de Linwood Barclay chez Belfond noir

‘L’élu’, de Catherine Perreault chez Philippe Rey

L’élu, c’est Éli. Il est autiste, ne parle pas. À travers des mots qu’il ne pourra jamais comprendre, sa mère Isabelle déploie leur quotidien étroit. Elle raconte les moments de joie et de poésie, de désespoir et de tendresse, la solidarité des proches, mais aussi leur incompréhension, l’inhumanité du système de santé malgré la bienveillance du personnel soignant.

Être la mère d’Éli n’offre aucun répit à Isabelle. Il lui faut éviter toute surcharge sensorielle, planifier un départ en vacances lorsque des travaux de construction ont lieu dans leur rue, vérifier chaque mois les piles du détecteur de fumée, car Éli se mutile en cas de bruits soudains. Elle veille à ne manquer de rien, surtout pas de choses indispensables au bonheur de son fils, dans la crainte qu’il hurle et se blesse des heures durant. 

Alors Isabelle est mère, à s’en oublier en tant que femme, à en négliger sa relation amoureuse avec Audrey, qui lui permettait pourtant de s’extraire du tourbillon de cette vie qu’elle aurait voulue autre. Jusqu’au jour où l’inenvisageable devient nécessité : pour leur sécurité à lui, à elle, Éli est hospitalisé et placé. Le désarroi est grand pour Isabelle, persuadée d’avoir abandonné son fils. À elle de réapprendre à vivre soutenue et poussée en avant par ses parents, ses amies et ses tout jeunes élèves.

Avec humilité et sincérité, Catherine Perreault ouvre une fenêtre sur la difficile condition des enfants autistes et de leur entourage. Un premier roman à l’écriture maîtrisée, le récit rare d’un amour incommensurable, qui émeut et bouleverse à chaque page.

‘L’élu’, de Catherine Perreault chez Philippe Rey

‘Où es-tu maman ?’, d’Olivia Maurel au Rocher

Olivia Maurel, née dans une famille privilégiée, passe son enfance et son adolescence entre la France et l’Amérique. Petite fille anxieuse, elle est marquée par la peur de l’abandon permanente et des relations distantes avec ses parents. Perdue, elle tombe dans l’alcool et subit des expériences violentes et traumatisantes.

En mûrissant, elle comprend qu’elle est issue d’une gestation pour autrui, ou GPA. Une véritable quête commence alors à la recherche de ses origines, et de sa mère. Elle découvre, derrière la vitrine rose et bleue des cliniques spécialisées, la réalité d’un univers mercantile, sans frontière, sans foi ni loi, qui profite du désespoir et des espérances des couples en désir d’enfants.

Vendue à la naissance, Olivia Maurel livre ici un témoignage bouleversant. Elle est la première personne née de mère porteuse qui, face à cette nouvelle traite humaine, lance un appel à l’abolition universelle de la GPA. Son livre est un témoignage pour l’histoire.Elle dénonce l’exploitation des mères porteuses. Elle nous dévoile les contrats cyniques que l’on fait signer à des femmes précaires ou fragiles, au péril de leur santé (ou pire) et qui font des enfants des marchandises, achetées ‘sur catalogue’.

‘Où es-tu maman ?’, d’Olivia Maurel au Rocher

‘La Petite fille blanche’, de Tony Birch chez Synchronique Éditions/Ciels australs

Odette Brown a passé toute sa vie en périphérie de Deane, une petite ville rurale australienne. Sa fille Lila a disparu sans jamais revenir, lui abandonnant la petite Sissy, âgée d’un an. Pendant treize ans, Odette a réussi à élever sa petite-fille discrètement, évitant l’attention des services sociaux qui enlèvent les enfants aborigènes à la peau claire à leur famille.

Mais l’arrivée en ville d’un nouveau policier zélé, bien décidé à faire respecter la loi à la lettre, perturbe la vie des Brown. Odette devra faire preuve de courage et de ruse pour protéger Sissy des autorités tout en tentant de retrouver sa fille. 

Dans cette fuite à travers l’Australie des années 60, le militant aborigène et plus grand conteur indigène australien d’aujourd’hui nous offre un roman immersif d’une profonde humanité. Roman qui explore les limites que nous sommes prêts à franchir pour protéger ceux que nous aimons.

‘La Petite fille blanche’, de Tony Birch chez Synchronique Éditions/Ciels australs

les derniers articles Culture & Évasion