par Mariangelina Scigliano
11 mai 2025
Rendant visite à mon copain libraire, j’ai découvert quelques titres de genres littéraires totalement différents qui pourraient vraiment faire votre bonheur. Feuilletez avec moi !
‘Hollywoodland’, de Zoe Brisby chez Albin Michel
Peut-on réussir sa vie et rater sa mort ? À partir d’un fait réel, le suicide légendaire de l’actrice Peg Entwistle, Zoe Brisby tisse un roman poignant sur la machine à rêve qu’est l’industrie cinématographique, et livre une enquête palpitante sur le destin tragique de Hollywood Sign Girl. C’est vrai qu’au pays des ‘stars et des paillettes’, avoir de grands rêves a souvent un prix.
1932. C’est l’Âge d’or de Hollywood avec la vie trépidante des studios de cinéma, les crépitements des flashs des photographes, et les somptueuses soirées dans les villas des producteurs sur les hauteurs de Los Angeles.
Peg, jeune actrice prometteuse, a toujours rêvé de devenir une star. La chance semble enfin lui sourire. Elle décroche un rôle dans un film. Elle vit une belle histoire d’amour avec la nouvelle coqueluche des studios. Elle est entourée par ses amis et sa famille… Alors, pourquoi décide-t-elle de se jeter dans le vide depuis la lettre ‘H’ du panneau Hollywood ?
Si vous aimez le cinéma, si Hollywood vous attire, offrez-vous une immersion totale dans ce temple des grandes sociétés de productions, des réalisateurs et des stars passées, présentes et en devenir. Un des points centraux du rêve américain.
‘B-52 ou celle qui aimait Tolstoï’, de Thuân chez Actes Sud
En 1972, à la veille des accords de paix mettant fin à la guerre du Viêtnam, les Américains lancent une offensive sur Hanoï, des avions suréquipés, des B-52, larguent des milliers de tonnes de bombes sur la ville. L’armée nord-vietnamienne résiste, des appareils sont abattus, les survivants ennemis incarcérés. Quelque temps plus tard, on fait appel aux soignants de la ville. Volontaires, ils reçoivent une liste de blessés qu’ils se répartissent.
La narratrice, une jeune doctoresse vietnamienne, rencontre un prisonnier américain d’origine russe nommé Andreï Bolkonsky, homonyme du personnage de ‘Guerre et Paix’ de Tolstoï. Dans une cellule, au cœur de la violence des prisons de Hanoï, une complicité secrète se noue autour de la langue russe, de la littérature et du désir de vivre.
Puis la porte se referme, les années passent, la jeune femme part pour la France. Paris lui plaît, mais elle demeure d’une extrême lucidité. La liberté est un leurre. L’amour, une comédie. Indépendante, optimiste, ironique et déterminée, elle se confronte en permanence à un monde dans lequel elle se veut étrangère, à distance, en surplomb. Le souvenir d’Andreï Bolkonsky ne la quitte jamais.
Un roman chatoyant d’optimisme, de dérision et écrit en français par cette Vietnamienne ayant étudié en Moscou, et établie aujourd’hui à Paris. Beaucoup d’humour pour dépeindre, à travers l’itinéraire d’une jeune Vietnamienne, l’errance de ce peuple de survivants en partie exilé pour fuir l’insupportable, se reconstruire ailleurs avec une volonté de fer, une discipline chevillée au corps et une mémoire indestructible. Un roman jubilatoire !
‘À perte de vues’, de et chez Barbara Duriau
Le 23 mars 2020, en plein cœur de la pandémie, naissait sur Facebook le groupe ‘View From My Window’. En quelques jours, cette idée presque anodine devenait virale, rassemblant plus de 3 millions de personnes à travers le monde et bouleversant irrémédiablement ma vie.
Le 18 novembre 2020, Janette vous avait longuement parlé de cet ouvrage, le présentant qui plus est, avec quelques photos très représentatives de son incroyable contenu. Vous pouvez du reste retrouver cet article en allant à la page 21 de ‘La bibliothèque de Janette’ qui se trouve dans ‘Culture et évasion’.
‘À perte de vues’ retrace chaque étape : de la naissance d’un phénomène mondial à l’ascension fulgurante d’une communauté, de l’adrénaline du succès aux coulisses d’une expérience humaine et digitale hors norme.
Mais derrière le strass et les paillettes se cachent les nuits blanches, les choix cornéliens, les responsabilités écrasantes et la solitude. Une vie menée à une vitesse effrénée, qui m’a poussée dans mes retranchements, jusqu’à perdre de vue l’essence de mon projet, et une part de moi-même… explique Barbara Duriau.
Ce livre est un témoignage brut et sincère, sur les sommets et les abîmes d’une success-story qui interroge la puissance des communautés en ligne. Que vous soyez entrepreneurs, membres du groupe, rêveurs, curieux, influenceurs ou perturbateurs du web,
il vous plongera sans filtre, dans mon histoire, derrière l’Histoire.
‘Atypiques !’, de Paul & Sophie El Kharrat chez HarperCollins
Diagnostiqué autiste Asperger à l’âge de 16 ans, Paul El Kharrat se fait connaître du grand public en 2019, lorsqu’il remporte 152 victoires au jeu ‘Les Douze coups de midi’. Depuis, il participe à plusieurs émissions, notamment ‘Les Grosses têtes’ sur RTL dont il est sociétaire depuis 2020. Il a publié plusieurs livres aux éditions HarperCollins. Sa mère, Sophie El Kharrat, occupe de hautes fonctions dans l’administration française.
Pour la première fois, la mère de Paul El Kharrat se livre, dans un récit intime et sincère, sur l’autisme de son fils, cette différence invisible qui fait de lui un être à part. Comment ce trouble, diagnostiqué très tard, a-t-il bouleversé l’équilibre familial ? Comment, aux côtés de son mari Ali, a-t-elle combattu pour donner à son fils la meilleure vie possible, l’aider à surmonter les obstacles, tout en préservant ses deux plus jeunes enfants ?
Elle revient dans ce livre sur les différents aspects de l’autisme de son fils : la petite enfance, l’adolescence puis un âge adulte qui n’en sera jamais tout à fait un, les liens affectifs, le rapport au corps, les déficiences sociales, mais aussi la résilience et les super pouvoirs de Paul dont les dons sont parfois en même temps une malédiction pour lui.
Dans ce récit à quatre mains écrit sous forme d’un dialogue mère-fils, Paul prend donc à son tour la parole et lui répond, donnant son point de vue singulier, livrant ses espoirs et ses difficultés. Tous deux partagent leur expérience et offre des clés précieuses aux neurotypiques pour mieux comprendre l’autisme. Une plongée au cœur d’une histoire intime qui bouleverse par sa sensibilité et sa justesse. Une plongée dans un ‘monde’ encore fort méconnu.
‘Brouillards’, de Victor Guilbert chez J’ai lu
Hugo Boloren a beau avoir quitté la police de son plein gré, sa formation de zythologue – c’est comme œnologue, mais pour la bière – l’ennuie un peu. Alors, quand Marcel Marchand, un excentrique espion des services secrets français est assassiné par des agents de la CIA dans la réserve d’accessoires d’un théâtre de Broadway, Hugo se laisse vite convaincre par la DGSE de s’envoler pour New York.
C’est vrai qu’avant de passer de vie à trépas, Marchand avait non seulement eu le temps de griffonner ‘Boloren’ sur un bout de papier, mais il avait de surcroît réussi à dissimuler dans le fatras de décors et accessoires de scène, un mystérieux objet que CIA comme DGSE entendent bien récupérer.
À son arrivée, il va découvrir le monde étrange du Edmond Theatre : du directeur exhibitionniste à l’éclairagiste aveugle en passant par le perroquet alcoolique. Même si sa mission consiste à retrouver l’objet caché par l’espion avant de mourir, la bille d’Hugo lui souffle de regarder plus loin. Quitte à avancer à tâtons dans la brume inquiétante qui recouvre New York.
Qu’est-ce qu’un agent de la DGSE faisait dans le sous-sol de ce théâtre ? Pourquoi tout le monde est intéressé par cette montagne d’accessoires poussiéreux ? Est-ce vraiment un agent de la CIA qui a assassiné Marcel Marchand ? Pourquoi a-t-il écrit ce nom de ‘Boloren’ avant de mourir ?
Il ne vous reste plus qu’à tenter de vous extirper des brouillards dans lesquels baigne cette affaire, afin de découvrir le mystérieux objet caché par Marcel Marchand.
‘Le sel de la vie ne se trouve pas à l’épicerie’, de Charlotte Léman chez Maison Pop
En apparence, Diane forme un couple parfait avec Hervé : une jolie maison, une fille qui a pris son envol, un groupe d’amis fidèles, et elle possède sa propre boutique de décoration qui ne désemplit pas.
Pourtant, une petite boule s’est logée dans sa gorge et ne cesse de croître. À bientôt 48 ans, entre un quotidien sans saveur et la désagréable impression de devenir invisible aux yeux de son mari et de l’univers en général, elle n’est plus heureuse.
Mais, même au XXI° siècle, il n’est pas toujours évident de rebattre les cartes de son destin sans s’exposer au jugement de ses proches et de la société. Est-ce que Diane est égoïste de vouloir plus, alors qu’elle a déjà tout… d’après les autres ?
En reprenant les rênes de son existence, elle va construire son cocon idéal : un monde dans lequel on se laisserait guider par notre cœur plutôt que par des machines. Et si en voulant redonner du sens à sa vie, Diane en redonnait également aux habitants du quartier ?
Après la lecture de ce roman où l’humour et la bonne humeur sont de mise, je pense que vous aurez l’idée d’aller faire un tour, et pourquoi pas de déposer vos valises, dans cette rue où Diane a décidé de poser les siennes. C’est vrai que se sentir libre devient chose rare dans notre monde d’aujourd’hui.
‘No validation masculine’, d’Emma Barrabi chez Pauvert
C’est par l’interpellation qui suit que la très jeune Emma Barrabi évoque, de façon intelligente et avec énormément de maturité, ses observations et autres expériences sur ce que l’on nomme ‘la validation masculine’, ou, si vous préférez, la domination de l’homme sur la femme.
« J’en ai marre. Je vous écris pour pousser un énorme cri de colère. Les filles, notre émancipation n’est pas acquise. Nous, les femmes, n’avons pas encore gagné l’égalité. Nous vivons en liberté conditionnelle et courons encore souvent malgré nous après la validation masculine, ce regard qui nous suit partout et régit toute notre vie. Et il est grand temps que ça cesse. Que les hommes cessent enfin cette habitude insupportable. Et que nous cessions, nous, de rechercher l’approbation des hommes dans tous les aspects de nos existences. »
Dans ce manifeste sans concessions, Emma Barrabi, 17 ans, porte la voix d’une nouvelle génération de jeunes femmes. En partageant ses expériences quotidiennes face aux comportements masculins actuels, que ce soit sur les réseaux sociaux, dans les établissements scolaires ou dans la rue, cette lycéenne exhorte à en finir avec la validation masculine, qu’elle analyse avec une pertinence désarmante.
Parce que le féminisme est plus que jamais d’actualité, son parcours de combattante s’affranchissant des tabous est à lire urgemment. Une incroyable note d’espoir que ce cri du cœur dans cet ‘essai’ coup de poing ! Un texte engagé qui s’adresse à toutes celles et tous ceux qui refusent que l’émancipation des femmes soit encore soumise au regard et au jugement masculin.
‘Marie Renard, la femme modèle’, de Michèle Dassas chez Ramsay
Modèle et égérie de soixante-dix peintres les plus renommés de la fin du XIXe siècle tels Degas, Berthe Morisot, Louise Abbéma, Gervex, Helleu… Marie Renard fut le témoin privilégié de cette Belle Époque que Proust sut si bien décrire.
À travers le roman de sa vie, nous pénétrons dans l’univers des artistes, partageons leur intimité et les petits secrets de quelques chefs-d’œuvre. Nous la suivons de sa découverte par Mary Cassatt, jusque dans le salon mondain de Madeleine Lemaire où se pressent les membres du gotha et les intellectuels en vue.
Qui était-elle vraiment cette jolie rousse dont la parfaite silhouette est immortalisée sur les toiles, tantôt déesse, tantôt femme du monde, tantôt nue, ne portant qu’un loup sur les yeux, héroïne, malgré elle, d’un scandale qui fit couler beaucoup d’encre ?
Au terme d’une enquête minutieuse, les morceaux du puzzle de sa vie rassemblés nous livrent le portrait d’une femme attachante, au destin hors norme, indissociable des mutations de son temps.
Avec son nouvel ouvrage, Michèle Dassas nous invite à un voyage qui devrait passionner tous les amateurs d’Art et d’Histoire.
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