Les Simart-Duteil sont le type même de la famille que l’on envie volontiers. Claude, le père, a fait fortune dans la construction de routes au Moyen-Orient. Isabella, la maman, Italienne de naissance, est une femme flamboyante, mais aussi une mère plus qu’attentionnée. Quant à Paul, Clothilde et Samuel, les trois enfants nés de cette union, ils sont aussi beaux que brillants. Bref, une famille idéale vivant dans un superbe pavillon à Créteil.

Et pourtant, tout cela va se fissurer le jour où Claude passe de vie à trépas. Car en rangeant ses dossiers personnels, la découverte d’une photo va soudain faire basculer la vie de toute cette famille dépeinte comme étant « sans faute ». Or, là, il y a plus que faute puisque sur ce cliché on y découvre Claude portant dans ses bras un bébé et souriant à une femme présente à ses côtés. Quant à l’inscription figurant au dos de cette photo, elle ne laisse planer aucun doute : « Claude, Chadia et Feras Damas 1988 ». C’est vrai que vu son activité professionnelle, Claude était souvent au Moyen-Orient. Sans doute aussi parce qu’il y avait une seconde famille.

Mais tout va basculer plus encore pour les Simart-Duteil lorsque Feras, devenu aujourd’hui un adulte, annonce qu’il arrive en France afin de rencontrer ses demi-frères et sœur. Une arrivée qui plus est va coïncider avec les attentats du Bataclan. Du coup, la lutte pour la survie du clan Simart-Duteuil se met en branle. Et celui qu’elle nomme « l’étranger » a beau montrer patte blanche, il n’est vraiment pas le bienvenu.

Une fable impitoyable sur la bourgeoise et les crises familiales. Un roman social qui s’achève en roman noir de chez noir. Une success-story qui, via une plume trempée dans une encre sulfurique, se veut la photographie exacte de notre société d’aujourd’hui. En fait un portrait d’une grande finesse sur toutes ces peurs qui font partie de notre actualité. Un bouquin à l’écriture très directe, qui claque et fait mouche tout à la fois.