LES MONTAGNES ROSES 

Cet ouvrage, qui est en fait le journal intime de Rose, chanteuse et auteure dont vous trouverez l’interview juste ici, n’avait pas au départ la vocation d’être édité – ici chez Eyrolles -.

Non, comme Rose l’explique, à l’annonce de son cancer du sein, elle a commencé à tenir ce journal de bord. « J’avais peur », dit-elle, « de ne pas prendre ce cancer au sérieux. Du coup, l’écrire, le rendait concret. »

Et de poursuivre : « Après l’ablation d’un sein et deux mois de radiothérapie, on a le sentiment d’être tirée d’affaire. L’entourage ne cesse de vous répéter ‘c’est derrière toi, maintenant.’ Et on se surprend à vouloir reprendre sa vie d’avant. Pourtant, je n’arrivais pas à me sentir libérée. Ni même soulagée. J’étais épuisée et éteinte. Et pour cause, un traitement hormonal bloquant induisait une ménopause artificielle subite, une chute de moral, de libido, d’envie, de joie, de tout ce qui fait qu’on est vivant. »

Ce journal, tenu pratiquement au quotidien, est élaboré d’une même manière tout au long de ses quelque 230 pages : un titre, une maxime ou une phrase d’un auteur, son humeur du moment et sa recherche du jour avec son développement.

Après lecture de ce journal intime, le premier mot qui vient à l’esprit est ‘sincérité’. Rose ne cache rien de ses états d’âme du moment. Un jour, elle entend engager à fond sa lutte contre le crabe, mais le lendemain elle est au plus profond du creux de la vague. En fait, son journal s’avère un long parcours intérieur à la fois poignant et authentique, écrit au moyen d’une plume incisive et sans fioritures. C’est du vrai, de l’authentique, du vécu que Rose nous livre. Face à cette épreuve, elle crie, pleure, hurle, s’indigne, mais reprend aussi espoir.

Ce journal, témoin de ce qu’elle ne pensait pas vivre, de ce qu’elle croyait être derrière elle, elle le veut comme un accompagnement à des femmes qui, comme elle, sont au cœur de ce combat. Évoquant des sujets tabous ou encore l’hormonothérapie, elle livre ici un message d’une force incroyable.

FUCKING CANCER

C’est également chez Eyrolles que paraissent ces chroniques drôles et sans tabous d’une guerrière du nom de Fleur Hana. Un ouvrage illustré de façon amusante par les dessins d’Alis, un récit décalé et politiquement incorrect d’une jeune femme qui abrite un squatteur dans son sein droit.

Cette fois, je vais laisser à Fleur, le soin de vous parler de ce booster chargé d’un plein wagon d’ondes positives. Un ouvrage qu’elle a tenu à écrire pour toutes ces femmes qui, un jour, apprennent la terrible nouvelle : « Cette petite boule que vous avez là, c’est un cancer du sein. » Mais je vous laisse maintenant en compagnie de Fleur.

« Mon cancer, je l’ai baptisé Albert. C’est plus facile d’insulter quelqu’un dont on connaît le prénom ? Ces épisodes, chargés d’autodérision, mais aussi de réalisme, retracent mon parcours de cancéreuse. De Mister T., le cancéro qui aurait pu être sexy, aux essayages de perruques, en passant par les  » shoots  » de chimio et la chute des sourcils, aucun aspect du cancer n’y échappe… On dit que le moral joue beaucoup dans la guérison, alors j’ai décidé de maintenir le mien (et le tien !) au max, ou presque, jusqu’à l’éviction du parasite ! »

Ou encore : « J’ai prévu de te parler ouvertement et sans tabou de cette merveilleuse aventure. Donc, suite au palpage du nichon alarmant, je suis venue passer une mammographie pour identifier cette grosseur. Là, je me suis retrouvée à expérimenter la première biopsie de ma vie. Comme ça, en freestyle avec un gars qui me dit ‘Bougez pas, l’acte de biopsie est rapide, c’est la préparation qui est longue.’ Déjà, mon gars, t’es gentil, mais j’ai les nichons à l’air, mes fringues dans une autre pièce, et le gluant de l’échographie qui me dégouline sous le bras… Alors, je ne pense pas aller bien loin pour le moment. »

Bon ! Vous avez compris quel est le ton de ce guide original et illustré qui vous donnera la pêche, et où l’auteure y dévoile aussi ce que les médecins ne disent pas toujours, et y vulgarise leurs protocoles médicaux…

NÉNÉS CHÉRIS

L’auteure utilise ses ‘nénés chéris’ comme fil rouge de ce récit autobiographique. Sans tabou ni censure, teintée d’un humour corrosif, cette BD dessinée comme pour les enfants, est une bouffée d’air frais, un mélange entre espoir et peur, fierté et gêne, vie et mort. Jennifer grandit avec une poitrine plate. À son arrivée à l’unif, elle s’épanouit… ses seins aussi. Par la suite, c’est une mastectomie pour sa mère et l’infidélité de son père. La joie pour elle avec la naissance de ses enfants. Puis, à 43 ans, un cancer du sein. Elle doit se reconstruire.