par Elodie Lambion
15 janvier 2024
Ce 15 janvier 2024, date à laquelle son époux, Martin Luther King, aurait célébré ses 95 ans, les États-Unis rendent hommage à ce grand homme et à son combat lors du Martin Luther King Day. Mais si ce jour férié existe et commémore le pasteur, c’est grâce à la persévérance et à l’engagement de son épouse : Coretta Scott King. Femme de l’ombre, Janette met en lumière cette muse.
« La haine est un fardeau trop lourd à porter. Cela blesse davantage celui qui déteste que celui qui est haï. » Coretta Scott King
« La haine est un fardeau trop lourd à porter. Cela blesse davantage celui qui déteste que celui qui est haï. »
Fille d’Obadiah Scott et Bernice McMurray, propriétaires agricoles modestes, Coretta Scott naît le 27 avril 1927 près de Marion, en Alabama. Très jeune, elle est confrontée à la ségrégation puisqu’elle doit marcher des kilomètres à pied pour se rendre à l’école tandis que les étudiants blancs y sont conduits en bus. Pourtant, tout comme ses parents, la petite fille ne se laisse pas abattre et fait preuve de courage, de résilience.
Dès son entrée à la Lincoln High School de Marion, elle se passionne pour la musique. Elle y apprend le chant, la musique et y joue de plusieurs instruments. Elle perfectionne ensuite son apprentissage vocal et musical au Antioch College à Yellow Springs, dans l’Ohio. En parallèle, elle commence à s’investir dans différents mouvements et associations afin de dénoncer les discriminations, de lutter pour plus d’égalité, de liberté et de justice.
Au début des années 50, Coretta reçoit une bourse lui permettant de s’inscrire au New England Conservatory of Music de Boston. En 1952, elle rencontre, par le biais d’une amie commune, Martin Luther King, doctorant à la faculté de théologie de l’Université de Boston. Un an plus tard, le 18 juin 1953, ils se disent ‘oui’, devant le père du marié officiant, dans la maison familiale de la jeune mariée avant de regagner Boston afin d’achever leurs études.
Elle, ayant obtenu son diplôme en juin 1954, lui, nommé pasteur à l’église baptiste de Dexter Avenue, le jeune couple déménage pour Montgomery, en Alabama. Coretta se consacre à l’éducation de leurs quatre enfants : Yolanda Denise King née en 1955, Martin Luther King III en 1957, Dexter Scott King en 1961 et Bernice Albertine King en 1963, mais elle n’en oublie pas pour autant le chant et parvient même à l’associer à son engagement en organisant des concerts afin de lever des fonds en faveur des droits civiques.
En 1955, lorsque Rosa Parks refuse de céder sa place dans un bus, c’est Martin Luther King qui appelle au boycott. Celui-ci durera plus d’un an et permettra d’abolir toute discrimination raciale dans les transports publics américains. Figure de proie du mouvement, le pasteur participe à de nombreuses marches pacifistes à travers le pays et Coretta se tient souvent aux côtés de son mari lors de celles-ci. Appelant à la non-violence, les discours du pasteur dérangent tellement qu’une bombe explose au domicile familial le 30 janvier 1956. Par chance, présentes, Coretta et leur aînée, Yolanda, s’en sortent indemnes.
Femme de l’ombre, elle accompagne et soutient son époux pacifiste que ce soit lors des cérémonies de l’Indépendance du Ghana en mars 1957, d’un séjour en Inde en février 1959, lors du discours historique ‘I Have a Dream’ prononcé le 28 août 1963 ou lorsque ce dernier reçoit le Prix Nobel de la Paix en 1964 à Oslo. Dans les bons, comme dans les mauvais moments, notamment lors de ses emprisonnements, elle est là.
Mais le 4 avril 1968, alors qu’elle perd brutalement et sauvagement l’amour de sa vie, elle fait preuve de courage, de résilience et puise dans cette épreuve atroce une force incommensurable. Elle met tout en oeuvre pour poursuivre l’héritage et le combat de son défunt mari. Quelques jours seulement après l’assassinat de celui-ci, elle le remplace lors d’une manifestation en soutien aux éboueurs noirs victimes de discriminations. Un acte fort, symbolique, qui prouve sa détermination.
En 1968, elle fonde le King Center, organisation non gouvernementale à but non lucratif, ayant pour objectif de soutenir les recherches et la formation vis-à-vis de la non-violence, dans le sous-sol du domicile conjugal à Atlanta. Le 2 novembre 1983, après des années de combat, le président Ronald Reagan signe la loi donnant vie à un jour férié fédéral en l’honneur de Martin Luther King. Le Martin Luther King Day est célébré pour la première fois le 20 janvier 1986. Depuis, il est organisé tous les ans le troisième lundi du mois de janvier en souvenir de cet homme pacifiste, de son combat non-violent.
Militante en faveur des droits civiques, tout au long de sa vie, elle est également active dans de nombreuses organisations américaines et internationales oeuvrant pour les femmes. Elle défend la liberté et la paix aux États-Unis, mais également en Afrique prônant la non-violence.
Le 30 janvier 2006, à l’âge de 78 ans, Coretta Scott King décède à Rosarito, au Mexique. Une femme de l’ombre qui a mené un combat considérable, le même que son mari, celui pour l’égalité, l’amour et la paix. Une preuve d’amour envers sa moitié, envers tous les êtres humains du monde entier.
BIOGRAPHIE
ACTU
De l’autre côté de l’Atlantique, la petite-fille de Martin Luther King âgée de 15 ans, Yolanda Renée King, ayant prononcé un discours poignant à Washington le 28 août 2020 – 57 ans jour pour jour après le discours historique de son grand-père – vient de sortir un livre.
Rendant hommage à ses grands-parents, s’inspirant de leur amour, « elle montre au monde que les jeunes sont assez forts que pour perpétuer l’héritage de leurs aînés tout en se créant une nouvelle voie. Les paroles de Yolanda réconforteront et inspireront la prochaine génération de rêveurs » précise sa maison d’édition.
Invitée sur le plateau d’une célèbre émission matinale américaine, la jeune fille a tenu ses mots forts vis-à-vis de sa grand-mère : « Les gens oublient vraiment à quel point elle a joué un rôle dans le mouvement. »
Une jeune fille combattive qui suit les traces de son grand-père, qui semble avoir retenu les propos percutants de sa grand-mère : « La lutte est un processus sans fin. La liberté ne s’obtient jamais vraiment, on la mérite et on la gagne à chaque génération. »
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