D’un côté, il y a Edmund. De l’autre : Sieger. Deux frères brillants, mais que tout oppose. Si ce n’est leur goût immodéré pour la démesure et l’absolu. Prenons Edmund. Il aurait adoré naître un siècle plus tôt lorsque conquérir un continent ou découvrir la source du Nil était encore chose possible.

Aujourd’hui, faute de mieux et grâce à sa fortune, il parcourt le monde à la recherche d’un sens à sa vie qui perpétuellement le fuit. Mais lorsque l’épouse de Sieger quitte ce dernier, tenant enfin l’aventure dont il rêvait depuis toujours, il décide, quoi qu’il advienne, de la retrouver. Il faut savoir que Sieger, journaliste de guerre, est devenu par hasard le seul témoin d’un attentat commis contre un politicien russe. Parvenant à s’enfuir, il s’attache à écrire un article relatant ce qu’il a vu, dévoilant ainsi des infos hautement confidentielles. Résultat : il devient la cible de tous les services secrets européens. L’occasion pourtant improbable de voir les deux frères se retrouver dans une suite, parfois hilarante, de péripéties diverses.

Roman cocasse et picaresque tout à la fois, cet ouvrage, qui alterne drame familial, satire et thriller, s’avère une remarquable réflexion sur la soif du pouvoir et la rivalité entre frères, mais aussi sur l’amour et la confiance. Jeune auteur amstellodamois très prometteur, il a 37 ans, Joost de Vries fait preuve ici d’un talent époustouflant. Au point que certains n’hésitent pas à affirmer : « La relève des écrivains postmodernes est arrivée, elle nous arrive d’Amsterdam. » Vous en jugerez par vous-mêmes…