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Les caprices, une fatalité ?

par Claudine Boulanger-Pic

7 juin 2022

Les mamans le redoutent car elles le savent, au détour d’une tentation trop exposée, au milieu d’un repas de famille un peu longuet, peut surgir, imprévisible et parfois exacerbé à l’approche des fêtes de fin d’années, un caprice ! Quand ce changement brusque d’humeur de nos tous petits survient et qu’ils nous semblent, d’un coup, impossible à apaiser, comment réagir face à cette émotion qui déborde ?   

D’où viennent les caprices ? 

Nous avons posé la question à Domitille Desrousseaux, conseillère familiale et mère de 5 enfants.

« Ce que nous appelons communément un caprice, c’est-à-dire l’expression sous forme de colère d’un désir impérieux, peut avoir différentes origines. Selon moi, un enfant qui exprime un mécontentement a dans tous les cas besoin d’attention, une attention que je qualifierais de « rassurante ». L’enfant a en effet besoin d’être pris en compte, tout en étant rassuré sur le fait qu’il n’a pas tout pouvoir, que des limites viennent encadrer ce qu’il vit. Alors que faire ? Reformuler ce qu’il exprime, le rejoindre dans sa frustration et l’accompagner pour l’aider à passer à autre chose. Concrètement, lui dire : « Je vois que tu aimerais beaucoup rester plus longtemps au parc, c’est pour toi un vrai moment de plaisir. Il est pourtant temps de rentrer à la maison. Qu’aimerais-tu faire en premier en arrivant à la maison ? ». 

Et rappelons-nous qu’avoir des envies, c’est être EN VIE ! »

Comment les désamorcer ?

Garder le cap en gardant son calme sera le plus efficace dans la gestion du caprice, mais il est aussi important de comprendre ce qui se passe lors du développement des enfants.

Entre un an et demi et deux ans et demi, votre enfant cherche à s’affirmer en tant qu’individu, il exprime donc ses propres désirs et il s’oppose à vous, ce qui s’accompagne souvent de nombreux « non » ! Durant cette période, votre enfant aura besoin de se sentir pris en compte en tant que personne, il a besoin de comprendre les restrictions pour pouvoir les intégrer ; expliquez-lui pourquoi il ne peut pas sortir sans son manteau, pourquoi il ne peut pas manger tous les chocolats maintenant.

Vous pourriez aussi encourager cette individualisation en lui montrant que son avis compte : faites-le participer à la prise de petites décisions ; « dans le sac il y a de la place pour un doudou, lequel souhaites-tu emporter pour ce soir ? Aujourd’hui il fait froid, tu dois mettre des chaussures bien chaudes, lesquelles veux-tu porter ? ». Enfin, c’est grâce à ces limites que l’enfant se sent en sécurité car il sent que vous savez ce qui est bon pour lui et que vous avez la force de le faire appliquer.

Avant 3-4 ans, les petits ne savent pas encore bien exprimer leurs ressentis. Ils sont alors encore malhabiles et, pour attirer votre attention, ils peuvent crier ou pleurer de façon disproportionnée. Ils ont besoin de tester les limites et d’apprendre les codes qui régissent les interactions. Avec votre aide, il apprendra ce qu’il peut et ne peut pas faire. Il a également besoin d’être accompagné dans la découverte et la verbalisation des émotions qui les traversent, vous pouvez demander calmement et ouvertement à votre enfant ce qui se passe pour lui en ce moment, et mettre des mots sur la situation avec lui : « Tu es triste de devoir quitter papi et mamie, je te comprends, mais il est l’heure de partir maintenant, si tu le souhaites nous les appellerons demain. » 

Ils aiment explorer et ils testent leur personnalité distincte et indépendante, ils veulent alors « faire avec vous », laissez-les participer. Ils peuvent par exemple : ranger leurs jouets, vous aider à faire la vaisselle ou ramasser la neige avec vous. 

A partir de 5-6 ans, l’enfant cherche des repères et il veut savoir quelle est sa place, il continue à tester les limites et à explorer sa personnalité, il n’a pas encore tout à fait appris à gérer ou verbaliser ses émotions. C’est par le maintien de votre écoute et de votre autorité que votre enfant pourra être rassuré sur sa place. 

Après 7 ans, l’enfant a intégré un bon nombre de règles de la vie en communauté et il est, la plupart du temps, capable de gérer certaines frustrations du quotidien. 

Avec l’effervescence des fêtes de fin d’année on accumule les sorties, les obligations, la fatigue et on peut manquer de patience avec nos bambins, notez qu’ils sont probablement dans le même état que vous et qu’ils ont besoin que vous les aidiez à gérer ces émotions avec bienveillance. 

Pour aller plus loin dans l’accueil des émotions de l’enfant :

 « Les secrets d’une famille épanouie », aux éditions MARDAGA

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