Dans la lignée des bouleversements du rapport au travail induit par la pandémie, on vous présente le congéisme ! On vous avez déjà parlé de tracances, qui ne signifiait pas de travailler pendant ses congés mais de télétravailler dans un cadre aux airs de vacances, en bord de mer par exemple. D’aucun s’était inquiété de ce que ce phénomène puisse nuire à la frontière entre congés et travail. Force est de constater qu’ils n’avaient pas tout à fait tort…

La flexibilité nouvelle dans l’organisation du travail, notamment la semaine des quatre jours et le télétravail, n’a pas réduit la pression sur les salariés. Dépassés par la charge de travail, certains n’hésitent plus à travailler pendant leurs congés ou leurs weekends. Alors que l’adepte de tracances était un travailleur nomade qui joignait l’utile à l’agréable, le congéisme est un signal très négatif pour le monde du travail.

Sans surprise, le phénomène est très prégnant aux Etats-Unis, mais l’Europe n’y échappe pas. Les « réunionnites » et la déconcentration numérique -mails, notifications, appels- nuisent à la productivité. Qu’on se le dise, et un rapport de l’université de la Caroline de Nord a très bien identifié ce problème, le recours intempestif aux réunions jouent contre l’entreprise : le manque à gagner aux USA est de 100M$ par an. 

Stressés, hyperconnectés, angoissés par les deadlines et la surcharge de travail, les employés n’hésitent plus à travailler sur le temps de repos et leurs congés… jusqu’à épuisement. Là encore, c’est une configuration perdant-perdant. Le congéisme ne fait pas des employés des meilleurs salariés. Plus que jamais, le droit à déconnexion doit être la norme : plus on fait de pause, plus on est efficace, ne pensez-vous pas ?