« Le lait paternel »

par Charles Demoulin

12 mars 2024

Petit rappel du livre 1. Munich 1975 : discothèques, amours libres, excès de cocaïne et de champagne… Voilà le monde et la vie de Rufus Himmelstoss, un coureur de jupons égocentrique qui vit constamment au-dessus de ses moyens. Ce ne serait grave que pour lui s’il n’avait pas une femme et un fils, Victor. Détruit par ses excès, Rufus finit par devenir un sans-abri. Malheureusement, comme les chiens ne font pas des chats, Victor suit à son tour le chemin de son père. L’histoire va-t-elle se répéter ou Victor va-t-il se reconstruire ?

Aujourd’hui, Victor a la trentaine, et on ne peut pas dire que ce soit la grande forme. Il est en vadrouille sur des sentiers de montagne en compagnie de sa femme enceinte, et de leur fils. S’il est ici, c’est pour jeter dans la nature les cendres de son père Rufus, qu’il vient de retrouver mort. Et s’il en est là dans sa vie, c’est sans doute grâce, ou plutôt à cause de ce même père, qui a déserté le domicile familial sans prévenir. Victor avait alors six ans. Depuis, Victor ne l’a jamais revu.

Dans ce second volet, d’un trait simple et remarquablement efficace, l’auteur déroule son récit croisé aux accents biographiques, dévoilant le parcours de deux êtres meurtris. Une histoire dure, souvent crue et pourtant terriblement touchante. Un récit à la fois cruel et sensible qui parle de douleur et de détresse. Un grand moment-vérité qui interroge sur la paternité.

‘Le lait paternel 2’, de Uli Oesterle chez Dargaud