Il est incontestable que lorsque Bernadette Pécassou parle de ses Pyrénées natales, c’est de ce qu’elle appelle son paradis, qu’elle entend évoquer. Et c’est chose faite dans ce nouveau roman où elle met en scène la jeune Angèle, la fille d’un carrier, et qui a grandi dans un petit village de Bigorre. L’occasion aussi pour l’auteure, de nous remettre en mémoire ce qu’était, à l’époque, ce métier de forçat, mais aussi de nous parler de ce marbre qui a fait et fait encore, la beauté de nombreux palais et monuments divers.

Or donc, dans ces années tumultueuses que sont celles des années vingt, n’oublions pas que nous sommes au sortir de la Première Guerre mondiale, celle que l’on a appelée la ‘Grande Guerre’, Élise, grande amie d’Angèle, lui propose de venir s’installer à Bagnères-de-Bigorre, une ville synonyme de liberté. Et Angèle de se mettre à rêver de changements.

Aussi timide et réservée qu’Élise est impertinente et aventurière, Angèle ne s’imagine nullement les différents défis que va lui réserver un monde en pleine mutation. À commencer par celui de se voir embauchée par Mathieu Arras, le pire ennemi de son père, et fils d’une grande famille de marbriers de la région.

Mathieu qui va bientôt l’emmener à Versailles, là où l’on peut découvrir des marbres d’une incroyable beauté. Et notre héroïne qui arrivait de son tout petit village situé dans la montagne, de tomber en extase devant cet immense château qui fut longtemps la résidence des rois de France. Reste que pour elle, la question se pose désormais : va-t-elle demeurer loyale aux valeurs de son père ou suivra-t-elle le tourbillon de la modernité ? 

Outre le portrait d’une société en pleine mutation, la description de classes sociales encore fortement cloisonnées, l’évocation des métiers extrêmement ardus à l’époque, sans oublier de superbes paysages de montagnes, Bernadette Pécassou nous conte, au moyen d’une plume chaleureuse et descriptive, une bien jolie histoire d’amour.