par Charles Demoulin
11 avril 2021
Cent ans après la création de la ‘Bibliothèque Plon’, la maison d’édition française a décidé de faire renaître sa collection de livres de poche. Et ce sous l’appellation: ‘L’Abeille Plon’. L’occasion d’y retrouver aujourd’hui, mais quelque peu revisité dans son avant-propos, ce plaidoyer sans concession que signait en 2016, Dominique Simonnet. Plaidoyer qui dénonçait le conformisme pervers qui encourageait de nouveau la soumission des femmes, en menaçant également leur liberté.
Vous avez dit ‘libérées’ ? Libres de leurs choix, libres de leurs désirs ? Allons, ouvrons les yeux ! Ici contestées dans leurs fragiles conquêtes que sont l’avortement, la contraception… Là, harcelées, violentées, violées. Ou effacées, voilées, mutilées par des dévots fanatiques. Ou encore lolitas incitées à se transformer en femmes-objets, piégées par le porno 2.0 qui fait commerce de leur humiliation. Partout les femmes sont prises en tenailles entre modernité et tradition. Partout se poursuit la même obsession millénaire : le contrôle du corps féminin. Et voilà maintenant qu’un néoféminisme sexiste réinvente le puritanisme et enferme le désir dans d’autres prisons. Serions-nous en train d’assister à une nouvelle défaite des femmes ?
Et l’auteur émet un questionnement virulent vis-à-vis des hommes : « Et vous, les hommes, mes congénères ? Les séducteurs, les entreprenants, les forts, les doux, les durs, les ardents, les prudents, vous qui croyez en quelques valeurs, rêvez d’aventure, aspirez aux plaisirs délicieux, peut-être à l’amour, vous êtes-vous vous aussi résignés, comme les trois petits singes, à ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire ? Croyez-vous que le sort fait aux femmes ne vous concerne pas, ne vous atteint pas ? Allez-vous laisser la parole à une poignée de machos qui pavanent en haut du pavé, revêtus des habits neufs des libérateurs, hérauts aigris façon Zemmour qui prétendent parler au nom des hommes, mais affichent en réalité leur haine des femmes, nostalgiques d’un bon vieux temps où chaque sexe était bien rangé à sa place ?
Ce livre se veut un manifeste, un cri d’indignation contre les ignominies nouvelles et contre l’indifférence dont nous faisons preuve à l’égard des femmes en général. Et Simonnet de conclure : « La défaite des femmes serait aussi celle des hommes, celle de ceux qui chérissent la diversité des désirs et la liberté d’aimer. »
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