C’est en 1886, dans le Paris de la Belle Époque, que Jeanne va mettre tout en œuvre afin de pouvoir entrer à la faculté de droit, et pouvoir ainsi réaliser son rêve ultime : devenir avocate. Et de devoir se battre farouchement, elle va s’y employer puisque, en ce temps-là, la charge première d’une femme était d’élever sa progéniture tout en se consacrant à son mari et à ses devoirs d’épouse.

Mais de cela Jeanne n’en a cure. Ses notes d’entrée étant remarquables, elle est reçue. Mais le combat n’est pas terminé puisqu’il faudra attendre l’an de grâce 1900 pour voir une loi promulguée permettant aux femmes d’exercer la profession d’avocat. Et Jeanne Chauvin de faire partie de ces pionnières qui ont marqué l’histoire.

Elle prêtera serment en 1900. Sera la première avocate à plaider en France en 1901. Ce sera elle qui rédigera le projet pour le vote de la loi du 13 juillet 1907 sur le libre salaire de la femme mariée. Cela avec les militantes de l’Avant-Courrière qui réclament, depuis 1893, le droit pour les femmes d’être reconnues comme témoins valides d’actes publics et privés. Au-delà, ses combats et son engagement en faveur de l’émancipation féminine ne failliront jamais.

Aurélie Chaney, avocate au Barreau de Paris pendant sept ans, puis juriste d’entreprise, est au scénario. Et le moins que l’on puisse dire est que cette dame s’est méchamment documentée. Quant à Djoina Amrani, illustratrice vivant à Londres, elle nous offre ici un superbe dessin semi-réaliste mis en valeur par des coloris pastel qui subliment plus encore ce bel album de quelque 170 pages.