Alors, j’ai pensé à cet ouvrage sorti en avril dernier chez HarperCollins. Ouvrage dans lequel deux journalistes, Johanna Cincinatis et Olivier Montégut, donnent la parole à Josette Torrent (93 ans), qui fut sans nul doute durant les années 40/45, l’une des plus jeunes résistantes françaises face à l’invasion des troupes nazies. Au-delà du devoir de mémoire, je pense qu’il est bon de penser ici à toutes ces victimes innocentes, et qu’importe le côté où elles se trouvent, qui ne voulaient rien de tout cela et qui ne pensaient qu’à une seule chose : vivre en paix en famille. Mais voilà, elles n’ont guère la parole lorsque se déclenche un conflit.

Josette a 10 ans et vit paisiblement en Bretagne lorsque la soldatesque allemande entre dans Saint-Malo. Son père, parti au front, finit par gagner la zone libre. De quoi mettre tout en œuvre pour que sa famille, après avoir traversé la France, le rejoigne à Perpignan. Bien que leur quotidien soit difficile, les Torrent demeurent soudés. Si ce n’est le fait que le père s’absente de plus en plus fréquemment, et depuis peu, de plus en plus longtemps. Et lorsqu’il revient, c’est souvent pour s’enfermer dans une pièce vide de la maison.

À l’aube de ses douze ans, Josette apprend de son père qu’il est résistant, et qu’il va avoir vraiment besoin d’elle. Commence alors pour la gamine une double vie : car derrière l’apparence d’une écolière espiègle se cache désormais une des plus jeunes résistantes de France. Qui pourrait soupçonner une ado à l’air innocent ? 

Un récit passionnant, émouvant, captivant. Celui d’une jeune fille que rien ne prédestinait à jouer un rôle déterminant dans les pages les plus sombres de l’Histoire. Ces pages qu’on pensait béatement ne plus devoir tourner, mais que le narcissisme de certains malades qui nous gouvernent nous oblige de plus en plus fréquemment à relire. 

À travers ce témoignage au texte à la fois bouleversant, captivant, poignant, mais aussi touchant, c’est le récit de ce que l’on ne voudrait plus voir qui nous est conté aujourd’hui, mais qui, malheureusement, sera encore de mise demain et bien au-delà.