#Rencontres | #Janette, toujours au fait

Janette rencontre Magali Dahan, aspirante inspirante au concours Eurovision 2024

par Elodie Lambion

29 novembre 2023

Faisant partie des 50 présélectionnés à avoir passé l’audition relative au concours Eurovision de la chanson 2024 à la Rockhal vendredi dernier, Magali Dahan s’est livrée à Janette. Chanteuse, danseuse, auteure, compositrice, ses talents fascinent tout comme son prestigieux parcours artistique. Le sens du partage, la passion pour son art, l’amour des autres, sa candidature sonne comme une évidence.

  • Chanteuse, danseuse, chorégraphe, productrice de spectacles, vos talents sont multiples ? Quel est celui qui émerge le plus naturellement ? A contrario, quel est celui qui vous demande le plus d’investissement ?

Le chant et la danse font partie de moi, de ma vie, c’est comme respirer. J’ai commencé par la danse à l’âge de 5 ans. Le chant, quant à lui, est apparu plus tard lorsque j’avais 16 ans. Je suis comme un poisson dans l’eau quand je pratique les deux. Cependant, aujourd’hui, je me consacre davantage au chant, à l’écriture, à la composition. Je me produis moins sur scène en tant que danseuse, car j’ai tellement dansé toute ma vie que j’ai quelques blessures au niveau du corps qui font que cela devient compliqué.

  • Lorsque vous vous produisez au Luxembourg, en quoi est-ce différent par rapport aux prestations réalisées à l’étranger ?

Je renoue avec mes racines donc j’ai une certaine proximité avec le public luxembourgeois. Il y a toujours au moins une personne que je connais dans le public, à commencer par ma famille. Elle me suit de façon admirable. Mes proches viennent me voir et m’écouter dès qu’ils en ont l’occasion, ils font même le déplacement à l’étranger. Lorsque je chante au Luxembourg, ils sont toujours là. Des amis, des connaissances, des anciens camarades de classe, sont dans la salle, poussés par la curiosité de venir écouter ce que je fais. J’aime revenir aux sources en racontant mes voyages, mes aventures en tant qu’artiste.

  • Vous voyagez énormément. Comment parvenez-vous à concilier vie privée et vie professionnelle ?

Ce n’est pas évident, c’est clairement une organisation. J’ai autant d’amis à travers le globe qu’à Paris où j’ai mon appartement depuis une vingtaine d’années. Ma vie perso se passe à travers mes voyages, comme je passe au moins la moitié de ma vie à l’étranger. Quand je reviens chez moi, c’est un grand bonheur d’ouvrir la porte de mon appartement, de me dire que je vais pouvoir recevoir mes amis. Ma famille, je la vois lorsque je rentre au Luxembourg. Tandis que dans mes relations amoureuses, j’ai réussi à combiner les deux donc c’est réalisable. Il faut juste que le partenaire comprenne la vie particulière d’un artiste.

  • Quelle a été votre première pensée lorsque vous avez appris que le Luxembourg participerait à l’Eurovision 2024 ?

J’étais folle de joie. J’en parlais déjà depuis quelques années. Je me demandais : « Quand est-ce que le Luxembourg sera enfin de retour dans le concours ? » J’ai essayé de me documenter, de comprendre pourquoi le pays n’y participait plus. J’aimerais tellement pouvoir représenter mon pays natal, partager tout ce que j’ai envie d’exprimer par mes textes, par ma musique, par mon parcours de vie à travers la musique. J’ai fait le choix d’aider, de communiquer par le biais de celle-ci. Je veux vraiment tout donner pour y arriver. Je suis parvenue à réaliser des rêves, que j’ai cochés sur ma petite liste, mais celui-ci, c’est un rêve… indescriptible.

  • Faisant partie des 50 présélectionnés à avoir passé l’audition devant le jury à la Rockhal ce vendredi 24 novembre, pouvez-vous nous en dire davantage sur la chanson que vous avez interprétée ?

Honnêtement, je disposais de plusieurs chansons dont j’avais déjà débuté l’écriture et la composition. J’aurais donc pu ressortir l’une d’elles. Mais je voulais faire autre chose, quelque chose de nouveau, qui véhiculerait ce que j’avais envie de dire à ce moment-là, qui correspondrait également au concours Eurovision. Je pense qu’on ne peut pas prendre n’importe quelle chanson pour un tel concours ! Comme je possède un piano portable que je peux déplier, lorsque je suis à l’étranger, je l’utilise pour composer. Étonnement, pour cette chanson, tout est venu instantanément. Cela a été assez naturel pour le coup. Une fois l’écriture et la composition terminées, je l’ai envoyée à un ami renommé en tant que pianiste et arrangeur-compositeur. Il m’a répondu : « Avec un ami, nous avons un studio ! Viens ! ». Nous avons fait plusieurs sessions, cela a matché direct.

  • Quelle a été votre source d’inspiration ?

Mes pensées personnelles, celles que j’avais envie de partager. Quand on écrit, quel que soit le support, il y a toujours une partie de soi, là où on en est à ce moment-là. Je suis très réaliste, philosophe. Nous sommes très nombreux donc je sais que si cela doit être moi, ce sera moi, si cela doit être quelqu’un d’autre, ce sera quelqu’un d’autre. Cela faisait de nombreuses années que je voulais me lancer dans mon projet d’album. Comme j’ai des contrats à droite et à gauche, je n’ai jamais pris le temps de le faire. Le concours Eurovision, cela m’a lancée dans le processus. Que cela marche ou pas, je vais continuer, car cela m’a énormément plu, cela m’a donné une tonne d’idées pour la suite. J’ai envie de faire de l’image, notamment mes propres clips. L’art par le mouvement, l’expression corporelle. J’ai tellement attendu que maintenant que je suis lancée, je veux avancer. 

  • Comment vous êtes-vous préparée pour les auditions ?

Suite à l’envoi des chansons – plus de 460 -, ils ont sélectionné 50 artistes dont je suis heureuse de faire partie. Ce vendredi 24 novembre, j’ai présenté ma chanson devant le jury présent à la Rockhal ainsi qu’une seconde chanson qui n’était pas une composition personnelle. Suite à cette première audition, ils vont sélectionner dix candidats qui, eux, auront l’opportunité de chanter à la Rockhal le 27 janvier lors de la finale. Celle-ci sera diffusée à la télévision, en direct sur RTL, et les téléspectateurs pourront voter. J’attends impatiemment les résultats. Forcément, j’espère pouvoir participer à la finale, mais ce qui compte pour moi, c’est de toucher les gens, qu’ils se sentent concernés, qu’ils se sentent moins seuls dans leur pensées, qu’ils se disent : « Nous sommes tous dans le même bateau ». C’est ma manière de faire du bien par l’art. 

  • Quand le doute, le stress s’emparent de vous, où puisez-vous l’énergie nécessaire pour persévérer ?

Le doute, le stress ne me quittent jamais et ce, même si je fais ce métier depuis plus de la moitié de ma vie maintenant. Petits concerts, scènes inimaginables pour moi, le stress, l’appréhension, l’adrénaline sont toujours là. L’adrénaline est positive, elle ne me tire pas vers le bas. Je peux avoir une migraine 24h avant de monter sur scène, mais quand je suis là, tout disparait. Cela me donne le bon coup de fouet qu’il faut pour donner le maximum. 

  • Quel est votre plus beau moment artistique ?

C’est difficile à dire, car il y en a eu plusieurs de très forts. Le premier qui me vient en tête : c’est un concert que j’ai fait au Luxembourg, il y a un an. J’avais décidé de le faire pour une oeuvre caritative : la Fondation Autisme. Mon neveu, le fils de ma soeur étant autiste, cela me tenait vraiment à coeur de faire quelque chose, car c’est terrible de se sentir impuissante face aux choses que notre famille traverse, que le monde vit, c’est insupportable. Si je peux amener mon petit grain de bonheur ou d’aide par le biais de ce que je fais, cela serait génial, cela serait un double cadeau. Je me rappelle, mon neveu est venu aux balances. Il ne parle pas, mais il est très sensible à la musique. J’ai chanté ‘L’hymne à l’amour’ qu’il n’avait jamais entendu. Il a reproduit toute la mélodie avec des « a », il applaudissait, c’était très touchant. Le soir, lors du concert, j’avais l’impression de faire ce concert pour lui, ma soeur, pour ceux qui vivent des situations difficiles. Pour moi, tout était décuplé. C’était magique. Il restera gravé. Ensuite, comme je bosse pas mal sur les bateaux de croisière, il y a trois ans, j’ai eu l’opportunité de faire un premier concert toute seule, c’est-à-dire sans faire partie du spectacle de la production à bord. J’avais tellement de pression, j’étais mal, mais c’est la première fois de ma vie où tout le monde était debout à la fin du spectacle. C’était tellement d’émotions. Au même stade, il y a trois épisodes mémorables : les concerts à New York avec mon amie Adrienne Haan, c’est grâce à elle que j’ai pu les faire. Ma première au Paradis Latin : exceptionnelle. La comédie musicale « Mamma Mia ! », car au bout de plusieurs semaines d’auditions féroces, j’ai eu ma place !

Suivez l’aventure artistique de Magali Dahan en cliquant ici.

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