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Hommage à M.C. Beaten

par Charles Demoulin

2 octobre 2022

Le 30 décembre 2019, Marion Chesney, alias M.C. Beaton, Ann Fairfax, Jennie Tremaine, Helen Crampton, Charlotte Ward ou encore Sarah Chester, célèbre romancière écossaise née à Glasgow en 1936, écrivait à jamais le mot fin sur une production littéraire chiffrée à plus de 20 millions d’exemplaires vendus.

Publiée en français chez Albin Michel, cette écrivaine pour le moins prolifique se fit tout d’abord connaître en francophonie grâce à son héroïne Agatha Raisin, petite sœur de cette Miss Marple enfantée par la grande Agatha Christie. À ce jour, 31 titres sont déjà parus et vendus à plus de 2 millions d’exemplaires. Le prochain, ‘Cul sec’, est prévu pour octobre. Vint ensuite Hamish Macbeth, cet Hercule Poirot à la sauce écossaise, et dont nous présentons ici les volumes 15 et 16, alors qu’une douzaine sont encore en traduction. Enfin, voilà que débarquent ‘Les chroniques de Bond Street’, prévues en trois opus, et dont les deux premiers trouvent également place dans cet article. On ajoutera enfin qu’Agatha Raisin et Hamish Macbeth ont donné lieu à deux séries télévisées au Royaume-Uni.

Dans ‘Eaux troubles’, le lecteur va retrouver Hamish Macbeth infiltrant un réseau local de trafiquants. En cause : ce jeune Tommy Jarret, ancien toxicomane de bonne famille venu dans les Highlands afin d’écrire un livre. Or, il vient d’être retrouvé mort. Et Hamish de ne pas être d’accord avec la police qui explique que l’homme est décédé d’une overdose. Obligé de travailler avec la belle et brillante Olivia, une inspectrice venue de Glasgow, Hamish sera-t-il capable de faire la lumière sur le décès de Tommy ? Et ce sans pour autant devenir accro… à Olivia. Humour et suspense sont toujours du rendez-vous.

Après avoir nagé en eaux troubles, nous retrouvons Hamish confronté à une drôle d’affaire. Aujourd’hui, le petit patelin de Lochdubh est en ébullition, car une conseillère municipale en quête de gloire veut faire de ce petit village, un modèle en matière d’écologie. Du coup, l’éboueur local est promu ‘responsable environnement’. Une fonction qui lui monte à ce point à la tête qu’il devient le tyran du tri sélectif. Mais de là à le retrouver trucidé… Alors qu’Hamish enquête, la mort frappe à nouveau. Encore une enquête qui ne cessera de divertir le lecteur.

Albin Michel n’en reste pas là, puisque viennent de sortir en librairies les deux premiers volets des ‘Chroniques de Bond Street’. 

Une question tout d’abord  : « Que font des aristocrates désargentés pour garder leur standing dans le Londres du XIXe siècle ? Vous donnez votre langue au chat ? « Ils ouvrent un hôtel ! »

Je vous explique ! Veuve, lady Fortescue n’a ni rente ni héritage pour vivre dignement. Lasse de dépendre de la charité familiale, elle décide avec d’autres riches infortunés, de transformer sa demeure décrépite de Bond Street en un hôtel du nom de ‘Au Parent Pauvre’. Une idée géniale puisque du jour au lendemain ce lieu devient le plus chic de Londres. Ce qui va déplaire au duc de Rowcester, le neveu de lady Fortescue, qui n’a de cesse que de faire fermer cet hôtel. C’était sans compter sur sa rencontre avec Miss Harriet James, la cuisinière en chef. Une romance spirituelle et déjantée sur la Régence. Une comédie drôle et rythmée à souhait.

Dans le second volet, le lecteur va assister à l’arrivée de nombreux personnages. C’est vrai aussi que la règle infaillible qui unit tous les associés de l’hôtel est que chacun doit contribuer à la bonne santé financière de ce dernier. Il y aura Mrs Budley, cette jolie veuve qui n’aura d’autre solution que de plumer un vieux marquis aussi riche que gâteux, mais qui se révèle… un charmant jeune homme. Quant à Sir Philip, soucieux d’élargir la clientèle, il fera venir sa nouvelle conquête. Une femme à ce point vulgaire, qu’elle fera fuir la clientèle. Et puis il y a aussi lady Fortescue qui a décidé de venir à la rescousse d’une jeune fille à qui sa mère entend voler la vedette lors de la saison mondaine. Si les affaires sont les affaires, il va quand même falloir rétablir l’ordre. Un véritable petit délice.