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« Hellé Nice : une vie en vitesse »

par Charles Demoulin

6 juillet 2022

Née en décembre 1900, Hellé Nice, de son vrai nom Mariette Hélène Delangle, fut une femme au destin d’exception.

Si elle débute sa vie d’adulte en tant que danseuse de cabaret et même effeuilleuse, on la retrouve ensuite dans le Paris des années folles comme muse d’un artiste peintre. Toutefois, suite à sa rencontre avec Gérard de Courcelles, un pilote automobile dont elle devient la maîtresse, elle va rapidement s’intéresser à la course et même, bientôt, y participer. Une véritable révolution à l’époque pour celle qui deviendra bientôt le symbole de l’émancipation de la femme.

En 1929, sur l’autodrome de Linas-Montlhéry, elle remporte sa première course. Remarquée par Jean Bugatti, qui la prendra dans son écurie, elle atteint en décembre, sur ce même circuit et au volant d’une Bugatti Type 35C, la vitesse de 194 km/h de moyenne sur les dix tours que comportait l’épreuve. L’année suivante, elle s’offre un nouveau record du monde féminin de vitesse pure. Dès lors, rien ne l’arrête. Que ce soit dans les Grands Prix nord-américains ou brésiliens, elle lutte contre les meilleurs pilotes du moment.

Victime d’un grave accident en 1936 au GP de Sao Paulo, où son Alfa sera projetée dans une tribune tuant quatre spectateurs et en blessant trente autres, elle restera trois jours dans le coma entre la vie et la mort. Viendront alors pour elle la Seconde Guerre mondiale et la décadence. Épouse d’un mari qui va la ruiner, elle sera également déshéritée par sa mère au profit de sa sœur aînée. Au-delà, un pilote concurrent la dénoncera injustement comme collaboratrice. Oubliée de tous, abandonnée par ses sponsors et ses amis, elle terminera sa vie à Nice dans la misère la plus totale.

Ce biopic, que signe via un dessin à l’aquarelle à la fois lumineux et somptueux un Giuseppe Manunta au sommet de son art, se veut l’occasion de réhabiliter la mémoire de Hellé Nice, mais aussi de revenir sur la remarquable créativité tant artistique que technique de l’époque. Ce en mettant en évidence le Paris des années folles et ces modèles Bugatti qui, aujourd’hui encore, font toujours rêver.

Hellé Nice, de Guiseppe Manunta aux Éditions Félès 

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