Si l’on plante le décor de l’époque, force est de reconnaître que ce qui deviendra le Royaume-Uni est déchiré par de très nombreuses guerres de conquête. À l’ouest règnent des Bretons païens. Au nord et à l’est, des envahisseurs saxons. Au sud, des Bretons chrétiens. Une sacrée diversification de croyances. De sacrés affrontements.

Ce sera dans ce contexte pour le moins troublé que va naître la rumeur : Merlin, redoutable sorcier breton mort au combat, va bientôt se réincarner dans le corps d’un nouveau-né derrière qui le pays tout entier s’unira à tout jamais. L’île de Grande-Bretagne s’embrase. Qui sera le premier à mettre la main sur l’enfant ?

Malgré les raids chrétiens et saxons lancés à la recherche de ce futur bébé, Eigyr, jeune serveuse enceinte dans une taverne du coin, vit comme si de rien n’était et dans l’indifférence la plus totale de la prophétie. Sauf que, lorsqu’un groupe de guerriers païens croise son chemin et voit l’enfant qu’elle porte en elle, sa vie va soudain basculer.

La suite ? Elle se construit sur les légendes arthuriennes et celles de Merlin. Pour Eigyr, c’est désormais une lutte sans merci pour sa survie. Une lutte loin de la folie des hommes et dans laquelle elle trouvera de l’aide auprès de deux personnages que tout oppose : Steren, une guerrière prête à tout pour conduire l’enfant à Avalon, et Calum, un jeune prêtre convaincu que Merlin et le Malin ne font qu’un.

Un scénario tissé de belle manière. Une histoire de femmes à la fois déterminées, indépendantes et que rien n’arrête. Des événements et des rebondissements en pagaille. Un dessin mis en valeur par des coloris tendres malgré la violence du récit. Une bien belle histoire que celle d’Eigyr et de ces personnages qui vont l’aider dans sa fuite.