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« Debout dans l’eau »

par Charles Demoulin

9 mai 2021

Zoé Derleyn est née à Bruxelles. Peintre de formation, elle a toujours été attirée par l’écriture. Pour preuve, les pages de ses carnets de croquis regorgent d’écrits en tout genre. Si elle a déjà publié ‘Le goût de la limace’, un recueil de nouvelles qui a reçu le prix Franz De Wever décerné par l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, ‘Debout dans l’eau’ constitue son tout premier roman. Un ouvrage édité aux Éditions la brume au Rouergue.

Ne soyez pas surpris si la personne qui raconte cette histoire est une charmante gamine de onze ans qui, abandonnée depuis des années par sa mère, vit chez ses grands-parents dans le Brabant flamand.

Nous sommes en été, dans leur vaste maison bordée d’un étang et d’un magnifique jardin. Dans une chambre de l’étage, où vient chaque jour une infirmière, le grand-père est en fin de vie. Cet homme autoritaire, distant, intimidant est désormais l’ombre manquante dans ce jardin devenu l’espace de prédilection, l’endroit idyllique où sa petite-fille l’assistait dans ses occupations diverses. Alors que la mort approche, viennent prendre place autour de la fillette différents protagonistes de ce lieu où la nature est souveraine. Il y a les grands-parents bien évidemment, les trois chiens, un jeune homme qui s’occupe des gros travaux, l’infirmière, la dame en charge du ménage et, enfin, une baleine qui un jour, sans crier gare, a surgi dans l’étang. De quoi comprendre que l’imaginaire trouve  également place dans cet ouvrage où l’herbe, les fleurs, les arbres, la place d’eau s’imposent comme des personnages à part entière. Ce sont eux qui, du reste, vont aider ‘je’ à grandir. Ce sont eux qui vont l’amener doucement vers l’adolescence.

Un texte d’une incroyable justesse, porté par une plume alerte et descriptive tout à la fois. Un roman fait de chapitres courts qui ‘agrémentent’ plus encore la lecture de ce roman de Zoé Derleyn. Une auteure qui impressionne par sa sobriété, sa maîtrise et cette subtilité qu’elle possède pour nous faire comprendre la manière dont se construit une filiation.