Chatou, dans le département des Yvelines en région Île-de-France. Nous sommes à la fin des années 1990. Emballés dans un simple carton, deux nouveau-nés sont trouvés sous le porche de l’église de Notre-Dame-de-l’Assomption. Il faut savoir qu’après les avoir sentis comme en sécurité sous l’œil bienveillant de Dieu, leur mère s’était ensuite jetée dans l’eau noire de la Seine qui l’avait engloutie à jamais. Confiés à l’Assistance publique, les jumeaux vont alors connaître une existence que le vie va très rapidement séparer.

Nous sommes aujourd’hui en 2020 à Trappes, une autre commune du département des Yvelines. Ballotté de foyers sordides en familles d’accueil, Antoine, dit ‘Tony’, s’est construit tant bien que mal. Ayant définitivement incrusté dans sa tête que la vie n’était en fait, qu’un éternel combat. Afin de dépasser sa condition, il suit des études de droit qu’il tente de payer par le biais de petits boulots.

Mais alors que tout ce qu’il réussit à faire est d’accumuler les dettes, se présente un beau jour à sa porte un certain Raphaël, alias ‘Raf’. En fait son jumeau, sa copie conforme, mais aussi son exact contraire. Un héritier qui possède les codes de la vie et surtout la confiance qui va avec. Dans sa tête, Raf a un plan qui peut changer à jamais le destin de son frère.

Toutefois, passée l’immense surprise de cette première rencontre, Tony hésite désormais à la qualifier de visite providentielle. Car c’est vrai qu’il n’oubliera jamais que l’échec est inscrit en lui depuis ce cri lancé lors de sa naissance. Mais il reste l’espoir. Celui qui engendre le supplice. Et quel supplice puisque… mais je ne vais pas plus loin, car je ne veux en rien vous dévoiler la suite de ce thriller psychologique que Claire Favan mène brillamment, lançant ainsi un cri de révolte contre le sort trop souvent tragique des enfants placés. Bravo, madame !