Marco Pane, surnommé Marocco par ses amis parce que son teint est mat et que ses cheveux sont bouclés, vit avec son père à Soccavo, un quartier difficile de Naples. Le départ de sa mère, alors qu’il était encore gamin, a laissé une plaie à ce point béante dans le cœur de cet ado, qu’elle n’arrive pas à cicatriser.

Si l’école n’est visiblement pas sa tasse de thé, le foot, où il fait preuve d’une certaine adresse, fait partie intégrante de son quotidien. Un quotidien qu’il partage avec tous ses potes qui, comme lui, sont le plus souvent livrés à eux-mêmes. Avec eux, ce sont les joints fumés sur les toits de la ville, ou encore des petits trafics en tout genre qui sont de mise. Toutefois, pour Marco, le but de tout ce qui se présente comme illicite est de pouvoir financer l’achat d’un scooter.

Le scooter, objet essentiel selon les copains pour arriver à séduire une fille. Et ici, le lecteur de se souvenir de la célèbre Vespa, apparue dans nombre de films mythiques, et qui se veut le symbole de la douceur de vivre italienne. Et à propos de cette douceur de vie, Marco va faire la rencontre de Serena. Avec elle, c’est l’amour pur, enivrant qui va parer d’une teinte nouvelle les rues blêmes du quartier, tout en lui faisant découvrir un Naples moins oppressant, plus lumineux.

Mais ce qui ressemble au bonheur pour Marco va bientôt se trouver rattrapé par un quelque chose qui gronde au loin. Quelque chose qui a à voir avec la fatalité. Si Alessio Forgione nous propose ici une bande d’ados chez qui les mots ivresse, impatience, rêves, espoirs, émerveillement, inconscience, obstination et vulnérabilité, font partie de leur quotidien, il nous invite également à une visite guidée dans son Naples natal qui se veut fascinant, authentique et surtout loin des clichés habituels.