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« Christian Dior, un destin »

par Charles Demoulin

7 novembre 2021

C’est la maison Flammarion qui publie ce fort volume de 514 pages que Marie-France Pochna, experte reconnue dans le monde de la mode et du marché de luxe, a décidé de dédier à Christian Dior. Professeur d’université et conférencière reconnue en Europe et en Amérique, Marie-France Pochna est déjà l’auteure de plusieurs biographies historiques. Dès lors, s’attaquer à ce monument de la haute couture qu’est Dior fut sans nul doute pour elle l’occasion de replonger dans un univers très particulier qu’elle chérit par-dessus tout.

Né sous une bonne étoile, au temps de la Belle Époque, Christian Dior connut une enfance choyée. Adolescent embarqué dans le Paris des Années folles, il va mener une vie de bohème en compagnie d’un petit groupe de génies en herbe. Des jeunes qui, sous l’œil affûté de glorieux aînés parmi lesquels on retrouvait Jean Cocteau et Max Jacob, commençaient déjà à aiguiser leurs talents naissants. Malheureusement pour Christian Dior arriva la terrible crise mondiale de 1929. Une catastrophe qui emporta irrémédiablement avec elle la fortune de la famille des Dior. Fortune établie depuis nombre de générations. Suite à cela, ce furent des années difficiles, marquées par la faim, les privations et la maladie qui s’invitèrent dans le parcours de Christian Dior. Heureusement pour lui, ses amis restés indéfectibles dans leur soutien l’aideront à se frayer un chemin dans le milieu de la couture.

Alors que la vie lui souriait à nouveau survint la Seconde Guerre mondiale. Et, avec elle, l’anéantissement des espoirs de tout ce petit monde. Toutefois, en 1947, Christian Dior vit s’abattre sur lui une chance aussi extraordinaire que spectaculaire. Son ‘New Look’ constitua un incroyable souffle de vie dans cette époque de l’après-guerre qui s’engluait dans la dureté et la difficulté. À bien y regarder, Dior ressuscita un art de vivre auquel personne n’osait plus croire. Son génie fut d’apporter la réponse tant attendue à une société meurtrie dans son besoin vital de bonheur et d’émerveillement.

En conclusion, Dior se révéla un bâtisseur d’empire, un conquérant capable de bouleverser les rapports de force entre la puissante industrie de la mode américaine et Paris. Un Paris qui sortait exsangue de la guerre. Il fut un couturier prodigieux, convaincu que la tradition de goût et d’élégance propre à la France méritait et mérite toujours qu’on s’y adonne avec passion. Le 24 octobre 1957, à l’âge de 52 ans, il était rappelé là-haut pour habiller… les anges !

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