par Charles Demoulin
4 décembre 2023
Dans le Grand Nord, saint Nicolas a déjà pris la route pour passer dans vos cheminées, afin d’y déposer les cadeaux réservés aux enfants sages. Comme il lui reste encore un peu de place dans sa hotte et que, surtout, la BD est faite pour les jeunes de 7 à 77 ans, Janette, afin de l’aider dans ses dernières recherches, lui propose quelques idées d’albums qu’il pourrait emporter avec lui. Ceci outre le dernier Astérix ou le retour de Gaston Lagaffe, deux incontournables du genre.
Voici un livre à la fois drôle, émouvant, joyeux et impertinent, sur l’agonie des vieux mâles perdus face à l’émergence des idées féministes et des règles d’aujourd’hui. Ce ‘Chant du cygne’ est la dernière complainte du macho obsolète et des masculinités dépassées. C’est une multitude de regards sur la foultitude des points de vue et des avis contradictoires. Il faut dire que le côté obsolète et absurde de ces regards masculins ridicules justifie l’humour et les excès nécessaires à ce type d’ouvrage qui appuie, çà et là, où ça fait mal. Et ça décape assurément. Traitant du féminisme sans le moindre tabou, y allant de dialogues sans filtrage, cet album fait de cinquante récits en une page, s’impose tel un cri irrévérencieux adressé au patriarcat. Pour ce qui est du dessin, il seconde à merveille le ton utilisé dans cet opus. Et ne vous étonnez pas non plus, si nombre de cases sont à l’identique, mais où seul change le dialogue.
Déjà un 22e titre pour cette saga ô combien humoristique que Cazenove et Stédo dédient aux pompiers ! Vingt-deux albums faits de gags en une planche qui allument d’emblée le rire chez le lecteur. Ainsi, ce nouveau titre, qui nous met directement dans l’ambiance et qui se veut un clin d’œil au mégatube d’un certain Patrick Sébastien. ‘Vous ne voyez pas ? Mais siiiii ! Cette fois, ça y est ! Après avoir attendu l’opus 22, nos pompiers peuvent enfin bénéficier des services de Pompeland, un robot autonome capable de prouesses incroyables en intervention, mais malheureusement aussi sujet à divers blocages. Et c’est bien là le problème avec les nouvelles technologies, un coup ça marche, un coup ça ne marche plus. C’est là un de ses points communs avec nos hommes du feu. Modernité contre vieille garde, technologie face à l’expérience, Pompeland va devoir batailler ferme pour se voir rapidement accepter par ses copains de chair et de sang.
Dans ce cinquième opus consacré à tout ce qui passe dans le célèbre cimetière hanté par la bande à Tizombi, les fanas de cette série vont devoir s’accrocher ferme, car, ici, le plus vorace des zombies a décidé de s’allier aux pires tornades de l’univers. Dès le début de cette aventure, force est de reconnaître que plus rien ne va au cimetière de l’ami Tizombi. En cause, le fait que Margolik, sa bien-aimée, vient d’être enlevée par l’effroyable Vésuve, un magicien n’ayant dans la vie qu’un seul but : transformer la Terre en planète Zombie à l’aide d’un élixir dont il a le secret. Toutefois, aidé de ses voraces copains, Tizombi est prêt à tout pour retrouver sa dulcinée. Même à faire appel aux Super Sisters pour leur filer un coup de main ? Même à supporter les multiples bisous de la super tornade à bouclettes ? Une histoire complète et un délicieux cocktail d’humour déclenchant automatiquement l’ouverture de vos zygomatiques amusés.
À Los Angeles, pas besoin de présenter Margareth Manson, une star universellement connue. Le top ! Bob Garcia, journaliste people et ami de Guy Lefranc, se voit offrir l’occasion de se rendre aux États-Unis afin d’y rencontrer la doublure de la célèbre actrice. Espérant surtout par la même occasion, avoir la possibilité de se trouver, à un moment ou un autre, en présence de la grande star elle-même. Mais peu de temps après avoir mis le pied à Hollywood, notre bonhomme disparaît sans laisser de traces. Et Lefranc de se rendre pour la première fois aux USA et en Californie en particulier, non seulement afin de retrouver son ami, mais aussi pour enquêter sur des milieux mafieux qui veulent nuire à la belle Margareth. Une aventure palpitante à rebondissements, dans l’univers hollywoodien, mais aussi le dernier album signé du scénariste François Corteggiani, décédé en septembre 2022, et à qui un dossier rend hommage en fin d’album.
‘Milady’, ce nom doit vous mettre la puce à l’oreille. Et oui, ils sont de retour ces trois mousquetaires qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne sont pas trois, mais bien quatre : Athos, Porthos, Aramis et, surtout, leur compère d’Artagnan, celui qui est parfois un peu gênant. Au point que certains jours, ses trois potes le regrettent tant ils en ont plein la casaque de ce Gascon imprévisible et souvent fatigant. Pourtant, aujourd’hui, il faudra bien être quatre pour défendre l’honneur du roi et lutter contre la vénéneuse Milady de Winter, âme damnée du fourbe cardinal de Richelieu. Cet opus n°2 de la série est à nouveau truffé de bons mots, de combats en tout genre, et, bien évidemment, de nombreux gags parodiques. Au point que l’éditeur y est allé d’un autocollant sur la page de couverture qui certifie que cette BD est l’officielle (presque), du film. Faut quand même pas pousser d’Artagnan dans les orties !
Ouvrir cet ouvrage signé Lafebre, c’est ouvrir les portes à un grand moment de BD. Une BD qui nous entraîne dans les rues ensoleillées de Barcelone, une ville où Eva Rojas, jeune et brillante psychiatre, séjournait à des fins professionnelles. À savoir : accompagner durant la lecture d’un testament, une de ses patientes, atteinte de problèmes mentaux. Patiente habitant un vaste domaine vinicole où, à l’arrivée d’Eva, un crime allait être commis. Et Eva de figurer parmi les suspects. Toutefois, afin de prouver son innocence, elle décide de mener sa propre enquête. Traité avec humanité, mais souvent sur un ton caustique saupoudré d’ironie, celle-là même qu’utilise fréquemment Eva, ce polar sociétal remarquable évoque des thèmes aussi actuels que la famille, la femme dans la société, la santé mentale, et les conflits d’héritage. Au-delà, il y a le dessin semi-réaliste tout en finesse et en précision de Lafebre, qui ici aussi fait merveille.
C’est bien du tome 44 des aventures de Boule et Bill que vous avez affaire ici. En 2006, à la mort de Jean Roba, le facétieux cocker et son jeune maître Bill à la salopette bleue ont obtenu le feu vert pour continuer à nous régaler de leurs adorables aventures journalières. S’il y eut par la suite une petite succession de scénaristes et de dessinateurs, depuis le n°37, Bastide et Cazenove semblent avoir pris définitivement les rênes de la série. Si vous vous interrogez sur la personnalité d’un cocker, suivez avec attention l’ami Bill dans cet ouvrage. Compagnon attachant, gourmand, taquin, tonitruant, toujours le dernier au bain, mais le premier à la soupe ou sur le terrain de jeu, Bill se veut un modèle de cocker. Cette fois encore, avec Boule, il forme un duo aussi drôle que complice, et qui, au sortir de ce 44e opus et ses 43 gags en une page, continue à faire rire et à amuser, pour leur plus grand bonheur, petits et grands.
À 22 ans, Lolita, jeune Parisienne ne sait que faire de sa vie. C’est vrai qu’elle a un besoin de changement. Ainsi, sur un coup de tête, elle décide de partir au Viêtnam pour un premier grand voyage en solitaire. Munie de son carnet à dessin et de ses crayons, elle débute un périple pour le moins mouvementé. Et ce jusqu’à Sapa, dans les confins montagneux de ce pays. C’est là que réside la minorité Hmong dont est issue Lo Thi Gôm, une jeune fille débrouillarde avec laquelle Lolita va se lier d’amitié. Au point que, sous l’impulsion de Lolita, cette belle rencontre se muera, d’année en année, en une forte affection. Mais peut-on demeurer amis quand tout nous sépare ? Obstacles quotidiens, premiers amours, premiers boulots, rapport aux parents… Sur fond de transformation du Viêtnam, deux femmes que la distance sépare vivent une amitié sibylline et sincère. Une autobiographie toute en pudeur et en noir et blanc, que tout ado devrait lire.
Après Opération Skyborg, en route pour l’épilogue de ce diptyque où Buck Danny et ses amis poursuivent leur lutte contre le Cercle, une organisation terroriste internationale utilisant l’Intelligence artificielle de Combat afin de déstabiliser le monde et de s’enrichir. Mais aussi afin de prendre pour cible Air Force One, l’avion où se trouve pour l’instant le président des États-Unis. Pour cette 60e aventure, Buck, qui a retrouvé au Nouveau-Mexique Slim Holden, un ami de longue date, va, accompagné de la jolie Yumane, partir en hélicoptère à la recherche de Sonny, qui a été enlevé par Sato. Ils trouvent des indices qui les poussent à se diriger vers les montagnes Rocheuses. Mais c’est sans savoir qu’ils foncent droit dans un piège, et que l’objectif de leurs adversaires n’est autre que d’abattre Air Force One ! Un excellent récit sous forme de roman d’espionnage, mais un récit qui nous apprend que Gil Formosa passe le crayon à… ???
Déjà une huitième aventure pour Aya, cette héroïne ayant vu le jour en 2006 et qui, depuis, est déjà traduite en seize langues. Née en Côte d’Ivoire fin des années 1960, Aya a aujourd’hui 19 ans et vit toujours dans ce quartier populaire de Yopougon à Abidjan. Quartier rebaptisé ‘Yop City’ par les habitants, manière de faire comme dans les films américains. Quant à notre Aya, elle est bien décidée à devenir médecin, afin d’éviter la fameuse ‘série C’. À savoir : Couture, Coiffure et Chasse au mari. À ce sujet, ses amies Bintou et Adjoua s’y voient déjà, ne pensant qu’à déjouer l’attention paternelle afin de passer leurs soirées au ‘Ça va chauffer’ et leurs nuits à ‘L’hôtel aux mille étoiles’. Mais aujourd’hui, rien ne va plus pour les copines. Avec une voix et un humour inédits, Aya raconte une Afrique bien vivante et loin des clichés. Un réel dépaysement. Un petit bonbon qui se dévore avec délectation et où le dessin y est pour beaucoup.
Ici, les auteurs nous invitent à prendre la route avec Sigi, première femme à avoir fait le tour du monde au volant d’une voiture. Un récit prévu en 4 tomes, et qui s’inspire librement du périple de Clärenore Stinnes, une passionnée d’automobile qui réalisa le tour de notre bonne vieille terre en 1927 sur une Adler Standard 6, tout juste sortie de l’usine. Dans l’Allemagne de la fin 1920, Sigrid Hässler, jeune pilote de course évoluant dans un monde sectaire et masculin, se voit bannie des circuits suite à un accident mortel survenu au Nürburgring. Accident dont on l’accuse injustement, en grande partie parce qu’elle est une femme. Loin de mettre fin à sa passion, Sigi décide de réaliser son rêve, faire le tour du monde en voiture afin de prouver que la conduite automobile n’est pas l’apanage des hommes. En exergue : le crayon réaliste, précis et détaillé de Morancho, doublé de coloris d’une infinie tendresse. Vivement la suite !
15 octobre 1927. Mustafa Kemal, président de la République turque, entame un très long discours : le Nutuk, qui durera près de… 6 jours. Il y expose son récit de la fondation de la Turquie moderne. Ainsi, fin de la Première Guerre mondiale, Kemal, militaire de carrière, refuse le dépeçage de l’Empire ottoman prévu par les Alliés au traité de Sèvres, et mène une guerre contre le gouvernement d’Istanbul. Après sa victoire contre les Grecs à l’ouest de l’Anatolie, puis l’abolition du sultanat ottoman par la Grande Assemblée nationale turque, il proclame la République le 29 octobre 1923. Depuis Ankara, nouvelle capitale de la Turquie, Kemal impose des réformes fondamentales basées sur l’indépendance et la laïcité, afin de bâtir sur les ruines de l’Empire ottoman multiculturel, une nation turque totalement homogène. Superbement documentée – un dossier figurant en fin d’ouvrage – cette BD permet d’apprendre l’Histoire par le biais de l’image.
Déjà le tome 2 des mises en cases hilarantes de la vision des enfants sur les paradoxes et absurdités de notre quotidien. Et avec lui, une nouvelle succession de saynètes décapantes d’une page chacune qui feront s’esclaffer les tout jeunes, mais raviveront chez les aînés des souvenirs amusants. Fais pas ci, fais pas ça, fais comme ci, fais comme ça… s’en suit une quarantaine de commandements propres à garantir aux parents et à leurs substituts, les enseignants, l’assurance d’une éducation qui fera des enfants des modèles de réussites sociales et individuelles. Seulement voilà, c’est sans compter que ces petits bouts-là peuvent avoir des caractères bien trempés et des tempéraments bien à eux qui n’ont qu’une hâte : celle de s’affirmer. Le cas de Billie, gamine délurée qui a décidé de vivre a contrario de tous les préceptes qu’on s’échine à lui inculquer tant à l’école qu’à la maison. On se régale avec ce petit bonbon sauce piquante.
Au cœur de la forêt, il est un petit village peuplé d’enfants, protégés du temps par un cristal magique. Sauf qu’aujourd’hui, une voleuse est venue briser la pierre et… Et vous connaissez déjà cette histoire : quatre enfants, nantis d’éclats du cristal, partent alors à l’aventure afin de tenter d’enrayer le destin. Mais parmi eux, seul Théo semble se souvenir que ces faits ont déjà eu lieu. À une différence près : cette fois, la troupe est menée par Mileva, tandis que Max est resté au village avec le Vénérable. Cette différence suffira-t-elle à changer la conclusion d’une histoire déjà écrite ? Une série qui ne manque pas d’atouts pour devenir une de ces œuvres chéries par le public des jeunes, grâce à son dynamisme visuel, ses personnages charismatiques et les impressionnants monstres mythologiques qui se dressent face à eux. Nul doute qu’à l’instar des jeunes héros de cette saga, leurs lecteurs retourneront souvent dans la forêt du temps.
De sa naissance au Caire en 1933, à ses débuts dans la chanson jusqu’à son ascension fulgurante, les auteurs vous racontent la vie tumultueuse de celle qui se prénommait Yolanda et qui est devenue Dalida, la star glamour et incontestée de la chanson française. Une vie dédiée à la scène, à son public et à ses amours. Une légende qui a inspiré des générations d’artistes. De sa singularité, elle en a fait une force. Travaillant sans relâche, elle est devenue une icône internationale avec un répertoire de quelque 700 chansons interprétées dans plusieurs langues. Adorée de son public, elle n’a, malheureusement, jamais trouvé la sérénité en amour. Dans cette BD, vous allez être touchés par la sincérité, le talent et l’humanité de cette femme sensible et fragile au destin dramatique. Convaincue, il est vrai, de porter malheur aux hommes. Une histoire savamment tissée sur la réalité, et un dessin aux coloris lumineux qui la sert à merveille.
Annoncée sous forme de triptyque, cette nouvelle série se veut à mis chemin entre ‘Et pour quelques dollars de plus’ et ‘Coup de foudre à Notting Hill’. On est donc prévenu ! Lorsqu’il rencontre ‘Molly la Teigne’, une tenancière de salon de thé dans un bled poussiéreux du Nouveau-Mexique, ‘Gentil’, un jeune pistolero venu en repérage pour le braquage d’une banque en tombe follement amoureux. Au point de décider de quitter son ancienne vie de hors-la-loi pour tenter de la séduire et de vivre à jamais à ses côtés. Quant à Molly, qui essaye par tous les moyens d’éponger enfin les dettes du restaurant de son père, quitte à se marier au shérif, elle ne sait plus que faire, car doucement, elle commence à succomber au charme de Gentil. Mais avant d’être sans nul doute réunis, les deux jeunes tourtereaux vont devoir faire face à leur passé. Un western où ça tire de partout et où le dessin de Lebon est d’une redoutable efficacité.
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