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Quand la BD nous parle de western ou de l’Histoire de France

par Charles Demoulin

8 juillet 2025

Cette semaine, nous avons décidé de nous tourner vers des BD qui nous parlent d’Histoire. D’un côté, celle de la France et de ses rois qui ont marqué leur époque, de l’autre, celle de la conquête de l’Ouest et de ce Far West où le colt faisait plus qu’à son tour office de loi.

‘De François 1er à Henri IV’, de Jean-Pierre Pécau et Roberto Jorge Viacava chez Delcourt

Sous ce titre, vous allez découvrir le troisième volet de cette série prévue en cinq albums, et que Jean-Pierre Pécau dédie à la ‘Couronne de France’. En fait, plus de 500 ans de royauté en France, allant de 1165 avec le roi Philippe II Auguste, jusqu’à 1774 et Louis XV.

À la fin de la guerre de Cent Ans, le royaume de France, qui a failli disparaître, retrouve ses frontières naturelles. Pour peu de temps, car François 1er, premier Valois de la dynastie capétienne, davantage intéressé par les arts et les femmes, se fourvoie en Italie sans réaliser que le royaume entre dans une période de guerres de Religion qui ne s’achèveront qu’avec Henri IV.

Quant à Henri IV, premier roi de la dynastie des Bourbons, converti au catholicisme pour apaiser les tensions religieuses, il met fin aux guerres de religion avec l’édit de Nantes, garantissant la liberté de culte aux protestants. Surnommé ‘Le bon roi Henri’, il restaure l’économie et modernise le royaume. Marié à Marguerite de Valois, puis à Marie de Médicis, il est assassiné en 1610. Son règne marque la stabilité et le renouveau en France.

Cette fois, le dessinateur Roberto Jorge Viacava officie en solitaire pour mettre en images le scénario toujours hyper documenté de Jean-Pierre Pécau. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que l’homme y va d’un travail particulièrement soigné.

‘De François 1er à Henri IV’, de Jean-Pierre Pécau et Roberto Jorge Viacava chez Delcourt

‘Louis XI – L’universelle araignée’, de Makyo, Grésy et De Stena chez Delcourt

Réputé machiavélique, cruel et maladif, l’image de Louis XI demeure négative. Il était pourtant un redoutable diplomate, à l’intelligence vive, ce qui lui permit d’unir durablement le Royaume de France.

Mars 1476. Louis XI fait tomber la forteresse de Carlattra, place forte du Duc de Nemours pourtant réputée imprenable. Jacques de Nemours est fait prisonnier. Autrefois, il a partagé sa passion pour les échecs avec le Dauphin, mais cette amitié ancienne n’empêchera pas Jacques de le trahir par trois fois… Son procès permettra de mettre en lumière les qualités méconnues d’un roi mal-aimé de l’Histoire.

Certes, il y a beaucoup de dialogues, beaucoup de scènes de rencontre, mais tout cela est nécessaire dans ce genre de récit historique. Ce qui n’empêche nullement le crayon de Francesco De Stena de nous offrir des pages extrêmement fouillées et dynamiques s’adaptant parfaitement au récit.

‘Louis XI – L’universelle araignée’, de Makyo, Grésy et De Stena chez Delcourt

‘Fort Alamo’, de Mathieu Gabella et Paolo Martinello chez Glénat/fayard

Indépendant depuis 1821, le Mexique, faute de ressources suffisantes pour mettre en valeur ses territoires situés au nord du Rio Grande, a fait le choix d’ouvrir le Texas à la colonisation étrangère. Pour la majorité, originaires des États-Unis voisins, plus de trente mille colons s’installent ainsi à demeure dans ce nouvel eldorado, faisant peu de cas de l’autorité lointaine et instable de Mexico.

Peu à peu, les Anglos, comme on les surnomme, font valoir le droit à l’autodétermination et résistent à un pouvoir de plus en plus centralisateur. À l’automne 1835, les graines de la rébellion sont semées et s’enclenche une lutte pour l’indépendance.

Souhaitant défendre l’intégrité de son pays, le général Santa Anna prend la tête d’un puissant corps expéditionnaire pour anéantir une insurrection qui, sans armée, sans argent et sans gouvernement légal, s’apparente à une coquille vide. Or, contre toute attente, les Texans prennent la décision de défendre la ville de San Antonio, d’une grande valeur stratégique en raison de sa position avancée.

Sous les ordres du lieutenant-colonel William Travis et de l’aventurier Jim Bowie, bientôt rejoints par le célèbre Davy Crockett, près de cent soixante hommes se retranchent derrière les murs délabrés et hâtivement fortifiés de l’Alamo, une vieille mission franciscaine. Le 24 février 1836, l’arrivée des troupes mexicaines, plus de dix fois supérieures en nombre, prend totalement au dépourvu la garnison…

Accompagnés par l’historien Farid Ameur, les auteurs Mathieu Gabella, Ronan Toulhoat et Paolo Martinello nous entraînent, au son du canon, dans un récit haletant et sanglant où s’entremêlent passion, politique et violence. On n’oubliera pas de mettre également en exergue, le dossier explicatif présent en fin d’ouvrage, ainsi que l’équipe qui illustra et mit en couleurs cet ouvrage. Du bien beau travail !

‘Fort Alamo’, de Mathieu Gabella et Paolo Martinello chez Glénat/fayard

‘Les révoltés du Mississippi’, de Jean-François et Maryse Charles avec Ersel au dessin

Automne 1787, Canada vallée de la Saskatchewan. La factorerie de Petit Homme regorge de produits que l’on ne peut plus acheminer vers le Québec ou Montréal, car, depuis l’indépendance des colonies anglaises, la rivalité entre Anglais et Américains pour le monopole des routes s’est durcie.

L’unique possibilité pour Benjamin et Ethan est de passer par le Missouri pour rejoindre Saint-Louis, ville sous gouvernement espagnol. À Saint-Louis les deux hommes retrouvent Auguste Chouteau, devenu un négociant prospère. Ce dernier se confie à eux sur

les nombreuses attaques des Osages contre ses convois et leur demande de l’accompagner lors du prochain transport vers La Nouvelle-Orléans.

Le danger est palpable, des Choctaws risquent de donner l’assaut à tout moment. Pour Benjamin, le chemin sera encore long et semé d’embûches. Une fois à La Nouvelle-Orléans, une tragédie va le dévier de sa route. Lui qui a déjà perdu un camarade, doit affronter la maladie, mais il pourra compter sur le soutien de Billy dans les heures les plus sombres. Le temps est venu peut-être de se tourner vers un nouvel horizon. La France, où au même moment, les premiers mouvements révolutionnaires voient le jour.

Déjà le vingt-troisième volet de cette immense saga que Jean-François et Maryse Charles, accompagnés depuis le tome sept par Ersel, consacrent à la conquête du Nouveau Monde. Une des plus grandes séries historiques du catalogue Glénat, mais une série qui s’achèvera avec le prochain épisode.

‘Les révoltés du Mississippi’, de Jean-François et Maryse Charles avec Ersel au dessin

‘OK Corral’, de Jean-David Morvan, Thomas Tcherkézian & Scietronc chez Glénat

Ceci est l’histoire de la plus célèbre fusillade du Far West. Territoire de l’Arizona, 1881. Dans une société en pleine mutation, à la fois attachée aux mœurs puritaines et secouée par une flambée de violence, la conquête de l’Ouest bat son plein. Peu importent les moyens, chacun semble avoir son plan pour bâtir sa fortune.

Soif de liberté, agressivité, esprit messianique et opportunisme sont stimulés par l’immensité des terres, la libre circulation des armes, le manque de lois et la corruption des juges. Dans la petite ville de Tombstone, les instincts se libèrent et opposent bientôt deux factions rivales : les frères Earp, qui se sont érigés en défenseurs du maintien de l’ordre malgré une réputation sulfureuse, et le gang Clanton-McLaury, des cowboys auxquels on attribue une série d’assassinats, de lynchages et de vols.

Le 26 octobre 1881, après maintes provocations, la tension atteint son paroxysme et donne lieu à la plus célèbre fusillade de l’histoire du Far West. Dans une surenchère de la violence, Wyatt Earp, ses frères Virgil et Morgan, ainsi que leur ami John ‘Doc Holliday’, s’en vont les interpeller à OK Corral pour port d’arme illégal, mais dégainent leurs armes… En trente secondes, trois cowboys gisent morts, tandis que trois de leurs adversaires sont blessés.

Acquittés par un jury populaire, les frères Earp et leur acolyte n’en ont pas fini avec les cowboys et s’exposent à de violentes représailles… Au mépris de la loi, qu’il n’a servi que par intérêt personnel, Wyatt Earp orchestre une sanglante vendetta pour venger les siens, incarnant pour la postérité une justice expéditive reposant sur l’honneur et la vengeance.

Une histoire de courage et de loyauté, mais aussi de vindicte et de passion où la morale et la rédemption n’ont pas forcément place. Si on appréciera le dessin notamment lors des scènes d’action, et elles sont nombreuses, on pointera le cahier historique qui se trouve en fin d’ouvrage et qu’il faudrait lire avant de vous attaquer à cette célèbre fusillade.

‘OK Corral’, de Jean-David Morvan, Thomas Tcherkézian & Scietronc chez Glénat

‘Ray Ringo – La porte du diable’, de Corbeyran et Roman Surzhenko au Lombard

Ray Ringo, le courageux convoyeur de la Wells Fargo, souhaite raccrocher. La compagnie n’a plus les capacités financières pour assurer la sécurité des voyageurs et le bonhomme refuse d’être complice d’un tel système.

Mais Ringo accepte une dernière mission confiée par son ami Gus Flint : celle d’escorter la diligence d’un proche d’Abraham Lincoln, Orion Clemens, fraîchement nommé secrétaire d’État du Nevada. Ringo en profiterait pour aller chercher sa fiancée, Lean, en convalescence à Indépendance Rock, qui se trouve sur le trajet…

Mais c’est sans compter sur la famille mormone de Lean, prête à tout pour la ramener de force, y compris à engager un groupe de bandits sans scrupules.

Entre courses poursuites endiablées et plaines arides de l’Ouest, Ringo s’engage dans une aventure riche en action et en rebondissements, où chaque décision peut tout changer.

Ce premier tome inaugure le grand retour de Ringo, le héros de western créé par William Vance ! Se lançant dans un projet d’envergure, Corbeyran parvient à redonner vie au convoyeur d’excellence en utilisant les traits réalistes et détaillés du dessinateur russe Roman Surzhenko. Il faut dire que le duo s’approprie l’univers de Vance avec aisance, offrant avec cette nouvelle série, un retour aux sources du western en bande dessinée.

Un premier volet sous forme de diptyque, qui vu le duo repreneur, rassure plus que largement et laisse augurer des lendemains qui chantent à un Ray Ringo qui devrait combler d’aise tous ses fans de l’époque où son géniteur s’appelait William Vance. C’était en… 1965.

‘Ray Ringo – La porte du diable’, de Corbeyran et Roman Surzhenko au Lombard

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