par Charles Demoulin
6 juillet 2025
Que faire face à de telles chaleurs ? Bouger le moins possible, s’hydrater énormément et tenter de trouver un coin de fraîcheur pour s’y installer et ne plus bouger. Difficile toutefois de ne rien y faire. Alors, pourquoi pas un peu de lecture ? Voici quelques titres, dont plusieurs nous arrivent en droite ligne de chez Albin Michel, une maison d’édition très présente actuellement sur les présentoirs des libraires.
‘Les amants de la France libre’, de Jean-Yves Pitoun chez Albin Michel
Janine, jeune veuve de guerre, dirige une filière d’évasion à travers les Pyrénées. Robert, tout juste vingt ans, a fui ses montagnes de Kabylie pour rejoindre la Résistance. Mike, pilote américain engagé dans la RAF, a miraculeusement survécu aux tirs allemands. Une femme, deux hommes : c’est ce trio héroïque qui nous entraîne dans le dangereux tourbillon de la Seconde Guerre mondiale.
De l’Algérie à Londres en passant par les réseaux clandestins de Toulouse et du Pays basque, dans le feu des passions et du combat, ils font face à l’ennemi. Et si leur destin s’écrit en lettres de sang, la puissance de l’amour et de l’amitié à la vie, à la mort, leur donnent le courage de le braver.
Un roman poignant qui prend la forme d’un hommage. Jean-Yves Pitoun, scénariste franco-américain, s’est inspiré de l’histoire de son père et de ses camarades pour redonner vie à ces héros de l’ombre qui se sont battus pour la France libre.
‘Banal’, de Charlotte Moors chez Academia
Ils sont deux. Un homme, une femme. Un couple, en apparence ordinaire. Il y a les gestes du quotidien, les silences entre les phrases, les regards qui glissent. Il y a l’amour, peut-être. L’attachement, sûrement. Et puis, sans bruit, sans cris, il y a ce qui s’installe : une mécanique invisible, insidieuse. Un mot qui blesse sans qu’on sache pourquoi. Un consentement donné sans être réellement choisi. Une solitude à deux qui s’étire, imperceptible.
Ce n’est pas une histoire de monstres. Ce n’est pas une histoire de victimes. C’est l’histoire d’une emprise qui ne dit pas son nom, façonnée par un modèle patriarcal ancré dans les corps et les esprits, si familier qu’il en devient presque invisible.
Avec une écriture dépouillée, ce roman explore ces violences qui se glissent dans la banalité du quotidien. Celles qui ne laissent ni marques visibles ni grands discours, mais qui enferment pourtant.
Un roman qui percute assurément, évoquant l’étiolement et l’usure d’un couple après des années de ‘vivre ensemble’.
‘La maison aux nouveau-nés’, d’Adriana Allegri chez City
Dans un paisible village allemand, la vie d’Allina est idyllique : elle travaille dans une librairie et passe ses week-ends avec ses amis. Mais en 1938, tout change, car Allina est juive. Une nuit, des membres du parti nazi font irruption et assassinent sa famille sous ses yeux.
La jeune femme échappe de justesse à la mort, mais ce n’est que le début d’un cauchemar. Elle est violée par un officier SS et conduite dans un Lebensborn, un lieu où l’on force les femmes à procréer avant de confier les bébés à de bonnes familles allemandes.
Impuissante, Allina est témoin du terrible sort que l’on réserve à certains nouveau-nés. Cependant lorsqu’elle rencontre Karl, un officier allemand qui dissimule bien des secrets, une lueur d’espoir s’allume dans ce monde d’une infinie noirceur : peut-être a-t-elle trouvé un allié prêt à l’aider à sauver ces enfants…
Inspiré de l’histoire vraie des ‘pouponnières d’Hitler’, ce roman s’inscrit comme un exceptionnel, mais également bouleversant récit d’amour et de sacrifices.
‘Femme, fière, libre et puissante’, de Christine Lewicki chez Eyrolles
Dans ce livre, vous découvrirez 4 révélations puissantes pour vous reconnecter à votre véritable essence, vous affranchir des normes imposées et vous réapproprier votre pouvoir intérieur.
Ici, il n’est pas question de compromis: vous êtes invitée déconstruire les conditionnements qui vous ont été imposés, et à poser des fondations solides pour une vie alignée avec qui vous êtes réellement. Vous apprendrez à oser dire non quand cela vous semble juste, sans culpabilité; à exprimer votre vérité, même si elle dérange; à casser les schémas de soumission pour redevenir maîtresse de votre propre destin; à vous reconnecter à votre puissance innée et à utiliser votre force pour créer la vie que vous désirez.
Coach d’entreprise certifiée et conférencière, Christine Lewicki est spécialiste du leadership et formatrice en développement personnel. Son but : aider chacun à révéler ses talents. Elle est l’auteure de nombreux best-sellers dont ‘J’arrête de râler !’. Vous pouvez aussi la suivre sur les réseaux : christinelewicki.
‘Ces 101 mots venus d’ailleurs’, de Sophie Dubois-Collet chez L’Opportun
Si l’on sait que la langue française est notamment construite à partir du latin et du grec, ce que l’on ignore parfois, c’est que l’Histoire – invasions vikings, croisades, colonisation et autres échanges culturels – a aussi forgé une grande partie de notre vocabulaire !
Ainsi, qui aurait cru que le terme ‘ananas’ avait des origines amérindiennes, ‘déodorant’ des origines américaines, ‘haricot’, des origines aztèques, ‘kayak’, des origines inuites, ‘ketchup’, des origines chinoises, ou encore ‘sucre’, des origines indiennes ?
Ce sont précisément ces ascendances plurielles et parfois très exotiques qui contribuent encore aujourd’hui à enrichir notre vocabulaire ! Au total, c’est l’origine de plus de 100 mots qui vous est révélée par Sophie Dubois-Collet, auteure de nombreux ouvrages et journaliste passionnée par notre patrimoine.
‘La chair des autres’, de Claire Berest chez Albin Michel
Depuis toujours, Claire Berest ausculte le point de bascule de nos vies, que ce soit dans l’espace du couple ou dans l’espace social. En 2024, elle a suivi les audiences du procès des ‘viols de Mazan’ dits également ‘L’affaire Pelicot’ pour Paris Match. De cette expérience et de son obsession du fait divers, dans un subtil jeu de miroir entre introspection et enquête, elle signe un récit fascinant sur les coulisses du mal et sur une femme devenue l’emblème du combat féministe.
Cet incroyable travail sur les coulisses du mal mixe savamment les analyses de ce procès qui a écœuré nombre de pays et l’Hexagone en particulier, avec ce monde bien réel dans lequel nous vivons.
‘Bêtes libres et prisonnières’, de Colette chez Albin Michel
Dans cette anthologie qui réunit des textes issus de l’ensemble de son œuvre, nous découvrons une Colette qui nourrit des souris dans son appartement parisien, réhydrate un lézard blessé, caresse le torse d’un bourdon, apprivoise les couleuvres et reconnaît l’espèce d’un papillon à son vol.
Les portraits qu’elle dresse des animaux qui l’entourent sont saisissants de réalisme et d’empathie, révélant au fil des pages la facette la plus tendre et la plus sensible de cette immense femme de lettres.
Colette qui disait : « Je passe communément pour aimer les animaux, et même pour les comprendre.
Derrière les barreaux, ceux que notre férocité va chercher au loin continueront à nous maudire, faute de pouvoir nous aimer. Car ce n’est pas le fauve qu’il faudrait changer, c’est l’homme. » Et d’ajouter : « Je n’ai plus envie de me marier avec personne, mais je rêve encore que j’épouse un très grand chat. »
Un vrai petit bonheur que de relire ces pages qui arrivent en cette époque des vacances. Un moment où les refuges débordent d’animaux abandonnés par leurs maîtres.
‘La bella confusione’, de Francesco Piccolo chez Albin Michel
1963. Claudia Cardinale, beauté ravageuse, est à l’affiche de deux films : ‘8 1/2’ de Federico Fellini et ‘Le Guépard’ de Luchino Visconti. Deux chefs-d’œuvre qui incarnent l’âge d’or du cinéma italien. Mais avant d’entrer dans la légende, ces films ont été de véritables défis autant qu’un terrain d’affrontement entre deux monstres sacrés, sublimes adversaires.
Depuis les coulisses du tournage, exhumant correspondances, notes, journaux intimes, interviews, témoignages et rumeurs, Francesco Piccolo fait revivre l’aventure de ces années 1960. Et, au-delà, celle du cinéma italien, avec dans les rôles principaux Claudia Cardinale, Marcello Mastroianni, Burt Lancaster, Pier Paolo Pasolini…
Entre mythe et réalité, tragédie et dolce vita, sa voix inimitable réveille des milliers de souvenirs et restitue l’esprit d’une époque révolue. Un récit qui fascinera tous les amateurs de cinéma, mais plus encore, ceux qui adorent celui venu d’Italie en particulier.
‘Retour à Pasaia’, d’Aroa Moreno Durán chez Albin Michel
Lorsqu’elle apprend que sa grand-mère est mourante, Adirane quitte Madrid pour retourner dans la maison de son enfance à Pasaia, village de pêcheurs sur la côte basque espagnole. Espère-t-elle élucider le mystère d’une tragédie qui hante sa famille depuis la guerre civile ? Ou renouer avec sa propre mère, qui vit toujours là ?
Tandis qu’un dialogue, hésitant et tourmenté reprend entre les trois femmes, se dessine une généalogie traversée par les secrets et les non-dits : Ruth, la grand-mère, exilée très jeune pendant la guerre; Adriana, la mère, qui a toujours tu les circonstances de la naissance de sa fille : Adirane, enfin, qui fuit sa petite de cinq ans.
Imbriquant l’histoire intime de trois générations de femmes à celle, mouvementée, du Pays basque, Aroa Moreno Durán enracine dans un territoire marqué par la violence une puissante réflexion sur la maternité, la mémoire et la transmission, maintenant avec brio le suspense jusqu’à la dernière page.
Un superbe roman qui reflète la complexité de la vie où se mélangent bonheur, tristesse, joies, peines, contradictions, turbulences en tout genre.
‘Gianni le Magnifique’, de Stéphanie des Horts chez Albin Michel
C’est une famille qui ne ressemble à aucune autre. La mère est une héroïne préraphaélite, le père semble tout droit sorti d’un roman de Scott Fitzgerald. Virginia et Edoardo Agnelli ont sept enfants. Gianni est le second. Il est beau, impertinent, malicieux. Il aime sa mère plus que tout au monde.
Gianni grandit, s’engage sous les couleurs italiennes, fascistes donc, mais c’est auprès des Alliés qu’il fête la victoire. Quelques années plus tard, sur la Riviera, c’est casino et cocaïne, fêtes et excès. De Pamela Churchill à Jackie Kennedy en passant par son épouse Marella, elles sont toutes folles de lui. Gianni est le plus chic, le plus riche, le plus vain et le plus fragile aussi… Car il cache une blessure originelle : celle de n’être pas digne de l’empire Fiat créé par son grand-père, pas digne d’être un héritier, un Agnelli.
Bienvenue dans l’Olympe des dieux, entre mythe et tragédie : après ‘Carolyn et John’, Stéphanie des Horts, manifestement hyper documentée, nous entraîne dans une Italie de légende, au cœur d’une tumultueuse saga… à l’italienne, dont Gianni Agnelli est l’inoubliable héros. Une autre façon de vous évader.
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