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Lire restera à jamais un plaisir, une évasion

par Charles Demoulin

2 février 2025

C’est vrai que la lecture d’un roman reste et restera à jamais un immense plaisir. Celui de s’asseoir confortablement dans un fauteuil et puis de s’évader. S’évader d’un quotidien pas toujours rose à bien des égards. S’évader de ‘son métro, boulot, dodo’. S’évader pour voyager dans des contrées inconnues. S’évader avec Amy Tintera, une nouvelle championne du suspense, afin de mener avec elle une enquête qui paraît pourtant insoluble. S’évader aussi avec le, grand maître Haruki Murakami dans sa cité aux murs incertains. S’évader… tout simplement !

‘Écoute mes mensonges’, d’Amy Tintera chez City

Une nuit, Lucy est retrouvée les vêtements maculés de sang, errant dans les rues sombres de la ville. Savannah, sa meilleure amie, vient d’être assassinée. Forcément, Lucy devient la principale suspecte. Mais elle n’a aucun souvenir de cette terrible nuit et d’autre part, la police ne trouve aucune preuve pour l’inculper.

Depuis ce drame, cinq années se sont écoulées. Lucy est partie à Los Angeles pour fuir ce passé qui la hante et pour se construire une nouvelle vie. C’est ainsi qu’elle a épousé un homme de rêve et qu’elle habite dans une jolie maison. 

Mais depuis peu, un célèbre podcasteur a décidé d’enquêter sur le meurtre de Savannah et d’en faire une série d’émissions sous le titre : ‘Écoute mes mensonges’. Et à mesure que cet animateur s’immisce dans ce qu’était la vie de Lucy, nombre de secrets et de mensonges remontent à la surface. Une situation qui va obliger Lucy à lui proposer de l’aider dans son enquête, mais aussi et surtout de retourner sur des lieux qu’elle avait décidé d’oublier à jamais. Mais au fond, qu’a-t-elle à perdre ? À part de découvrir, comme tout le monde le dit, qu’elle est une meurtrière.

Il y a de tout dans ce thriller qui s’avère un vrai délice du début à la fin. C’est à la fois palpitant, captivant, sinueux, truffé de rebondissements, mais également plein d’humour. Vous allez adorer cette évasion dans le mensonge qui va peut-être permettre à Lucy de retrouver la mémoire.

‘Écouter les eaux vives’, d’Emmanuelle Favier chez Albin Michel

Adrian Ramsay est ‘oreille d’or’ à bord d’un sous-marin nucléaire de la Royal Navy. Isolée du reste du monde, la jeune femme est chargée d’écouter et d’identifier les bruits des profondeurs. Jusqu’au jour où, par l’un de ces hasards que sait faire surgir l’existence, elle rencontre Abel Lorca.

Il est aveugle et vit en Bretagne, dans une maison loin de tout, au bord de la mer. Bien que pour elle son rapport avec les hommes ne soit pas sans poser des problèmes dans cet univers spécifique qu’est celui d’un sous-marin en plongée, et accueillant de surcroît la mixité à son bord, une intense passion amoureuse, dévastatrice, naît entre elle et Abel. Une passion qui les mènera des rivages de l’Atlantique à ceux de la Méditerranée, là où tout a commencé.

Emmanuelle Favier, qui n’a pas son pareil pour nous décrire avec ferveur et amour aussi bien les fonds marins que les paysages d’Écosse, du Finistère et d’autres régions, renoue, de sa plume magnifiquement ciselée, avec cette veine romanesque qui nous entraîne dans une merveilleuse évasion maritime et même… touristique.

‘Écouter les eaux vives’, d’Emmanuelle Favier chez Albin Michel

‘Le Cité aux murs incertains’, de Haruki Murakami chez Belfond

Tu dis : « La Cité est entourée de hauts murs et il est très difficile d’y pénétrer. Mais encore plus difficile d’en sortir. » « Comment pourrais-je y entrer, alors ? » « Il suffit que tu le désires. »

La jeune fille a parlé de la Cité à son amoureux. Elle lui a dit qu’il ne pourrait s’y rendre que s’il voulait connaître son vrai ‘moi’. Et puis la jeune fille a disparu. Alors, l’amoureux est parti à sa recherche dans la Cité. Comme tous les habitants, il a perdu son ombre. Il est devenu liseur de rêves dans une bibliothèque. Il n’a pas trouvé la jeune fille. Mais il n’a jamais cessé de la chercher… Avec son nouveau roman pour le moins très attendu, le ‘Maître’ nous livre une œuvre empreinte d’une poésie sublime, une histoire d’amour mélancolique entre deux êtres en quête d’absolu, une ode aux livres et à leurs gardiens, une parabole puissante sur l’étrangeté de notre époque.

L’univers de Murakami est fait de femmes mystérieuses, comme envoyées d’un autre monde. D’hommes fragiles et solitaires, nostalgiques de leur jeunesse et en quête d’un amour ancien. Au-delà, il aime jouer autour de lieux, situés entre monde ‘réel’ et monde de cette Cité ‘onirique’, bâti près des souvenirs d’un séisme. Son nouveau roman est avant tout une merveilleuse évasion dans son imaginaire. Un imaginanire qui réveille à coup sûr certains recoins du nôtre.

‘Le Cité aux murs incertains’, de Haruki Murakami chez Belfond

‘Le dernier enfant du Blitz’, de Julia Kelly chez Eyrolles

Liverpool, 1935. Élevée dans une famille très stricte, Viv Byrne sait ce qu’on attend d’elle : épouser un jeune homme catholique de son quartier et avoir des enfants. Mais Viv a toujours déçu sa mère. Et lorsqu’elle se retrouve enceinte d’un certain Joshua Levinson, un musicien juif qui rêve de faire carrière dans le jazz, Viv sait que le mariage est la seule solution pour assurer un avenir à son enfant et s’épargner les foudres familiales. Mais le jour de leur mariage, Joshua fait un choix qui va changer leur vie. Du coup Viv se retrouve forcée de rester vivre chez ses parents, plus hostiles que jamais.

1939. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Viv doit prendre la décision déchirante de faire évacuer Maggie, sa fille de quatre ans, à la campagne, dans une riche famille catholique. Pendant ce temps, à New York, Joshua abandonne sa désastreuse carrière musicale pour s’engager dans la Royal Air Force. En rentrant au pays, il espère renouer avec sa famille et retrouver sa femme et son enfant qu’il a laissés derrière lui il y a déjà quatre ans. Mais alors que Viv pensait sa fille en sécurité, le couperet tombe : Maggie a disparu. Ce n’est que quelques années plus tard que l’espoir renaît.

Et si leur fille était en vie ? Joshua et Viv plongent dans les secrets de leur passé commun, prêts à tout pour reconstituer leur famille. 

Dans ce roman poignant où nous nous posons la question de savoir jusqu’où nous sommes prêts à aller pour retrouver ceux que nous aimons et que nous pensions perdus, Julia Kelly aborde avec un grand réalisme, la difficile histoire des enfants britanniques évacués durant la guerre. Une histoire captivante, pleine de larmes, de colère et d’amour. Une évasion dans une époque plus ou moins lointaine, mais qui pourrait être, en y apportant certaines nuances, comparable à celle d’aujourd’hui pour des pays en guerre.

‘Le dernier enfant du Blitz’, de Julia Kelly chez Eyrolles

‘Les diaboliques’, de Jules Barbey d’Aurevilly chez Fayard

Sous ce titre se cache un recueil de six nouvelles publié pour la première fois en 1874. Dans cet ouvrage, l’auteur nous plonge dans des histoires où la passion se mêle au crime, révélant les pulsions les plus sombres de l’âme humaine. 

À travers des récits tels que ‘Le rideau cramoisi’, ‘Le plus bel amour de Don Juan’ ou encore ‘La vengeance d’une femme’, d’Aurevilly explore les tourments du désir érotique et les actes qu’il engendre. Cela sans jamais donner accès aux pensées des femmes au cœur de ses intrigues.

Jugé immoral et outrancier à sa sortie, cet ouvrage a valu à son auteur d’être poursuivi pour outrage aux bonnes mœurs. Loin de se défendre, il adopta une posture de moraliste présentant son œuvre comme une réflexion sur la corruption morale.

Les six histoires des ‘Diaboliques’ capturent avec brio la tension entre passion et destruction, attirant le lecteur dans un univers où le crime et la séduction règnent en maîtres. D’un dîner anodin à une vengeance féroce, chaque nouvelle révèle une facette différente du mal qui sommeille en chacun de nous. À bien y regarder, une évasion dans les sombres recoins du désir et du crime.

‘Les diaboliques’, de Jules Barbey d’Aurevilly chez Fayard

‘La dernière vague’, de Charles Biétry chez Flammarion

Cette dernière vague, je ne la verrai pas. Je ne l’entendrai pas. Je ne sais pas où elle est. Je ne sais pas quelle forme elle prendra, mais je sais qu’elle existe et qu’elle viendra. Trop tard pour que je lui parle, trop tard pour que je l’écoute. Elle pourra toujours murmurer à l’oreille de ma femme, de mes enfants et de mes petits-enfants, que l’amour est plus fort que la mort. Elle les rendra heureux comme je l’ai été.

Aujourd’hui, je suis triste, mais je n’ai pas peur. Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie, c’est la vie qu’il y a eu dans ces années. Et la mienne a été belle. Elle m’a emmené aux quatre coins du bonheur, de l’Agence France-Presse à Canal+, de TF1 à France Télévisions, de L’Équipe TV à beIN Sports. J’ai joué au foot avec Pelé, j’ai interviewé Tyson en prison, j’ai commenté la boxe avec Belmondo et Bouttier, j’ai été en larmes quand Ray Charles est venu chanter Georgia à Atlanta et bouleversé en vivant la mort des otages à Munich.

J’ai vu grandir des journalistes talentueux qui rayonnent sur les ondes et qui m’accompagnent dans ce dernier combat. Je le perdrai, mais que cette maladie de Charcot le sache, elle a affaire à un guerrier breton. 

Une évasion vers un autre monde que ces mémoires d’un géant du journalisme sportif. Un témoignage bouleversant de fin de vie, où l’auteur nous livre sa colère sourde, son sentiment d’injustice, mais également son combat toutefois sans espoir face à une maladie incurable.

‘La dernière vague’, de Charles Biétry chez Flammarion

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