Les sculptures animalières

Depuis des siècles, les artistes utilisent les animaux et les créatures fantastiques comme source d’inspiration. La recherche des statues d’animaux réels ou imaginaires, parsemées un peu partout dans la ville, permet non seulement d’admirer des œuvres d’art à ciel ouvert, mais également de mieux connaître l’histoire du Grand-Duché et les personnalités auxquelles elles sont dédiées.

La place Guillaume II

La quête commence dans le centre historique. Sur la place Guillaume II trône la statue équestre en bronze qui figure parmi les monuments les plus célèbres de la ville. Elle a été érigée en l’honneur du Roi-Grand-Duc Guillaume II d’Orange-Nassau qui a régné de 1840 à 1849 et a établi la première constitution parlementaire au Grand-Duché. « L’œuvre réalisée par l’artiste français Antonin Mercié montre Guillaume II à cheval lors de son entrée joyeuse dans la ville. Afin de concevoir la monture, le praticien de Mercié, Victor Peter, a pris le cheval du Duc d’Aumale comme modèle », révèle Valérie Sayrignac, guide touristique officiel de la Ville de Luxembourg.

À l’ombre de l’Hôtel de Ville, le renard garde, depuis son socle, un œil attentif sur les arrières du destrier. Nouvellement restauré, le monument en pierre du « Renert » rend hommage à l’ouvrage éponyme du poète Michel Rodange. L’œuvre a été conçue par les sculpteurs luxembourgeois Jean Curot et Jean-Théodore Mergen. La sculpture originale, érigée en 1932, est conservée à ce jour au Lëtzebuerg City Museum. La réplique a été mise en place sur le Knuedler en 1981.

Juste à côté, deux gardiens veillent sur le petit roublard. Depuis 1931, l’entrée principale de l’Hôtel de Ville est surveillée par deux énormes lions en bronze, conçus par le sculpteur animalier luxembourgeois Auguste Trémont.

Entre la rue du Marché-aux-Herbes et la rue de la Boucherie

Le tour se poursuit sur la rue du Marché-aux-Herbes. Les regards attentifs remarqueront le lion rouge qui embellit le balcon du Palais grand-ducal. « La balustrade en fer forgé a été réalisée en 1741 par le ferronnier d’art Théodore Rodolphe. Les armoiries luxembourgeoises sont surmontées d’une couronne de lys et soulignées d’une croix de Saint-André bourguignonne, symbole de la magistrature de la ville », explique Valérie.

Un autre trésor se situe au 4, rue de la Boucherie. Des motifs végétaux ainsi que deux magnifiques cygnes blancs ornent la façade de la maison qui hébergeait autrefois l’ancienne pharmacie du cygne. « Réalisé en 1903 dans le style Art Nouveau, le revêtement carrelé couvrant tout le bâtiment est particulièrement séduisant en raison de sa valeur chromatique », ajoute Valérie.

La place du Puits-Rouge

En rebroussant chemin, le parcours mène de la rue du Marché-aux-Herbes à la Grand-Rue. Sur la place du Puits-Rouge se trouvent plusieurs sculptures d’animaux, notamment le pélican doré perché sur la façade au 23, Grand-Rue ainsi que les moutons du « Hämmelsmarsch ». Érigée en 1982, cette œuvre en bronze de Wil Lofy, restaurée récemment, évoque une tradition luxembourgeoise encore perpétuée de nos jours. Chaque année, le trot saccadé des moutons sonne l’ouverture de la Schueberfouer.

La place d’Armes

Depuis la place du « Roude Pëtz », il suffit d’emprunter la rue Genistre pour atteindre en quelques minutes la place d’Armes. À son extrémité, il y a une autre merveille à découvrir, notamment le monument aménagé sur le square Jan Palach. Érigé en 1903 en l’honneur du poète Edmond de la Fontaine, dit Dicks et de Michel Lentz, auteur de l’hymne national luxembourgeois, l’ouvrage d’architecture en pierre est composé d’une base circulaire avec trois marches qui soutient une colonne. Au sommet, un majestueux lion en bronze affiche fièrement les armoiries du Luxembourg.

Au croisement de la place d’Armes et de la rue Chimay, se situe d’ailleurs l’un des plus beaux bâtiments historiques en style Art Nouveau. Sa façade est ornée d’une licorne dorée. Afin de dénicher la tête du cheval légendaire, il suffit d’orienter le regard vers le haut. « Il s’agit de l’ancienne pharmacie de la licorne. Dans la Grèce antique, ce cheval blanc était lié à la guérison et selon les légendes, sa corne était censée guérir les blessures et les empoisonnements », raconte Valérie.

La citadelle du Saint-Esprit

La balade se poursuit en bordure de la citadelle du Saint-Esprit pour aller à la découverte de la fontaine aux colombes de l’artiste italien Fabrizio Cocchia et profiter d’une vue dégagée sur l’ancienne ville fortifiée ainsi que le quartier du Grund. La sculpture en bronze illustre soigneusement l’envol séquencé d’une colombe qui porte dans le bec un rameau d’olivier comme symbole de paix.

La rue Plaetis aux abords de l’Alzette

La virée continue dans le quartier du Grund. Pour rejoindre rapidement à pied ou à vélo la Ville Basse, il est possible d’emprunter l’ascenseur reliant le plateau du Saint-Esprit au Grund. Le long de la rue Plaetis, sur les rives de l’Alzette, repose « Melusina », la sculpture en pyrogranite violet, créée en impression 3D par l’artiste luxembourgeois Serge Ecker. Le passant est invité à s’asseoir à ses côtés sur un banc sous un saule pleureur pour contempler le paysage environnant. La fondation de la ville est étroitement liée à la légende de Mélusine, un personnage mythique du folklore européen. L’histoire raconte que le comte Sigefroi tomba amoureux d’une ondine sur le promontoire du Bock.

De nombreuses autres sculptures d’animaux jalonnent l’espace public, telles que la salamandre, le singe et l’ours. Pour les découvrir toutes, il est possible de participer à la visite guidée « City Safari » organisée par le Luxembourg City Tourist Office.