par Emilie Geoffroy
28 novembre 2024
The Substance, réalisé par Coralie Fargeat, est un film de body horror qui explore la quête effrénée de jeunesse et de perfection dans le contexte cruel d’Hollywood. Le film offre une critique acérée du culte de la jeunesse et des sacrifices imposés aux femmes pour rester « bankable » dans un monde dominé par des idéaux irréalistes.
Demi Moore incarne Elisabeth Sparkle, 50 ans, star d’Hollywood et animatrice d’une émission d’aérobic, confrontée au rejet de l’industrie à cause de son âge. Sa découverte d’un traitement mystérieux, « The Substance », conduit à un dédoublement d’Elisabeth, donnant naissance à une version plus jeune et « améliorée » d’elle-même, Sue, jouée par Margaret Qualley. Cependant, cette renaissance a un coût terrifiant : un partage d’existence entre les deux Elisabeth à raison d’une semaine chacune. Une règle qu’elles doivent absolument respecter.
Illustrant l’obsession destructrice de la société pour la jeunesse, ce traitement, promettant de redonner beauté et vitalité, devient rapidement une métaphore du coût psychologique et physique des diktats de la beauté. Elisabeth perd littéralement son identité et son corps au profit de Sue, une femme idéalisée qui incarne tout ce qu’Hollywood valorise. La rivalité entre les deux reflète la lutte interne entre l’acceptation de soi et la conformité aux attentes sociétales.
Le film met également en lumière l’hypocrisie et la misogynie inhérentes à l’industrie du divertissement, représentées par des personnages comme Harvey (Dennis Quaid), qui incarne un patriarcat insensible prêt à exploiter et remplacer les femmes selon leur « date d’expiration » supposée. Cette dynamique dénonce une culture où les femmes sont jugées non pas sur leur talent ou leur intelligence, mais sur leur capacité à incarner une jeunesse éternelle. La réalisatrice montre comment la société lie étroitement la valeur des femmes à leur apparence physique, et comment cela engendre une anxiété permanente, voire une aliénation. Elisabeth, isolée et hantée par le succès de Sue, illustre le désespoir engendré par ce système oppressif. Le film pousse le spectateur à réfléchir sur les dangers d’une société qui prône la perfection extérieure.
La mise en scène visuelle du film est saisissante, mêlant une esthétique glamour à des scènes de dégradation corporelle intense. Le body horror et l’isolement psychologique d’Elisabeth sont saisissants au fur et à mesure du film. C’est une critique sur les standards inatteignables imposés aux femmes dans le show-business tout en offrant une réflexion poignante sur l’identité et l’estime de soi.
Ames sensibles s’abstenir, chères Janette !
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