par Charles Demoulin
27 octobre 2024
Cette semaine, je vais vous proposer tout d’abord un petit bonheur de lecture, avec un ouvrage que Christine Lacroix a écrit pour les amoureux de chats. D’autre part, si vous croyez que vous avez l’envergure d’un Sherlock Holmes, et que dès lors vous avez envie de jouer, je vous suggère le nouveau roman de Javier Castillo où vous allez, à coup sûr, vous faire méchamment piéger. Autre thriller que ce 54e volet des enquêtes de l’inspecteur Higgins de Christian Jacq. Beaucoup plus grave par contre, que ce western australien plus que féministe que signe Leah Purcell, et dans lequel une mère lutte pour la justice. Enfin, et pour terminer, je vous conseille de vous plonger dans ces histoires juives dont Adam Biro a le secret.
‘Le jeu de l’âme’, de Javier Castillo chez Albin Michel
Vous avez adoré ‘La petite fille sous la neige’, son premier roman traduit en français et devenu depuis série n°1 sur Netflix, vous allez vous régaler avec ce ‘Jeu de l’âme’ où, renouant avec ses héros, l’auteur vous plonge dans un thriller aussi fascinant qu’effrayant. Un thriller qui se propose à vous sous forme d’un jeu macabre.
New York, 2011. La journaliste d’investigation Miren Triggs, rencontrée dans le premier roman de l’auteur, reçoit au cours d’une séance de dédicaces, une enveloppe contenant la photo d’une ado bâillonnée dans un van. Au dos de l’enveloppe, un message anonyme : « Tu as envie de jouer ? » et, en légende, un prénom, un nom et une date : « Gina Pebbles, 2002. » Gina portée disparue il y a désormais neuf ans de cela, et pour qui Miren avait participé aux recherches.
Le même soir, Jim Schmoer, le professeur de Miren lors de ses études en section journalisme, reçoit lui aussi une photo. Celle d’une autre ado, Allison Hernández, crucifiée dans une église de banlieue, non loin d’où avait disparu Gina. De plus, Gina et Allison fréquentaient le même collège. Alors que Miren et Jim se lancent à corps perdu dans cette double enquête, vient s’ajouter Ben Miller, un policier de l’Unité des personnes disparues. Je n’en dis pas plus, mais je serais curieux de savoir, après lecture, si vous aviez imaginé la fin de ce thriller pour le moins génial.
‘Les fantastiques aventures du Surcouf’, de Christine Lacroix chez Opoche
Surcouf est un matou qui a connu très jeune la dure loi de la rue : la solitude, les bagarres avec ses congénères, mais aussi les joies de l’oisiveté et les parties de chasse qui font le quotidien d’un chat de gouttière.
Après un passage par le refuge puis une adoption malheureuse, Surcouf trouve enfin le bonheur auprès de ce jeune couple que forment Katia et Pat. C’est ainsi que l’ancien matou des rues prend vite le goût au confort de son nouveau foyer. Seul problème : ‘Monsieur’, un chat qui squatte le fond de son jardin.
Manifestement, l’auteure aime les chats. Elle les comprend au point, qu’avec elle, le lecteur se retrouve dans la tête d’un chat. Son récit, plein de sagesse et de surprises, est un ouvrage qui non seulement doit s’inspirer de faits réels, mais qui va finalement vous faire ronronner de bonheur.
‘Murder Society’, de Christian Jacq chez XO
Déjà une cinquante-quatrième enquête du style impossible pour l’inspecteur Higgins, un ex de Scotland Yard.
Cette fois, c’est le cadavre martyrisé d’une jeune géologue qui est retrouvé devant une usine de recyclage de la banlieue londonienne. Son gérant, également propriétaire d’un bar pas très catholique, est immédiatement soupçonné. Mais il dispose d’un alibi en béton. Dès lors…
Constatant que l’enquête patauge en tous sens, la Murder Society, une entreprise privée spécialisée dans les cold cases, décide de faire appel à l’ex-inspecteur Higgins, qui, toujours aidé par son ami Scott Marlow, est en fait le seul à pouvoir résoudre ce type d’enquête impossible. Et Higgins de chercher à savoir qui était vraiment la victime, Emily Sunshine.
Elle était en fait une scientifique anglo-portugaise qui venait de découvrir une mine de lithium, cet élément indispensable à la fabrication des batteries électriques. Est-ce que cet ‘or blanc’ pourrait avoir coûté la vie à Emily ? Une excellente récréation pour une soirée tranquille au coin du feu.
‘La légende de Molly Johnson’ de Leah Purcell chez Synchronique dans la collection Ciels australs
1893, au fin fond du bush australien, Molly Johnson, une femme enceinte, solitaire et farouche, lutte pour élever ses quatre enfants et gérer le quotidien en l’absence d’un mari qui est convoyeur de troupeaux. Or, une nuit, débarque Yadaka, un Aborigène, ‘gardien d’histoires’, recherché par les autorités.
Une arrivée qui va totalement bouleverser le quotidien de Molly, une femme pourtant habituée à affronter tous les défis du quotidien. Cela tant il est vrai que cette nation aborigène, prise entre deux mondes, sait que la justice peut être envers elle aussi intransigeante que brutale. Chose que Molly sait aussi. Mais elle est prête à tout pour protéger ses enfants, tout en luttant pour une justice égalitaire.
Dans ce western australien terrible et sublime tout à la fois, l’auteure nous conte une histoire féministe bouleversante qui explore les questions de race, de sexe, de violence et d’héritage, tout en renversant radicalement les mythes du récit colonisateur traditionnel. Bravo ici à Leah Purcell dont l’écriture, à la fois poétique et incisive, est d’une incroyable justesse dans la description de chacun de ses personnages principaux.
‘Mes histoires juives’, d’Adam Biro chez Philippe Rey
Comme le disait fort justement l’auteur dans un avant-propos : « Il n’est point besoin d’être juif pour comprendre mes histoires ni pour en rire. Les histoires juives, patrimoine de l’humanité, s’adressent à tout le monde. »
Dans ce fort volume de près de 400 pages, il sera question d’amour et de sexe, de mort, d’argent, de voleurs, de rabbins, de sportifs, de Napoléon, de présidents des États-Unis… Bref d’un peu de tout comme le dit une célèbre réclame télévisée. Des premiers Juifs, Abraham et Sarah qui s’esclaffent devant Dieu, à Freud, Pierre Dac et Woody Allen, le combat est le même.
Une cinquantaine de récits, de nouvelles, de vitsn ou si vous préférez de mots d’esprit yiddish, chargés autant de sagesse ou de morale que d’humour corrosif. Chacun s’achevant par une fameuse chute aussi inattendue qu’inimitable. C’est vrai que leur intention littéraire dépasse celle de la simple blague. Intemporels, ces récits se trouvent déjà dans la Bible et dans le Talmud, mais ils se créent aussi dans les shtetleb, ces quartiers juifs de l’Europe de l’Est, dans le Sentier parisien, et jusqu’au Lower East Side de New York.
Et Adam Biro d’en terminer en nous expliquant : « Je suis le passage libre entre ceux qui m’ont conté ces histoires et vous qui les lirez pour les réinventer, et les transmettre à votre tour. Plus vous y ajouterez votre esprit, vos humeurs, vos connaissances, vos ignorances, votre vie, mieux ce sera. » Du coup, plongez au plus vite dans cet ouvrage pour le réinventer et le raconter à votre famille, à vos amis, à vos voisins.
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