Dans une gare ouverte aux vents et au froid de novembre, une femme est en partance. À son épaule, un sac qui, de toute évidence, ne lui appartient pas. Une sorte de grande besace un peu bistre qui s’affaisse quand on la pose. Un sac fatigué aux coutures qui s’effilent, flanqué de deux poches extérieures aux boucles argentées.

Où va-t-elle ? Que fuit-elle ? Côté pile, il y a le passé qui nous construit, nous enracine et nous forge ; côté face, il y a ces souvenirs qu’on tente d’enfuir afin d’éviter qu’ils nous détruisent. Ici, entre les deux, il y a Elena. Sans oublier ce sac qui va lui poser bien des questions. Des questions qui, à chaque fois, se rapportent à elle, et auxquelles elle cherche une réponse qui surgit souvent très floutée.

Une agression aurait provoqué la perte de mémoire dont elle est victime. Au-delà, et à mesure que son passé refait surface, l’édifice qu’elle tente peu à peu de reconstruire se fissure. La femme qu’elle est devenue fait face à celle qu’elle était… avant. D’où cette nouvelle et énième question : est-elle vraiment prête à affronter sa vérité ?

Un roman au style épuré et tout au long duquel l’écriture apparaît comme la bande-son de l’histoire. Un roman qui nous propose une série de personnages attachants que Marie-Astrid Roba dépeint avec une finesse incroyable. Un roman où l’héroïne va retrouver un passé familial truffé de secrets en tout genre et d’improbables non-dits. Un roman sous forme de véritable coup de cœur !