par Charles Demoulin
5 avril 2024
À bien lire, le mois d’avril est celui qui est tout spécialement dédié au polar et au thriller. Pour preuve, à Lyon, du 5 au 7 avril prochains, se tiendra le traditionnel festival ‘Les Quais du Polar’ qui fêtera cette année son 20e anniversaire. L’occasion pour Janette de vous proposer quelques titres nouveaux… ou plus anciens, qui, à coup sûr, vous feront frissonner d’angoisse. Il ne vous reste plus qu’à faire votre choix parmi ces quelques excellentes petites pépites.
« Colère », d’Arpád Soltész
Dans la Slovaquie des années 1990, nécrosée par la criminalité, règne en maître incontesté le Service de renseignement slovaque avec nombre de ses policiers corrompus. Seul au sein de cette ‘mafia’, le lieutenant Molnár, jeune policier idéaliste, semble fermement résolu à vouloir nettoyer la ville de toute cette crasse. Du coup, il devient l’homme à abattre. Quant à Miki Miko, son binôme, il a compris depuis longtemps les rouages de la machine, et sait que celui qui triche le mieux est celui qui gagne à la fin.
Mais lorsque Molnár (Moly) est rattrapé par ses bonnes intentions et que le système judiciaire fait l’impossible pour protéger les coupables, il ne lui reste plus que la vengeance. Dans ce qui est déjà son troisième roman, l’auteur, un journaliste plus qu’engagé pour ses enquêtes sur le crime organisé et la politique slovaque, nous plonge avec intensité dans les bas-fonds d’un pays gangréné jusqu’à l’os, et où il est bien difficile d’être un ‘héros’. Un roman qui vous ouvre grandes les portes d’une face noire et méconnue de la Slovaquie, pays que l’auteur, menacé pour ses prises de parole, a fui pour se réfugier à Prague. C’est du lourd !
Les sorties ‘Noir’ chez Belfond sont à ce point nombreuses, qu’au-delà de nouveautés 2024, il nous restait quelques titres de 2023 à vous présenter. L’occasion était belle ici de résorber notre retard, et de vous proposer des ouvrages à côté desquels vous êtes peut-être passés. Et ce serait dommage !
« Les Oiseaux des marais », de Lisa Sandlin
Avec ce nouveau titre, la Texane Lisa Sandlin poursuit son exploration du Vieux Sud des années 1970, nous proposant cette fois une balade envoûtante et terriblement noire dans cette région très conservatrice. Delpha Wade est dans de sales draps. Quelques mois à peine après sa sortie de prison, la voici qui risque à nouveau de se retrouver derrière les barreaux. Son crime : avoir assassiné froidement et méthodiquement sur son lieu de travail, un serial killer.
Heureusement pour elle, son patron, le privé Tom Phelan, va très vite obtenir sa libération, et après un bon coup de peinture pour masquer les traces de sang, rouvrir leur agence. Le premier client à se présenter est Xavier Bell, un vieillard qui les charge de retrouver son frère Rodney, perdu de vue depuis des décennies. Afin de permettre à Delpha de remettre le pied à l’étrier, Phelan lui confie l’enquête, sans savoir qu’une fois encore il l’envoie sur une piste mortellement dangereuse. Un roman d’ambiance qui nous fait voyager entre le Texas et la Louisiane tout en approfondissant cette fois l’approche de l’équipe Delpha-Phelan apparue dans ‘Les samaritains du bayou’. Bon voyage !
« La Première Sœur », de Will Dean
Elles sont sœurs. Complices. Physiquement identiques. Intrinsèquement différentes. Côté pile, il y a Molly, Londonienne de 25 ans, solitaire, pétrie de névroses qui l’empêche de prendre totalement part au monde qui l’entoure. Côté face, on découvre Katie, sa jumelle et pourtant son exact opposé : sociable, extravertie, aventureuse. Mais le jour où elle est retrouvée morte à New York, là où elle terminait ses études, c’est toute la vie de Molly qui s’effondre. Comment tenir sans son autre et vivre quand on est ‘celle qui reste’ ?
Déterminée à comprendre ce qui est arrivé à sa sœur, Molly, se lançant un véritable combat face à elle-même, va s’enfoncer dans la cité tentaculaire et découvrir les nombreux et terrifiants visages que lui cachait celle qu’elle pensait connaître mieux qu’elle-même. Un thriller psychologique terriblement dérangeant, claustrophobe, et d’une profonde étrangeté, qui se déroule dans l’immensité new-yorkaise, cette ville qui ne dort jamais. Un excellent moment de lecture… noire.
« Paradox Hotel », de Rob Hart
2072. Imaginez pouvoir vous extraire de la réalité, côtoyer Mozart, Cléopâtre ou encore des dinosaures de l’ère jurassique. Et tout cela pendant des heures. Grâce au ‘Paradox Hotel’, voyager dans le passé est devenu chose possible. Mais aujourd’hui, faute de rentabilité, le lieu est menacé, et l’annonce d’enchères venues du privé sème le trouble. Car beaucoup discernent dans ce rachat une menace bien plus grande. Qu’arriverait-il si un milliardaire décidait de changer le cours de l’Histoire ?
Responsable de l’hôtel, January Cole sait que se balader dans le temps a un coût qui n’est pas que financier. Lors de chaque passage, le cerveau se dégrade. Du reste, elle en a elle-même fait les frais. D’autant qu’aujourd’hui elle est désormais capable de dériver vers… l’avenir, pouvant de la sorte empêcher, par exemple, un crime de se produire. Avec cet ouvrage, c’est non seulement une petite pépite du thriller d’anticipation que vous avez dans les mains, mais également une critique acerbe de notre société où le progrès ne sert qu’aux plus fortunés. Cela tout en agitant la menace tristement crédible d’un monde devenu le jouet de savants fous aux dents longues. Ça fait peur !
« Duel », de Frank Leduc
Un fait divers met toute la France en émoi. Voilà maintenant une semaine que deux cars scolaires transportant soixante-six enfants en classe de neige ont disparu des radars. Équipes de police, de gendarmerie, politiciens, médias… toute la France n’attend qu’une chose : un signe de vie, car pour le commissaire Shepherd chargé de l’enquête, cette affaire est une énigme qui défie la raison. Jusqu’au jour où l’un des cars réapparaît à Montpellier. Il est vide, à l’exception du téléphone de l’un des enfants, et d’un message laconique : ‘Ce soir, dix-neuf heures’.
Et à dix-neuf heures, le téléphone de sonner. Et l’homme qui est en ligne, sans nul doute l’un des ravisseurs, d’expliquer qu’il ne veut parler qu’à Talia Sorel, négociatrice et nouvelle recrue du Raid. Une demande qui ne plaît guère à Shepherd. Cette jeune femme sans grande expérience a-t-elle les épaules pour mener à bien une telle affaire ? Saura-t-elle déjouer les pièges d’un manipulateur sans nul doute dangereux ? Et puis, surtout, n’est-elle pas une taupe ? N’a-t-elle pas un lien avec le ravisseur ? Immersif et choc, un thriller haletant au mécanisme diabolique où le lecteur va au fil des pages, découvrir la personnalité démente du cerveau de ce kidnapping incroyable. Accrochez vos ceintures, c’est du genre coup de poing !
« Dis bonne nuit », de Christian Blanchard
Jeune détective privée rennaise, Leïla Le Menn n’aime rien tant que son indépendance. Pour preuve : un petit ami auquel elle ne fait nulle promesse et un van qui lui tient d’appartement. Leïla, fille de flic, la trentaine, refuse toute attache et s’est taillé une sacrée réputation dans le milieu. Sauf qu’une banale affaire de disparition va l’entraîner sur une pente méchamment glissante. Hubert, un quinqua gay, s’est volatilisé après avoir laissé une lettre énigmatique à son amant.
L’homme est accro aux sensations fortes, aux pulsions mortifères et, plus déroutant encore, est adhérent à une association masculine radicalisée. À mesure qu’elle pénètre le monde secret d’Hubert, Leïla voit son passé ressurgir. Celui dont l’écho peuple ses cauchemars : le souvenir du suicide inexpliqué de sa mère et celui de ce monstre sans visage qui la terrorisait enfant. Suicide qui à Rennes, douze ans plus tard, reste toujours inexpliqué aux yeux de tous. Un polar tendu, féroce, et sombre, sans filtre sur les relations humaines. Un aller simple au pays des cauchemars, assorti d’un regard critique sur notre époque. Bonne nuit !
« Disparue à cette adresse », de Linwood Barclay
Six ans que Brie, la femme d’Andy, s’est volatilisée sans laisser la moindre trace. Six ans qu’aux yeux de tous, Andy est le coupable tout désigné, l’assassin au sang-froid. Pourtant, après six ans, et au grand dam de l’inspectrice Marissa Hardy, l’enquête n’a rien donné. Quant à Andy, après avoir passé six années à subir des regards haineux et des menaces du voisinage, il a décidé d’abandonner le quartier, de vendre sa maison, de changer d’identité, et de se réinventer ailleurs.
Depuis, six ans ont passé. Andy a repris sa vie en main et est retombé amoureux. Le passé semble désormais derrière lui. Lorsqu’un jour, l’appel d’un ex-voisin alors ami de son couple, lui explique qu’une voiture s’est garée devant son ancien domicile. Qu’une femme les bras chargés de courses a longuement observé la maison avant de pousser un long hurlement, puis de s’enfuir. Une femme qui trait pour trait ressemblait à Brie. Dans ce roman aussi drôle que surprenant, aussi intense que vertigineux, l’auteur nous entraîne sur un tas de fausses pistes tout en multipliant tout à loisir les rebondissements en tout genre. Bref, une intrigue qui n’en finira pas de vous surprendre. On a adoré !
« Les Moissons », d’Erin Young
Dans une petite ville de l’Iowa, au cœur du milieu rural, le corps d’une jeune femme vient d’être retrouvé dans un champ de maïs. Arrivée sur les lieux du crime, Riley Fisher, chargée de l’enquête, doit désormais faire face à un double cas de conscience. Non seulement le meurtre est digne d’un film d’horreur, mais le cadavre n’est autre que celui de Chloé, une de ses amies d’enfance. Alors qu’elle commence une enquête qui va s’avérer difficile, un deuxième, puis un troisième cadavre présentant les mêmes morsures que celles découvertes sur le corps de Chloé viennent s’ajouter à la liste. Un tueur en série serait à l’œuvre dans le comté…
À mesure que ses investigations avancent, Riley voit se mettre en place une autre trame : l’implication d’un géant de l’agroalimentaire, mais également des ramifications politiques et financières qui dépassent largement le Midwest. Que pourrait-elle faire contre un scandale d’État ? Comment faire éclater la vérité quand personne n’est prêt à prendre le risque de l’entendre ? Un polar palpitant, intense, sombre et sans temps mort sur les dérives horrifiques de l’industrie agroalimentaire, les risques sanitaires, les intérêts politiques et les menaces sans précédent qui pèsent sur le monde des vivants. Une belle découverte… qui fait peur !
« Enquête & Charleston », de Mélanie Bantignies
1925. Après avoir voyagé pendant des années à travers le monde, Madeleine Hardwick se fait une joie de rentrer enfin chez elle, en France. Mais à peine à la maison, c’est avec stupeur qu’elle découvre que Léonie, sa meilleure amie, a été assassinée. Déterminée à comprendre ce qui s’est passé et surtout à rendre justice, elle se rend à Paris, sur les traces de celle qui était sa copine.
Avec l’aide de ses deux fidèles domestiques, John et Eugénie, elle va tenter de percer les secrets de sa défunte amie. Secrets qui l’ont conduite tout droit dans la tombe. Mais au fur et à mesure que son enquête avance, Madeleine se rend compte qu’il faut toujours se méfier des apparences, et qu’un secret bien macabre se cache derrière la disparition de Léonie, et que le diable peut parfois se cacher derrière le plus charmant des sourires. Une intrigue d’une grande intensité, superbement menée, et qui décrit à la perfection par le biais d’une plume aussi drôle qu’inventive, ce Paris des années folles. Le genre de polar qui vous envoûte !
« Comment te croire ? », de Pétronille Rostagnat
Cela fait aujourd’hui six longues années que Jean Pagen, chef de groupe à l’Office central pour la répression des violences aux personnes, est obnubilé par une enquête qu’il n’a jamais pu résoudre : la disparition en 2015 à Franconville, d’une ado appelée Alice Bastide. Désormais à la retraite, notre homme ne peut se résigner à abandonner cette affaire qui l’obsède jour et nuit. Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’une maladie incurable, il s’installe chez sa file Florence avec l’envie de profiter largement de ses petits-enfants. Mais le dossier Bastide demeure à portée de main.
Depuis plusieurs années, Célia, sa petite-fille, est victime de terreurs nocturnes. Quant à Florence, elle tente de comprendre ce que traverse sa fille, alors qu’elle doit elle-même faire la paix avec ce père si longtemps absent. Comment accepter la relation fusionnelle qu’il noue aujourd’hui avec Célia ? Que lui cachent-ils ? Or voilà que de nouveaux éléments vont permettre à Pagen de relancer avec l’aide de son ancien collègue, le commandant Yves Touveneau, l’enquête Bastide. Quels secrets Alice portait-elle ? Pourquoi Célia semble-t-elle détenir des pièces de ce puzzle ? Un thriller impitoyable, palpitant et captivant au suspense glaçant sur les limites du subconscient et des méandres de l’âme humaine. Une intrigue surprenante et impensable par son côté tout bonnement démoniaque. On a largement apprécié !
« Descente », de Lou Berney
Parfois, le héros dont on a besoin est celui auquel on s’attend le moins. Voyez dans cette petite ville américaine située au milieu de nulle part, là où végète Hardly. Acteur de seconde zone dans un parc d’attractions décrépit, notre homme, la vingtaine, vit de fumette et de factures non payées, se gardant bien d’entretenir toute forme d’ambition qui risquerait de le faire sortir de sa zone de confort. Ce jusqu’au jour où, dans le bâtiment où il va régler certaines factures, il croise soudain le regard de Pearl et Jack, deux enfants esseulés et mutiques, assis sur un banc et marqués par de nombreuses brûlures de cigarette.
Du coup Hardly se rend aux services de la protection de l’enfance afin d’y signaler ces actes de maltraitance. Mais face à des services sociaux débordés et en sous-effectif, lui qui aurait pu s’arrêter là décide de prendre les choses en main, hanté il est vrai par une vision répétitive de ces deux petites victimes. Mais voilà, la situation est bien plus dangereuse qu’il n’y paraît. Le père des enfants est non seulement un homme violent, mais, sous des dehors d’avocat, il dirige en sous-main un réseau de drogue. Quant à sa femme, Hardly hésite vraiment à lui faire confiance. Heureusement pour lui, et par corollaire pour les deux gosses, il va découvrir des alliés et surtout des qualités qu’il n’aurait jamais imaginées. Dès lors, il va tout oser. Au risque de se faire tuer. Un roman touchant qui, suite à un humour très présent, bouleverse nos habitudes de lecture d’un polar. Un ouvrage talentueux au possible !
« Le roi du silence », de Claire Favan
D’un côté, il y a Alex, orphelin de mère, et fils de flic. De l’autre, on trouve Jules, élevé par une femme seule auprès d’une sœur handicapée. Alex et Jules sont cousins et unis par un lourd secret. Alors qu’ils n’ont pas encore quinze ans, ils ont deux morts sur la conscience : celles d’une jeune conductrice et de son bébé. Le coupable : Jules. Mais parce qu’il l’a bêtement poussé à commettre l’irréparable, Alex s’est mis en tête de le protéger. Quand deux ans plus tard, lors d’une soirée bien arrosée, notre duo se retrouve avec le cadavre d’une camarade de lycée sur les bras, ce sera alors au père d’Alex de faire disparaître toutes les preuves. Une décision qui va lui coûter cher.
Dans cette trajectoire inéluctable vers le crime, un nouveau drame survient, et l’un des cousins est mis en prison. Chargée de l’enquête, la capitaine de police Corinne Ambroise se rend bien compte que le gamin préfère le silence et, surtout, se laisser accuser. Mais le souci de Corinne de vouloir découvrir à tout prix la vérité va se révéler être une suffocante chasse à l’homme. Un thriller haletant, fait de nombreux rebondissements, et qui interroge sur le passage à l’acte, et le poids de la culpabilité souvent décuplée au sein des familles. Une intrigue aussi glaçante que machiavélique. Âmes sensibles, attention ! C’est noir de chez noir !
« La Constance de la louve », de Cécile Baudin (Terres de France)
Lozère, 1835. Un étudiant en médecine est retrouvé mort, comme endormi, au pied de l’asile d’aliénés qui l’accueillait en formation. Tout semble indiquer qu’il s’est perdu dans la tempête de neige qui faisait rage dans la région la nuit précédente. Toutefois, le juge de paix de Saint-Alban, par ailleurs lieutenant de louveterie, s’interroge sur l’étrangeté de ce décès. Aidé par une infirmière de l’asile, il met à jour une série d’incohérences et d’indices troublants.
Une piste encore fraîche le mène jusqu’au canton voisin où il déterre d’autres mystères, plus anciens et plus obscurs encore, et qui impliqueraient des notables de la ville. Un schéma récurrent semble se profiler derrière des drames attribués, peut-être un peu trop vite, aux fatalités de l’époque. C’est vrai qu’en ce début de XIXe siècle, dans une ruralité où les progrès scientifiques et technologiques se font attendre, l’ombre de la bête de Gévaudan plane toujours sur les monts de la Margeride. Pourtant, n’y aurait-il pas pire prédateur qu’elle ? Une énigme sous forme de puzzle qui nous offre une fin totalement inattendue. Vraiment originale cette toile savamment tissée !
« Le jardin des énigmes », d’Antonio Garrido
Après un drame très personnel, Rick Hunter, ancien botaniste pour la Compagnie des Indes orientales, survit désormais comme chasseur de primes. À la veille de l’Exposition universelle de 1851 qui se tient à Londres, le sombre désir de vengeance qui sommeille toujours en lui le mène jusque chez ‘Passion d’Orient’. Sa propriétaire, experte du langage des fleurs, a su gagner la faveur des puissants. Mais Rick est persuadé que ses bouquets recèlent bien plus que d’innocents messages érotiques.
Son enquête va bientôt lui faire croiser la route de nombreux personnages énigmatiques : une jeune et brillante mathématicienne, un aristocrate philanthrope, un inquiétant consul d’Allemagne… Mais lorsque les assassinats vont rapidement se multiplier dans un Londres en pleine effervescence, Rick va se demander s’il n’est pas tombé au cœur d’une gigantesque conspiration dont les puissants ressorts convergent vers la Compagnie des Indes orientales et, du coup, sur son propre passé. Un roman savamment construit qui mêle avec brio, événements historiques et enquête policière en pleine époque victorienne. Réellement envoûtant !
« Fermez le ban », de Jean-Michel Delacomptée
Tout débute une nuit venteuse de novembre, quelque part entre Arromanches et Omaha Beach. Assis dans sa véranda qui donne sur la mer, un homme voit sur la plage en contrebas un individu poignarder sauvagement une femme. Souffrant d’hyperacousie, il a tout d’abord entendu les voix lointaines du couple avant d’assister en direct à ce qui est bien un meurtre. Il est le seul témoin. De plus, suite à la lueur de la lune, il a pu reconnaître l’assassin et la victime. Sur les lieux du crime, la police ne découvre pas le moindre indice, et du coup, pas la moindre piste.
Pour notre témoin, révéler ce qu’il a vu à la gendarmerie s’impose. Mais voilà, quelque chose l’en empêche, car la seule idée de dénoncer le coupable le remplit d’une angoisse incompréhensible. Aujourd’hui, il a même le plus grand mal à se remémorer le déroulement des faits. Au-delà, les projets immobiliers d’un puissant promoteur, par ailleurs l’époux de la victime, ajoutent plus encore à la confusion. Et si l’enquête avance peu à peu, aucune preuve ne permet d’inculper le meurtrier. Le témoin va-t-il enfin parler ? Son hyperacousie joue-t-elle un rôle dans l’affaire ? Quel secret obscur l’empêche de témoigner ? Un polar à la trame savamment tissée par une plume hautement astucieuse et d’une rare qualité. Attention : conclusion renversante !
« Le cirque du diable », d’Olivier Descosse
Massif de la Meije. Un corps congelé, entièrement nu, est retrouvé par des surfeurs lors d’un ride dans le Cirque du Diable. Un endroit inaccessible et connu pour les légendes funestes qui l’entourent. Au même moment, dans le Haut-Var, trois cadavres calcinés sont découverts au fond d’une bergerie abandonnée en pleine forêt. Si la première affaire est confiée à Paul Cabrera, policier à la Crim qui a fait ses armes à la BAC Nord et se déplace uniquement en Harley ; la seconde se voit attribuée à Chloé Latour, cheffe de groupe à la brigade criminelle de Marseille, dont la classe et la froideur suscitent défiance et jalousie.
D’un côté, un flic instinctif empreint d’une grande humanité, de l’autre une cérébrale, mais qui porte en elle une blessure qui l’a rend vulnérable. Toutefois, au fil de leur enquête respective, ils en viennent à se poser la question de savoir si ces deux énigmes n’en feraient pas qu’une seule. Des sommets inviolés aux ZAD sauvages, des as de la glisse aux groupes survivalistes, Cabrera et Latour réalisent d’étranges regroupements qui vont, peu à peu, arriver à une certitude : le tueur est doté de capacités physiques hors du commun et sa perversité n’a d’égale que sa détermination. Un roman qui de façon sous-jacente questionne sur le péril écologique et le chaos de notre monde actuel. Un sommet d’angoisse et de suspense !
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